Les pays en développement subissent la hausse des taux américains

Annick Masounave

Resserrement. La combinaison de la hausse des taux directeurs américains, de la dépréciation des monnaies et de l’inflation, toujours forte, limite la marge de manœuvre dont disposent les banques centrales des pays en développement. « Les monnaies les plus attaquées sont celles des pays à politique monétaire hétérodoxe (c’est peu dire) comme la Turquie (inflation à 83 % et taux à 12 %) et l’Argentine. Viennent ensuite les plus proches de la guerre comme la Pologne (une inflation à 17,5 %) ou l’Estonie (24 %) », relève une note du Crédit Agricole. Les banques centrales des pays en développement ont cherché à anticiper la hausse des taux directeurs américains dès 2021 (voir le graphique, g.). Cependant, le niveau des taux d’inflation place les taux réels en territoire négatif. C’est le cas dans 35 des 56 pays étudiés par la Cnuced (voir le graphique, d.), comme au Nigeria, avec une inflation à 20 % et des taux à 15,5 %. Ce resserrement viendra peser sur les perspectives de croissance, qui devrait s’établir à 3 % en moyenne dans les pays en développement, un niveau très insuffisant « qui pèsera sur les finances publiques et privées et nuira aux perspectives d’emploi », selon l’organisation. Les pays du Golfe restent épargnés et continuent d’assainir leurs finances publiques. La dette d’Oman pourrait passer, selon le Fonds monétaire international, de 62,9 % du PIB l’an dernier à 44 % cette année, tandis que la croissance saoudienne, à 7,2 % attendus en 2022, sera l’une des plus élevées des pays du G20.

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