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Quels segments de marché privilégier dans le «mid term» du cycle d’expansion boursier ?

La prise de conscience à l’automne dernier que le combat contre l’inflation était sur le point d’être remporté par les banques centrales marque le point de départ d’un cycle haussier des bourses européennes. Un cycle haussier qui, selon nous, n’est pas encore arrivé à son terme. L’émergence d’un scénario central macroéconomique et l’amélioration subséquente de la visibilité ont permis à ce stade aux bourses de s’apprécier de 25% depuis neuf mois.
Un constat logique. Quand la visibilité s’améliore, la valorisation redevient opérante. C’est la raison pour laquelle nous avons assisté à une normalisation de cette dernière au niveau des indices européens depuis l’automne dernier. Cette première phase du cycle haussier a en effet permis fin mars aux grands indices européens de rejoindre leur valorisation moyenne historique.
Notre lecture du contexte nous amène à penser que nous évoluons désormais dans une deuxième phase, que l’on pourrait qualifier de phase de consolidation maintenant que le cycle de baisse des taux a été enclenché par la BCE. Désormais, pour que les indices grimpent, il faut que les bénéfices augmentent dans les prochains mois. Il s’agit donc à ce stade d’évaluer les perspectives économiques, seules à même de soutenir les bénéfices futurs. Et l’on peut à cet égard faire preuve d’optimisme.
Notre indicateur de momentum économique européen qui dispose de 12 mois d’avance sur l’économie réelle évolue en effet à un niveau historiquement élevé. C’est parfaitement cohérent avec le consensus «top down» des économistes qui table sur une accélération de la croissance du PIB en zone Euro à horizon 12 mois (+1,4% attendu en 2025 contre +0,7% en 2024). On observe également cette inflexion haussière au niveau du consensus des analystes financiers. Alors que les 18 derniers mois ont été atones en termes de croissance bénéficiaire, les analystes financiers anticipent pour l’indice Stoxx Europe 600 une croissance de +6,6% du bénéfice 2024 et de +10,1% du bénéfice 2025. De surcroît, le momentum de révision des bénéfices futurs s’est retourné à la hausse depuis fin mars.
Environnement procyclique
L’environnement actuel doit donc être considéré comme procyclique. Dans un tel contexte, les actifs cycliques doivent être stratégiquement privilégiés, à commencer par la classe d’actifs actions. Cette dernière progresse en moyenne depuis 2003 à un rythme annualisé de +10,5% dans des environnements procycliques, dans le cas inverse elle baisse de -3,3% en annualisé en moyenne. Les actions sont donc, comme chacun sait, cycliques, et l’observation du graphe ci-dessous l’illustre. Il y a une différence de +13,8% (en annualisé) entre la progression de l’indice dans les périodes procycliques et sa progression dans les contextes contracycliques.

Observons maintenant les différents segments sectoriels et de taille composant la cote européenne, au regard de leur cyclicité et de leur valorisation.


Les segments les plus cycliques du marché sont, pour la plupart d’entre eux, sous-valorisés par rapport à leur standard historique. Il s’agit là d’une anomalie dans un environnement procyclique. Ces segments devraient plutôt à l’inverse présenter une prime de valorisation par rapport à leurs standards historiques. Or, il n’en est rien…
Cette anomalie pourrait se corriger dans les prochains mois et n’être que temporaire, ce qui suggère un fort potentiel de performance relative des segments les plus cycliques du marché dont les petites et moyennes valeurs.
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