
«L’évolution du différentiel de taux devrait rebasculer en faveur de l’euro»

L’Agefi : Vous faites maintenant partie des plus «optimistes» sur l’euro-dollar à 3 et à 6 mois : pourquoi ?
Olivier Korber : La récente hausse du billet vert qui a ramené l’euro-dollar de 1,10 vers 1,05 a été causée par la rapide hausse des rendements américains en février, en anticipation de davantage de hausses de taux de la part de la Fed. Le marché a ainsi réagi aux données économiques américaines ayant surpris fortement à la hausse, à la fois sur l’activité, l’inflation et l’emploi. Avec des perspectives déjà très serrées sur les conditions financières outre-Atlantique, le différentiel devrait désormais être tiré par les hausses de taux de la Banque centrale européenne (BCE), qui sont plus susceptibles d’accélérer en raison de l’inflation sous-jacente en zone euro. En l’absence de nouveau choc sur les marchés de l’énergie, nous attendons donc un rebond de l’euro.
A lire aussi: Le gouverneur de la Banque du Japon laisse à son successeur le soin de réviser la politique monétaire
Vous voyez aussi le dollar-yen remonter à 135 : est-ce lié à la nomination du nouveau gouverneur de la banque centrale du Japon ?
A l’heure actuelle, la politique du nouveau gouverneur Kazuo Ueda semble s’inscrire dans la lignée prudente de celle de son prédécesseur Haruhiko Kuroda. Il est peu probable que la banque centrale ajuste avant mai-juin la bande qui limite pour l’instant les rendements à 10 ans à 0,50%. Le dollar-yen est donc entretemps plus sensible au dollar, mais avec désormais plus de 4% d’inflation au Japon, le risque est que la Banque du Japon (BoJ) soit contrainte de monter les taux plus rapidement que prévu.

Plus d'articles Panels Agefi
-
«L’approche ‘data-dependent’ de la BCE rend les prochaines hausses de taux plus incertaines»
Nicolas Forest, directeur de la gestion obligataire chez Candriam. -
«Le dollar sera porté par la stabilité financière à court terme»
Etienne de Marsac, directeur de la gestion Absolute return chez Sunny AM -
«La hausse des salaires pourrait rogner les marges élevées des entreprises»
Julien-Pierre Nouen, directeur des études économiques, Lazard Frères Gestion
Contenu de nos partenaires
Les plus lus de
- La Société Générale présente sa nouvelle direction autour de Slawomir Krupa
- Credit Suisse entraîne le secteur bancaire européen dans sa chute
- Les actions chutent avec les banques américaines
- L’électrochoc SVB met la finance sous tension
- Credit Suisse, trois ans de descente aux enfers
- Les gérants prennent la mesure de la persistance de l’inflation
- Silicon Valley Bank : la chute éclair de la banque des start-up
- Slawomir Krupa sort la Société Générale du brouillard
- Chute de SVB : les Etats-Unis garantissent les dépôts et HSBC rachète les actifs anglais
-
Bras de fer
Automobile: les libéraux allemands font le forcing sur les carburants synthétiques
Le ministre des Transports menace de ne pas voter à Bruxelles l'interdiction du moteur thermique à partir de 2035 -
Tournant
Royaume-Uni: l'accord sur le protocole nord-irlandais marque-t-il la fin de la politique partisane sur le Brexit?
Les compromis consentis par l’Union européenne et le soutien de principe du Labour mettent les « Brexiter » dos au mur -
Edifiant
Politique du logement: 38 milliards pour quels résultats?
Les pouvoirs publics consacrent un budget bien supérieur à celui de la moyenne de l’Union européenne pour aider les Français à mieux se loger. Sans atteindre les effets attendus