Les autorités européennes et la Banque Centrale Européenne (BCE) souhaitent introduire de nouvelles obligations de publication d’information liées au changement climatique pour les produits structurés.
Boursorama a placé le 24 novembre sa première titrisation adossée à des prêts immobiliers résidentiels (RMBS), la première aussi pour une banque en ligne française. Ce programme, qui lui permet de diversifier ses financements, pourra être adossé à 10 milliards d’euros de prêts résidentiels. Pour cette opération arrangée par la Société Générale avec les conseils juridiques de Hogan Lovells et incluant 4.190 prêts de catégorie «prime» originés en France pour 2,7 milliards, le fonds commun de titrisation (FCT) Boursorama Master Home Loans France a émis 2,565 milliards de créances de catégorie A cotées à Paris, notées AA(sf) par DBRS et Aa1(sf) par Moody’s, offrant un coupon de 0,35%. Ces obligations sont éligibles au refinancement auprès de l’Eurosystème. Ce FCT a également émis pour 135 millions d’euros de créances de catégorie B, non notées et avec un coupon de 1,50%.
Danger. La qualité de crédit des tranches junior des CLO (collateralized loan obligations) à travers le monde devrait se détériorer significativement en cas de récession sévère, préviennent les analystes spécialisés de Moody’s dans une note publiée début novembre. L’agence de notation a analysé l’impact pro forma sur les CLO, qu’elle note en fonction de différents scénarios de récession, comparables à la crise financière de 2008 et à la pandémie de Covid-19 de 2020, et en a déduit la trajectoire des CLO actuels en termes de performance et de qualité de crédit. La qualité de crédit des sous-jacents en ressortirait affaiblie mais si les tranches junior sont les plus à risque, la plupart des tranches senior devraient être épargnées et éviter les défauts. Le risque de défaut des tranches junior serait davantage significatif en cas de récession comparable à celle de la crise financière.
La titrisation cherche à se relancer grâce au thème de la finance verte. Une bonne idée car tout est bienvenu pour faire avancer le sauvetage climatique. Encore faudrait-il éviter de réduire ainsi le spectre de l’activité de la titrisation ! En première ligne, les titrisations de crédits automobiles ne semblent ainsi pas tout à fait prêtes à jouer cette carte. Une analyse conduite par DBRS Morningstar sur les liens entre la performance environnementale de ces titrisations et leur rentabilité montre que la corrélation n’est pas simple. D’abord parce que les informations sur les émissions de carbone des voitures hybrides sont disparates et limitées, en l’absence de données à transmettre sur un mode obligatoire au superviseur. En outre, si les titrisations de crédit auto analysées – en Allemagne et en France, où la pratique des certificats de performance énergétique est répandue – semblent donner de meilleurs rendements dans les cas de véhicules à faibles émissions, il faut se garder de conclusions hâtives : l’agence de notation estime que les bons résultats tiennent plus aux emprunteurs qu’aux performances des véhicules !
Une étude DBRS Morningstar estime que les perspectives restent bonnes pour les titrisations européennes adossées à des prêts à l’immobilier commercial.