
Les marchés craignent la nouvelle souche de Covid-19

Les marchés d’actions européens ont lourdement chuté lundi, minés par les craintes provoquées par l’apparition d’une nouvelle souche du coronavirus au Royaume-Uni.
A Paris, le CAC 40 a perdu 2,4% à 5.393,3 points. A Francfort, le DAX 30 a cédé 2,82% tandis qu'à Londres le FTSE 100 reculait de 1,73%.
A Wall Street, le S&P 500 abandonnait à la même heure 1,07%, et le Nasdaq 0,86%.
Le Royaume-Uni a annoncé samedi l’apparition sur son territoire d’une nouvelle variante du coronavirus qui semble se propager 70% plus rapidement que les précédentes souches.
Face à cette nouvelle détérioration de la situation sanitaire, le Royaume-Uni a imposé un nouveau confinement dans les régions les plus touchées, comprenant la fermeture des commerces non essentiels. Dimanche, le ministre britannique de la Santé, Matt Hancock, a expliqué que cette variante du virus était «hors de contrôle», ont rapporté plusieurs médias. De nombreux pays européens, dont la France, ont suspendu les voyages en provenance du Royaume-Uni.
L’accord sur le plan de relance américain éclipsé
S’exprimant sur Europe 1, le ministre français de la Santé, Olivier Véran, a jugé «tout à fait possible» que la nouvelle souche du virus circule sur le territoire.
«Il est plus que probable que cette évolution inattendue de l'épidémie, avec cette progression rapide des contagions, aura un impact sur l’activité», estime Sébastien Paris Horvitz, directeur de la recherche de La Banque Postale Asset Management. «En effet, les mesures de confinement déjà annoncées ou qui pourraient l'être, s’il n’y a pas infléchissement rapide de cette dynamique, vont se traduire par un ralentissement marqué», ajoute-t-il.
En attendant, l’Agence européenne du médicament (EMA) doit décider ce lundi si elle accorde ou non son feu vert au vaccin du groupe pharmaceutique américaie Pfizer et de son partenaire allemand BioNTech (BNTX). La campagne de vaccinations en Europe pourrait débuter dans le courant de la semaine en cas d’autorisation.
«Face à une campagne de vaccination qui risque de prendre du temps, les investisseurs sont préoccupés par les derniers développements, qui signalent que la pandémie pourrait s’aggraver avant de s’améliorer», observe Milan Cutkovic, analyste de marché chez Axi.
La nouvelle dégradation de la situation sanitaire relègue au second plan l’annonce d’un accord, dimanche, au Congrès américain sur un plan de soutien à l'économie d’environ 900 milliards de dollars. Ce plan comprend un versement direct de 600 dollars à de nombreux Américains, une allocation chômage fédérale de 300 dollars par semaine et des aides pour les écoles, la distribution des vaccins et les petites entreprises. Les parlementaires américains voteront lundi à la fois sur ce plan de soutien et sur une nouvelle loi de finances annuelle d’un montant d’environ 1.400 milliards de dollars.
Par ailleurs, les négociations commerciales entre le Royaume-Uni et l’Union européenne sont restées au point mort ce week-end, alors qu’il reste peu de temps pour que les deux parties approuvent un accord commercial post-Brexit avant le 31 décembre.
Plongeon de la livre sterling et du pétrole
Les craintes liées à la nouvelle souche du virus pénalisent l’ensemble des actifs risqués. Les contrats pétroliers évoluent ainsi en nette baisse. Le contrat de février sur le Brent de la mer du Nord perd 2,5 dollars, à 49,76 dollars le baril, tandis que celui de janvier sur le brut léger doux (WTI) coté au Nymex cède 2,4 dollars, à 46,7 dollars le baril.
La livre britannique de son côté plonge par rapport aux autres devises, perdant 1,9% face au dollar et 1,2% face à l’euro. Outre les craintes sur la pandémie, la devise britannique pâtit également de l’absence d’accord entre l’Union européenne et le Royaume-Uni sur leur future relation commerciale. «La livre reste sous la menace d’une nouvelle déflagration si aucun accord n’est conclu d’ici Noël», estiment les analystes de Markets.com
Ce climat d’incertitude bénéfice a contrario aux valeurs refuges. Les rendements obligataires se détendent: le taux de l’obligation américaine à 10 ans s’inscrit à 0,898%, contre 0,946% vendredi soir, tandis que le Bund allemand s’inscrit à -0,599%, contre -0,569% vendredi.
Les nouvelles restrictions et le regain d’inquiétudes sur la pandémie font vaciller les valeurs du transport et du tourisme. IAG, maison mère de British Airways et d’Iberia, perd 8,5%, la compagnie low-cost easyJet chute de 9,2% tandis qu’Air France-KLM perd 5,4%. « Il existe un risque bien réel qu’au lieu de soulager les compagnies aériennes, la période de Noël n’aide pas leur trésorerie », commentent les analystes de Bernstein.
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