
S&P abaisse la note de l’Argentine en «défaut sélectif»

Standard & Poor’s a placé vendredi matin la note souveraine de l’Argentine en catégorie de «défaut sélectif» (SD). Suite à l’incapacité persistante du pays à placer des dettes à court terme auprès du marché, le gouvernement argentin a unilatéralement prolongé, mercredi, la maturité de tous ses titres à court terme. «Cela constitue un défaut selon nos critères», explique l’agence, qui a donc abaissé les dettes à long terme en notation «SD», ce qui ne remet pas forcément en cause les espoirs de recouvrement sur ces dettes qui doivent être renégociées, et les dettes à court terme en notation D.
Comme le gouvernement va également soumettre un projet de loi au Congrès en vue d’autoriser les changements envisagés sur le reste de la dette, S&P abaisse ses notations sur ces dettes (en monnaie étrangère et en monnaie locale) à CCC-. L’agence précise en revanche que, les nouvelles conditions de la dette à court terme étant déjà entrées en vigueur, elle prévoit déjà de relever les notations du crédit souverain de SD à CCC- pour les dettes à long terme et à C pour celles à court terme.
Le ministre de l’Economie, Hernan Lacunza, a expliqué mercredi que le gouvernement voulait négocier avec les porteurs d’obligations souveraines et le Fonds monétaire international (FMI), qui lui a consenti un prêt de 57 milliards de dollars en contrepartie d’une cure d’austérité budgétaire. Le peso argentin et la Bourse de Buenos Aires ont plongé jeudi tandis que le risque de défaut perçu par les investisseurs sur la dette du pays atteignait son plus haut niveau depuis 2005.
Les marchés argentins avaient déjà été secoués au début du mois par les résultats des élections primaires en vue de la présidentielle d’octobre, le président sortant, Mauricio Macri, étant arrivé loin derrière le principal candidat d’opposition, Alberto Fernandez, allié à l’ex-présidente Cristina Fernandez de Kirchner, à la surprise quasi-générale. Les discussions avec les détenteurs devraient commencer prochainement mais seront vraisemblablement conduites par le gouvernement désigné après le scrutin d’octobre.
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L'ambassadeur britannique aux Etats-Unis limogé, pour ses liens avec Jeffrey Epstein
Londres - L’ambassadeur britannique aux Etats-Unis, Peter Mandelson, a été limogé jeudi en raison de ses liens avec le délinquant sexuel américain Jeffrey Epstein, un revers de plus pour le Premier ministre Keir Starmer avant la visite d’Etat de Donald Trump au Royaume-Uni. La pression montait depuis plusieurs jours sur Keir Starmer, qui avait nommé il y a moins d’un an cet architecte du «New Labour» de Tony Blair, pour tenter de consolider les liens entre son gouvernement et la nouvelle administration Trump. Des mails entre le vétéran du parti travailliste de 71 ans et le financier américain, mort en prison en 2019, révélés cette semaine, «montrent que la profondeur et l'étendue des relations de Peter Mandelson avec Jeffrey Epstein sont sensiblement différentes de celles connues au moment de sa nomination», a indiqué le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué. «Compte tenu de cela, et par égard pour les victimes des crimes d’Epstein, il a été révoqué comme ambassadeur avec effet immédiat», a ajouté le Foreign Office. Dans une lettre écrite par Peter Mandelson pour les 50 ans de Jeffrey Epstein en 2003, et publiée en début de semaine par des parlementaires à Washington, le Britannique affirme que le financier américain est son «meilleur ami». Interrogé mercredi après la publication de cette lettre, le Premier ministre Keir Starmer lui avait apporté son soutien, assurant que Peter Mandelson avait «exprimé à plusieurs reprises son profond regret d’avoir été associé» à Jeffrey Epstein. Mais cette position est rapidement devenue intenable. En fin de journée mercredi, des médias britanniques, dont le tabloïd The Sun, ont rapporté que M. Mandelson avait envoyé des mails de soutien à Jeffrey Epstein alors que ce dernier était poursuivi en Floride pour trafic de mineures. Juste avant que M. Epstein ne plaide coupable pour conclure un arrangement dans cette affaire en 2008, Peter Mandelson lui aurait écrit: «Je pense énormément à toi et je me sens impuissant et furieux à propos de ce qui est arrivé», l’incitant à "(se) battre pour une libération anticipée». «Je regrette vraiment très profondément d’avoir entretenu cette relation avec lui bien plus longtemps que je n’aurais dû», avait tenté de se défendre l’ambassadeur dans un entretien diffusé mercredi sur la chaîne YouTube du Sun. Il y a affirmé n’avoir «jamais été témoin d’actes répréhensibles» ou «de preuves d’activités criminelles». «Sérieuses questions» «L’affirmation de Peter Mandelson selon laquelle la première condamnation de Jeffrey Epstein était injustifiée et devait être contestée constitue une nouvelle information», a fait valoir le Foreign Office pour expliquer la décision de le limoger. Dans une lettre au personnel de l’ambassade, citée jeudi soir par la BBC, Peter Mandelson affirme que ce poste a été le «privilège» de sa vie. «Je regrette profondément les circonstances qui entourent l’annonce faite aujourd’hui», ajoute-t-il. Les relations entre Londres et Washington sont «en très bonne posture», se félicite l’ex-ambassadeur, disant en tirer une «fierté personnelle» Pour Keir Starmer, ce départ, à une semaine de la visite d’Etat du président Donald Trump au Royaume-Uni les 17 et 18 septembre, est un nouveau coup dur. Le dirigeant travailliste, au plus bas dans les sondages, a déjà dû se séparer il y a quelques jours de sa vice-Première ministre, Angela Rayner, emportée par une affaire fiscale, ce qui a déclenché un remaniement de taille du gouvernement. Trois fois ministre et commissaire européen, Peter Mandelson était le premier responsable politique nommé ambassadeur à Washington, un poste traditionnellement réservé à des diplomates chevronnés. Cet homme de réseaux et d’influence, surnommé le «Prince des ténèbres», était déjà tombé à deux reprises par le passé en raison d’accusations de comportements répréhensibles ou compromettants. La cheffe de l’opposition conservatrice Kemi Badenoch a fustigé le «manque de courage» de Keir Starmer, qui «a encore échoué à un test de son leadership». Marie HEUCLIN © Agence France-Presse -
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