
Londres et Bruxelles se plongent dans le dossier épineux de la BEI

Une session pour rien? Alors qu’une nouvelle semaine de négociation «Brexit» s’ouvre aujourd’hui à Bruxelles, les Européens ont pris soin de prévenir qu’aucune avancée fracassante n’est attendue d’ici à vendredi. Les plus optimistes espèrent seulement «rapprocher les positions» des deux partenaires sur les droits des citoyens européens habitant au Royaume-Uni, et ceux des Anglais habitant dans l’UE.
Les deux autres sujets à l’agenda sont le processus de paix en Irlande du Nord et la fameuse «facture de départ» que Bruxelles demande à Londres pour contreblancer le trou que le Brexit va laisser dans le budget européen. Ce sujet, techniquement épineux et politiquement sensible outre-Manche, promet de donner encore du fil à retordre aux Européens. Londres, qui n’a reconnu que cet été qu’il avait des obligations financières envers l’UE, refuse en effet de publier sa position officielle de négociation. Seule une présentation orale du point de vue britannique est prévue cette semaine, selon une source bruxelloise.
Or, cette question est cruciale. Pas question pour les Européens, en effet, de discuter des autres aspects du Brexit avant d’avoir obtenu un accord clair des Britanniques et d’avoir trouvé un terrain d’entente avec eux sur la méthode de calcul pour cette facture.
Les Britanniques sont néanmoins inquiets des conséquences financières du Brexit. La preuve: ils ont insisté pour tenir cette semaine, en marge des négociations, une session dédiée à la Banque européenne d’investissement. En sortant de l’UE, Londres va en effet quitter cette institution qui finance des projets dans toute l’Union depuis 1958.
Cela risque de poser des problèmes aux deux parties. Du côté de la BEI, on s’inquiète de voir partir près de 40 milliards d’euros de capital, et donc de devoir diminuer les prêts dans le futur. Du côté britannique, on perd un partenaire majeur – près de 7 milliards d’euros ont été investi par la BEI en Angletterre en 2016. La BEI a bien sûr le droit d’investir dans les pays tiers, mais seulement dans des proportions restreintes.
Entre-temps, reste le problème des projets situés au Royaume-Uni qui ont demandé un soutien de la BEI et attendent encore une réponse. La banque prend son temps pour les examiner, affirmant faire preuve d’une vigilance particulière. «C’est sensible», résume un diplomate.
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