Les titrisations de prêts non performants limitent la casse

La sous-performance des NPL semble essentiellement due aux retards dans les recouvrements.
Fabrice Anselmi

La crise du Covid avait mis en difficulté les prêts non performants (NPL) européens, en retardant les processus de recouvrement et en affectant négativement la performance relative des portefeuilles existants. Deux ans plus tard, les titrisations de NPL affichent des performances certes détériorées, mais pas significativement, conclut une étude de l’agence de notation DBRS Morningstar.

En général, les performances des titrisations NPL varient en fonction d’un certain nombre de paramètres : les questions liées à l’intégration de nouveaux portefeuilles et les complexités potentielles dues à la migration du système de recouvrement, les baisses de prix immobiliers… et la lenteur des procédures judiciaires, qui ont pris encore plus de retard avec les restrictions sanitaires et la fermeture des tribunaux ou d’autres mesures exceptionnelles (moratoires sur les saisies) qui ont fortement perturbé les processus de recouvrement.

Délais de résolution allongés

«A quelques exceptions près, la performance des transactions NPL européennes émises avant la pandémie a connu une détérioration pendant la pandémie en 2020, puis en 2021 et au premier semestre 2022, mais à un rythme beaucoup plus lent, avec même quelques transactions qui ont inversé la tendance, indiquent les auteurs de la note. Au contraire, les transactions clôturées après le début de la pandémie ont généralement affiché une très bonne performance. Comme la composition du portefeuille de ces transactions est restée cohérente par rapport aux transactions antérieures, un des facteurs de différence de performance a été la façon dont les ‘servicers’ ont ajusté leurs attentes.»

Le temps de «résolution» attendu à partir des hypothèses de recouvrement judiciaire a généralement été allongé pour refléter le ralentissement des procédures judiciaires et des enchères immobilières. De plus, les valeurs dans l’immobilier résidentiel ont récemment connu une hausse dans les juridictions concernées.

Au bout du compte, 28 des 46 transactions NPL notées par DBRS Morningstar avant mars 2022 ont affiché des performances négatives par rapport aux attentes initiales, mais seulement 5 titrisations sur les 20 émises après le début de la pandémie, les 15 autres ayant «surperformé». Les ratios de rentabilité étant toujours positifs en Italie - le pays le plus concerné avec 34 transactions -, la sous-performance est principalement due aux retards dans les recouvrements. Le constat semble similaire ailleurs.

{"title":"","image":"292177","legend":"","credit":""}

Un évènement L’AGEFI

Plus d'articles Zone euro

Contenu de nos partenaires

Les plus lus de
A lire sur ...