
Les vulnérabilités du système financier continuent de croître

Alors que le tournant accommodant de la politique monétaire est désormais intégré par les marchés, les régulateurs ne doivent pas se montrer complaisants face à l’accumulation de vulnérabilités dans le système financier global, prévient le Fonds monétaire international (FMI) dans son rapport annuel sur la stabilité financière dans le monde (GSFR) publié hier. «Le resserrement des conditions financières au quatrième trimestre 2018 a été trop bref pour ralentir sensiblement l’accumulation de facteurs de vulnérabilité», met en garde le FMI, selon qui «la vulnérabilité du secteur des entreprises, qui semble forte dans environ 70% des pays d’importance systémique, pourrait accentuer un ralentissement de l’activité économique».
Aux Etats-Unis et en Europe, le stock d’obligations notées «BBB» par les agences de notation, soit un cran au-dessus de la catégorie spéculative, a été multiplié par quatre depuis la crise financière, tandis que l’encours de dette en catégorie spéculative a pratiquement doublé, souligne le FMI.
Le marché des prêts à effet de levier s’est également développé, particulièrement aux Etats-Unis, où cette croissance s’est accompagnée d’un affaiblissement des protections accordées aux investisseurs. Plus du quart des nouveaux prêts à effet de levier aux Etats-Unis en 2018 intègrent ainsi des «suppléments à l’Ebitda» contre moins d’un sur dix en 2007. «Par conséquent, un ralentissement économique prononcé ou un resserrement brutal des conditions financières pourrait se traduire par une révision marquée du risque de crédit», s’inquiète le FMI.
Le Fonds revient par ailleurs sur les liens entre le secteur souverain et le secteur financier en zone euro, où l’envolée des rendements sur la dette italienne l’an dernier a fourni une illustration des risques persistants. L’évolution des déséquilibres financiers en Chine figure parmi les autres risques mis en avant par l’institution internationale, ainsi que la volatilité des flux d’investissements de portefeuille vers les émergents, de plus en plus liés aux indices de référence.
Face à ces risques, le FMI souligne l’intérêt des indications prospectives fournies par les banques centrales sur leur politique monétaire, préconise d’user d’outils macro-prudentiels à l’instar du coussin contracyclique et souhaite voir «des tests de résistance plus complets», pour les banques «et les prêteurs non bancaires», au moment même où les régulateurs américains veulent lever le pied sur ces derniers.
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