
Les positions acheteuses d’euros demeurent très élevées

Dans un contexte de fort recul du dollar depuis le début de l’année, les dernières données de comptes spéculatifs montrent que les investisseurs demeurent historiquement acheteurs de l’euro, et vendeurs du yen. Ce positionnement extrême sur les deux devises suggère que le potentiel de hausse supplémentaire pour l’euro et de baisse du yen semble limité à court terme. Ces positions reflètent les anticipations de politique monétaire de la Fed (vendeuses sur les T-notes), de la BCE (long euro), de la BoE (long livre sterling) et de la Banque du Canada (long dollar canadien). Depuis environ deux semaines, le billet vert a enregistré une dépréciation de 3% face à la monnaie unique et de 2,5% contre yen et est ainsi revenu ainsi à ses plus faibles niveaux depuis 2014 contre l’ensemble des six autres principales devises du G7.
«Pour l’euro, les positions acheteuses historiquement élevées suggèrent que les comptes spéculatifs tablent probablement sur des hausses des taux de la BCE bien plus élevées que celles reflétées dans les taux Eonia forward», estime Natixis. Dans ce contexte, la réunion de la BCE demain sera sans doute l’occasion de freiner le durcissement récent des conditions financières. Les alertes de membres se sont multipliées: le vice-président Vitor Constancio exprimant son inquiétude face aux variations de change non liées à des facteurs économiques, François Villeroy de Galhau estimant quant à lui que l’évolution récente du taux de change est une source d’inquiétude nécessitant l’attention de la BCE, en raison de son impact négatif possible sur les prix à l’importation.
«Sur le yen, les comptes spéculatifs semblent estimer que la BoJ maintiendra sa politique monétaire accommodante durablement inchangée (en ligne avec la réunion de la BoJ d’hier) finalement avec les anticipations reflétées dans les taux courts forwards, et ce, en dépit des craintes récemment soulevées par les moindres achats d’emprunts d’Etat par la BoJ», ajoute Natixis. Haruhiko Kuroda, le gouverneur de la BoJ a tempéré son discours concernant le taux de change du yen hier, en estimant que sa faiblesse a des effets tant positifs que négatifs. Tout en laissant son arsenal monétaire inchangé, notamment l’objectif de rendement 10 ans autour de zéro qui limite l’appréciation du yen dans un contexte de hausse des rendements internationaux, la BoJ a néanmoins aussi ajusté ses anticipations d’inflation à la hausse.
Plus d'articles Changes
-
La livre sterling traverse la tourmente
La devise, habituellement sensible au risque, a fait fi des tensions financières. -
Le dollar répète sa performance de 2022
Les mouvements sur la devise américaine ont été de nouveau dictés par les anticipations de hausses de taux de la Fed, mi-février. -
«Le différentiel sur les taux 2 ans ‘forward’ joue en faveur du dollar à court terme»
Thierry Million, directeur de la gestion obligataire institutionnelle chez Allianz GI
Contenu de nos partenaires
- La Société Générale présente sa nouvelle direction autour de Slawomir Krupa
- Credit Suisse entraîne le secteur bancaire européen dans sa chute
- UBS rachète Credit Suisse pour éviter la contagion
- Fraude fiscale : BNP Paribas, la Société Générale et Natixis perquisitionnées
- Les actions chutent avec les banques américaines
- L’électrochoc SVB met la finance sous tension
- Credit Suisse, trois ans de descente aux enfers
- Les gérants prennent la mesure de la persistance de l’inflation
- Silicon Valley Bank : la chute éclair de la banque des start-up
-
Consommation
La grande distribution tisse sa toile en Afrique
Les hypermarchés, supermarchés et magasins «cash & carry» gagnent du terrain sur le continent face à la distribution traditionnelle. Dopées par l'essor de la classe moyenne, les dépenses de consommation sont en constante progression -
Savoir
Palmarès mondial des universités: la France fait bonne figure
Dans le classement 2023 Quacquarelli Symonds (QS), figurent 73 établissements français. C’est deux de moins qu’en 2022 -
Bilan
Ukraine: la facture de l'agression russe s'alourdit
La Banque mondiale chiffre aujourd'hui à 411 milliards de dollars le coût de la reconstruction du pays contre 350 milliards à l'automne dernier