
Les profits de TotalEnergies s’envolent avec le prix du pétrole

Le groupe pétrolier TotalEnergies a publié jeudi des résultats en forte progression au premier trimestre, grâce à la hausse des prix du gaz et du pétrole et en dépit d’une provision de 4,1 milliards de dollars liée au projet Arctic LNG 2 en Russie.
«Le rebond des prix de l'énergie constaté au second semestre 2021 s’est amplifié au premier trimestre 2022 à la suite de l’agression militaire de l’Ukraine par la Russie, avec des prix du pétrole dépassant les 100 dollars le baril et des prix du gaz en Europe et en Asie historiquement élevés au-dessus de 30 dollars par Mbtu [1.000 British thermal unit, ndlr] sur le trimestre», a indiqué le PDG de TotalEnergies, Patrick Pouyanné, cité dans un communiqué.
4,1 milliards de dollars de provisions
Si les prix des hydrocarbures ont soutenu les résultats du groupe, TotalEnergies a dû provisionner dans ses comptes au 31 mars un montant de 4,1 milliards de dollars en lien avec son projet de gaz naturel liquéfié Arctic LNG 2 en Russie. Cette décision est la conséquence des sanctions adoptées par l’Union européenne contre Moscou.
Au premier trimestre, TotalEnergies a dégagé un résultat net part du groupe de 4,9 milliards de dollars, comparé à 3,34 milliards de dollars sur la même période de 2021.
Indicateur très suivi des opérateurs de marché, le résultat net ajusté, qui retraite certains éléments comme les stocks de pétrole et les participations financières, a progressé à 9 milliards de dollars au premier trimestre, après 3 milliards de dollars un an auparavant. Selon le consensus établi par Factset, les analystes anticipaient un résultat net ajusté de 7,89 milliards de dollars.
Sur les trois premiers mois de 2022, le résultat opérationnel ajusté est ressorti à 9,46 milliards de dollars, contre 3,49 milliards de dollars au premier trimestre de 2021. La principale division de Total, l’exploration-production, a dégagé un résultat opérationnel ajusté de 5,02 milliard de dollars au premier trimestre, contre 1,98 milliard de dollars un an plus tôt. La division «Integrated Gas, Renewables & Power», qui comprend notamment le gaz naturel liquéfié (GNL) et l'électricité, a vu son résultat opérationnel ajusté atteindre 3,05 milliards de dollars, après 985 millions de dollars au premier trimestre 2021.
Dividende et rachat d’actions
L’excédent brut d’exploitation (Ebitda) ajusté du groupe s’est élevé à 17,42 milliards de dollars, contre 8,17 milliards de dollars un an plus tôt.
Sur le plan des investissements, TotalEnergies a indiqué compter réaliser des investissements nets «tendant vers 15 milliards de dollars en 2022, dont 25% dans les renouvelables et l'électricité».
En outre, le conseil d’administration de TotalEnergies a validé une augmentation de 5% du premier acompte sur dividende versé au titre de l’exercice 2022, à 0,69 euro par action, et a autorisé le groupe à racheter jusqu'à 3 milliards de dollars d’actions au premier semestre, a indiqué Patrick Pouyanné.
À la Bourse de Paris, l’action TotalEnergies a fini en hausse de 3,66% jeudi.
