
L’Espagne alimente le risque politique en Europe

Si le Brexit a occupé tous les esprits cette semaine, les britanniques ne sont pas les seuls à voter en Europe. Suite à l’échec des partis espagnols à former un gouvernement après les élections parlementaires de décembre dernier, de nouvelles élections auront lieu dimanche. Les sondages laissent entrevoir un résultat similaire à celui de décembre, ce qui pourrait retarder la formation d’un nouveau gouvernement. Les conséquences d’un tel résultat ne seraient pas dramatiques dans l’immédiat, mais l’Espagne fait face à de nombreux défis qui nécessitent un gouvernement fonctionnel.
Procédure pour déficit excessif
Le pays est ainsi sous le coup d’une procédure pour déficit excessif enclenchée par la Commission européenne, et pourrait se retrouver sous le coup d’une sanction en juillet. «L’ajustement a reposé en grande partie sur une consolidation structurelle en 2012 et 2013, puis sur l’amélioration cyclique», explique Jésus Castillo, économiste chez Natixis. En 2015, la balance structurelle primaire est ainsi ressortie négative. Toutefois, «tant que la croissance nominale restera dynamique et la BCE à la manœuvre pour contenir les taux espagnols, le pays pourra continuer à résorber graduellement son déficit», note Léopold Jouven, économiste chez Crédit Agricole. L’économie espagnole devrait continuer à croître en 2016 et 2017, mais à un rythme moins rapide qu’en 2015 où elle avait crû de 3,2%.
Pour améliorer la balance structurelle, «c’est du côté des recettes que l’effort devra porter», explique Jésus Castillo. A 38% du PIB, le ratio de recettes espagnol ressort en effet bien en dessous de la moyenne européenne supérieure à 45%. Le prochain gouvernement devra également s’attaquer au chômage qui reste très élevé à plus de 20% après un pic de 26% en 2013. Le FMI estime que le taux de chômage structurel se situe à 16,5% malgré les réformes du gouvernement Rajoy en 2012.
D’après UBS, les actions et obligations espagnoles sous-performent actuellement leurs pairs européens de 9% du fait de l’incertitude politique. Dernièrement, l’aversion au risque qui a touché les obligations espagnoles «semble reliée davantage au Brexit qu’à des problèmes internes», note Credit Suisse. Seule une coalition comprenant le Parti Populaire pourrait d’après UBS rassurer les marchés, un gouvernement de gauche ou une nouvelle impasse devrait au contraire «peser sur les marchés».
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