Les positions acheteuses d’euros demeurent très élevées

Face à l’inquiétude croissante de ses membres, la BCE devrait tenter demain de freiner la hausse récente de la monnaie unique qui atteint 3% contre dollar depuis deux semaines.
Patrick Aussannaire
Euros billets
Les positions acheteuses historiquement élevées sur l’euro suggèrent que des spéculateurs tablent sur de plus fortes hausses des taux de la BCE.  -  Photo ECB.

Dans un contexte de fort recul du dollar depuis le début de l’année, les dernières données de comptes spéculatifs montrent que les investisseurs demeurent historiquement acheteurs de l’euro, et vendeurs du yen. Ce positionnement extrême sur les deux devises suggère que le potentiel de hausse supplémentaire pour l’euro et de baisse du yen semble limité à court terme. Ces positions reflètent les anticipations de politique monétaire de la Fed (vendeuses sur les T-notes), de la BCE (long euro), de la BoE (long livre sterling) et de la Banque du Canada (long dollar canadien). Depuis environ deux semaines, le billet vert a enregistré une dépréciation de 3% face à la monnaie unique et de 2,5% contre yen et est ainsi revenu ainsi à ses plus faibles niveaux depuis 2014 contre l’ensemble des six autres principales devises du G7.

«Pour l’euro, les positions acheteuses historiquement élevées suggèrent que les comptes spéculatifs tablent probablement sur des hausses des taux de la BCE bien plus élevées que celles reflétées dans les taux Eonia forward», estime Natixis. Dans ce contexte, la réunion de la BCE demain sera sans doute l’occasion de freiner le durcissement récent des conditions financières. Les alertes de membres se sont multipliées: le vice-président Vitor Constancio exprimant son inquiétude face aux variations de change non liées à des facteurs économiques, François Villeroy de Galhau estimant quant à lui que l’évolution récente du taux de change est une source d’inquiétude nécessitant l’attention de la BCE, en raison de son impact négatif possible sur les prix à l’importation.

«Sur le yen, les comptes spéculatifs semblent estimer que la BoJ maintiendra sa politique monétaire accommodante durablement inchangée (en ligne avec la réunion de la BoJ d’hier) finalement avec les anticipations reflétées dans les taux courts forwards, et ce, en dépit des craintes récemment soulevées par les moindres achats d’emprunts d’Etat par la BoJ», ajoute Natixis. Haruhiko Kuroda, le gouverneur de la BoJ a tempéré son discours concernant le taux de change du yen hier, en estimant que sa faiblesse a des effets tant positifs que négatifs. Tout en laissant son arsenal monétaire inchangé, notamment l’objectif de rendement 10 ans autour de zéro qui limite l’appréciation du yen dans un contexte de hausse des rendements internationaux, la BoJ a néanmoins aussi ajusté ses anticipations d’inflation à la hausse.

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