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Immigration clandestine : raid policier dans une usine Hyundai-LG aux Etats-Unis, près de 500 arrestations
Washington - Près de 500 personnes, dont une majorité de Sud-Coréens, ont été arrêtées par la police de l’immigration dans une usine de fabrication de batteries des groupes sud-coréens Hyundai et LG dans l’Etat de Géorgie (sud-est), soupçonnées de travailler illégalement aux Etats-Unis. Le raid, mené jeudi, résulte d’une «enquête pénale liée à des accusations de pratiques d’embauche illégales et à de graves infractions fédérales», a expliqué vendredi Steven Schrank, un agent du service d’enquêtes du ministère américain de l’Intérieur, au cours d’une conférence de presse. Il s’agit de «la plus importante opération des forces de l’ordre sur un même site de toute l’histoire du service des +Homeland Security Investigations+ (+Enquêtes sur la sécurité intérieure+)», a-t-il affirmé, s’exprimant d’Atlanta, dans l’Etat de Géorgie. Les 475 personnes arrêtées dans cette usine, située dans la ville d’Ellabell, se «trouvaient aux Etats-Unis de manière illégale» et «travaillaient illégalement», a affirmé M. Schrank, soulignant que la «majorité» d’entre elles étaient de nationalité sud-coréenne. Sollicité par l’AFP aux Etats-Unis, le constructeur automobile a répondu être «au courant du récent incident» dans cette usine, «surveiller étroitement la situation et s’employer à comprendre les circonstances spécifiques» de cette affaire. «A ce stade, nous comprenons qu’aucune des personnes détenues n'était directement employée par le groupe Hyundai», a-t-il poursuivi, assurant donner «priorité à la sécurité et au bien-être de quiconque travaille sur ce site et au respect de toutes les législations et réglementations». De son côté, LG Energy Solution a affirmé suivre «de près la situation et recueillir toutes les informations pertinentes». «Notre priorité absolue est toujours d’assurer la sécurité et le bien-être de nos employés et de nos partenaires. Nous coopérerons pleinement avec les autorités compétentes», a ajouté cette entreprise. La Corée du Sud, la quatrième économie d’Asie, est un important constructeur automobile et producteur de matériel électronique avec de nombreuses usines aux Etats-Unis. Mission diplomatique Une source proche du dossier avait annoncé quelques heures plus tôt, de Séoul, qu’"environ 300 Sud-Coréens» avaient été arrêtés pendant une opération du Service de l’immigration et des douanes américain (ICE) sur un site commun à Hyundai et LG en Géorgie. De son côté, l’agence de presse sud-coréenne Yonhap avait écrit que l’ICE avait interpellé jusqu'à 450 personnes au total. Le ministère sud-coréen des Affaires étrangères avait également fait d'état d’une descente de police sur le «site d’une usine de batteries d’une entreprise (sud-coréenne) en Géorgie». «Plusieurs ressortissants coréens ont été placés en détention», avait simplement ajouté Lee Jae-woong, le porte-parole du ministère. «Les activités économiques de nos investisseurs et les droits et intérêts légitimes de nos ressortissants ne doivent pas être injustement lésés dans le cadre de l’application de la loi américaine», avait-il poursuivi. Séoul a envoyé du personnel diplomatique sur place, avec notamment pour mission de créer un groupe de travail afin de faire face à la situation. Les autorités sud-coréennes ont également fait part à l’ambassade des Etats-Unis à Séoul «de (leur) inquiétude et de (leurs) regrets» concernant cette affaire. En juillet, la Corée du Sud s'était engagée à investir 350 milliards de dollars sur le territoire américain à la suite des menaces sur les droits de douane de Donald Trump. Celui-ci a été élu pour un second mandat en novembre 2024, en particulier sur la promesse de mettre en oeuvre le plus important programme d’expulsion d’immigrés de l’histoire de son pays. Depuis, son gouvernement cible avec la plus grande fermeté les quelque onze millions de migrants sans papiers présents aux Etats-Unis. Au prix, selon des ONG, des membres de la société civile et jusqu’aux Nations unies, de fréquentes violations des droits humains. D’Atlanta, le Bureau de l’alcool, du tabac, des armes à feu et des explosifs (ATF) a expliqué sur X avoir participé à l’arrestation d’environ 450 «étrangers en situation irrégulière» au cours d’une opération dans une usine de batteries, une coentreprise entre Hyundai et LG. Selon son site internet, Hyundai a investi 20,5 milliards de dollars depuis son entrée sur le marché américain en 1986 et compte y investir 21 milliards supplémentaires entre 2025 et 2028. L’usine d’Ellabell a été officiellement inaugurée en mars, avec l’objectif de produire jusqu'à 500.000 véhicules électriques et hybrides par an des marques Hyundai, Kia et Genesis. Elle devrait employer 8.500 personnes d’ici à 2031. © Agence France-Presse