
Les introductions en Bourse jouent la reprise en Europe
L’introduction en Bourse de Maisons du Monde était attendue avec une certaine inquiétude. Alors que plusieurs candidats ont temporisé ces dernières semaines, et mis à part quelques petits dossiers ainsi que le cas particulier du véhicule spécial Mediawan, l’IPO de la chaîne de magasins de meubles constitue la plus grosse opération de ce type à Paris depuis celle d’Amundi en novembre 2015.
Le bon comportement de l’action Maisons du Monde vendredi pour sa première cotation, avec un gain de 5,88% par rapport au prix d’introduction de 17 euros, montre que le marché est de nouveau prêt à faire de la place à de nouveaux noms après un premier trimestre quasiment vierge en IPO.
Des vendeurs «raisonnables»
«Les vendeurs ont été relativement raisonnables dans le prix, souligne un investisseur qui a participé au placement, avec une décote d’IPO de l’ordre de 10% à 15%.» Initialement fixée entre 16,50 et 22,25 euros, la fourchette a été resserrée vers le bas entre 17 et 18 euros en fin de processus, permettant une bonne couverture du livre d’ordres, notamment de la part des fonds long only qui ont pris plus de 70% des actions proposées à la vente.
Près de 60% des investisseurs étaient anglo-saxons. Le fonds Bain Capital, actionnaire majoritaire de Maisons du Monde, qui a profité de l’IPO pour céder une partie de ses titres, ne souhaitait pas vivre les mêmes mésaventures que Showroomprive.com qui avait vu son cours de Bourse chuter de 9,64% pour son premier jour de cotation l’an dernier, et plus récemment de l’espagnol Telepizza dont l’action a plongé de 19,35% à ses débuts.
Un marché européen «ouvert mais sélectif et discipliné»
L’opération démontre que le «marché européen des IPO est ouvert», souligne Valéry Barrier, directeur des activités d’equity capital markets de Citi pour la France, le Benelux et la Suisse, «mais il reste sélectif et discipliné, ce qui demande que le dossier présenté soit de très bonne qualité». Citi était coordinateur global de l’IPO de Maisons du Monde avec Goldman Sachs et la Société Générale. «Mis à part l’accident Telepizza en Espagne, la thématique de la consommation va rester forte pour les introductions en Bourse en Europe, notamment sous l’impulsion des investisseurs anglo-saxons qui cherchent des dossiers pour un peu plus s’exposer à la reprise économique progressive de la zone euro», appuie Arnaud Morvillez, gérant du fonds Origin de Skylar Group.
Basic-Fit veut profiter de cette vague. La chaîne néerlandaise de salles de gym, qui compte plus d’un million de membres en Europe, prévoit de mettre entre 25% et un peu moins de la moitié de son capital à la Bourse d’Amsterdam. Détenue à 52% par 3i, la société souhaite accélérer son développement en Europe, notamment en France avec l’ouverture de plusieurs dizaines de nouvelles salles par an.
Dans des secteurs différents, le groupe d'énergie danois Dong et l’assureur néerlandais ASR, tous deux entre les mains de leurs Etats respectifs, sont également en route vers la Bourse. Le groupe public italien de contrôle aérien Enav doit également faire son entrée sur le marché prochainement. Delivery Hero et FTE Automotive pourraient animer la Bourse de Francfort. En revanche, en France, la liste est plus courte. Alors que la Française de l’Energie a lancé la semaine dernière sa période de souscription, seul le dossier Medipole est pour l’instant véritablement avancé.
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La Havane - Le courant a été rétabli à Cuba, a annoncé jeudi le ministère de l’Energie et des mines, au lendemain d’une coupure générale, la cinquième en moins d’un an. «Le réseau électrique national est désormais rétabli», a fait savoir le ministère sur le réseau social X. En début de matinée, la compagnie nationale d'électricité avait annoncé que le courant était à nouveau disponible dans 11 provinces sur 15. Dans la capitale, la circulation et les activités ont repris quasiment normalement, a constaté l’AFP. «Le courant est revenu à 3h30 (7h30 GMT) du matin. Nous nous en sommes aperçus parce que nous avions laissé toutes les lumières allumées pour le savoir», a raconté à l’AFP Maria Beltran, 58 ans, qui vit dans un quartier populaire de l’ouest de La Havane. «Hier, ce n’a pas été facile. Nous sommes restés chez nous (...) assis dans un fauteuil toute la journée», a-t-elle ajouté, alors que ces coupures générales paralysent la vie économique de l'île et chamboulent la vie quotidienne des habitants. Mercredi matin, un arrêt de la centrale électrique Antonio Guiteras, la plus importante du pays, située au centre de l'île, a provoqué la déconnexion du système électrique sur l’ensemble du pays. Les autorités ont précisé par la suite que la coupure était due à un signal erroné de surchauffe dans la chaudière de la centrale. Depuis octobre 2024, l'île communiste a ainsi subi cinq pannes généralisées, dont certaines ont duré plusieurs jours. Cette dernière coupure a duré un peu plus de 24 heures. Cuba est en proie depuis cinq ans à une profonde crise économique, avec un manque cruel de devises, et le système électrique vétuste souffre d’avaries fréquentes et de pénuries de combustible. Les huit centrales électriques du pays ont presque toutes été inaugurées dans les années 1980 et 1990. Elles tombent régulièrement en panne ou doivent être arrêtées pour de longues semaines de maintenance. L’installation récente de trente parcs photovoltaïques, soutenue par la Chine, sur les 52 prévus pour cette année, n’a pas permis pour l’heure de faire diminuer les coupures. Pendant les fortes chaleurs l'été, lorsque la consommation atteint des pics à cause de l’utilisation de la climatisation, les délestages se sont multipliés. Selon les autorités, ces coupures programmées ont duré en moyenne près de quinze heures par jour en août et seize heures en juillet, dans tout le pays. Cuba traverse sa pire crise économique depuis trois décennies. Aux faiblesses structurelles de son économie planifiée et centralisée s’ajoutent l'échec d’une réforme monétaire récente et un renforcement de l’embargo américain, en vigueur depuis 1962. © Agence France-Presse