
La volatilité a torpillé le marché mondial des introductions en Bourse

C’est un nouvel indicateur de la violence des secousses sur les marchés financiers en début d’année. Au niveau mondial, les volumes de l’equity capital market (ECM), qui cumule les introductions en Bourse (IPO), les augmentations de capital et les émissions d’autres titres donnant accès au capital (obligations convertibles), ont chuté de 52% sur un an au premier trimestre 2016, à 125 milliards de dollars, selon les chiffres préliminaires de Dealogic. C’est le plus faible niveau depuis le premier trimestre 2009, au pic de la crise. Seulement 158 sociétés se sont introduites en Bourse entre janvier et mars, soit le quatrième plus mauvais début d’année des 20 derniers exercices.
Mis à part la Chine, avec une petite hausse des volumes de 3%, toutes les grandes zones financières mondiales sont touchées. La chute de l’activité atteint 58% en Amérique du Nord, avec 42,2 milliards de dollars. En Europe, seulement 26,1 milliards de dollars ont été placés sous formes d’actions, soit 66% de moins qu’au premier trimestre 2015. Pour la France, les volumes ne s’élèvent qu’à 4,7 milliards de dollars, soit à peine un cinquième de l’activité constatée sur l’ensemble de 2015. Ces montants auraient été bien moindres sans les émissions d’obligations convertibles réalisées par LVMH, Safran, Technip et Veolia. Ils ont levé à eux quatre près de 2,3 milliards d’euros.
Indirectement, les fonds d’investissements souffrent de la fermeture du marché des IPO. Au premier trimestre, ils n’ont pu placer en Bourse que 12,4 milliards de dollars, 75% de moins qu’il y a un an. L’activité n’avait jamais été aussi faible depuis 2001. En fin de semaine dernière, Gian Giacomo Ferraris, le directeur général de Versace, détenu à 20% par Blackstone, a indiqué que son groupe patientera encore un peu plus longtemps avant une éventuelle IPO, une opération à laquelle il se prépare pourtant depuis 2013. « Le marché n’offre pas des conditions idéales », explique le dirigeant du groupe de mode italien.
Cette situation nourrit des interrogations sur les projets de Sandro Maje Claudie Pierlot (SMCP), le seul groupe hexagonal, avec la Française de l’énergie, à avoir officialisé sonintention d’entrer en Bourse. Détenu par KKR, SMCP compte lever entre 150 et 175 millions d’euros pour refinancer une partie de sa dette LBO.
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La Havane - Le courant a été rétabli à Cuba, a annoncé jeudi le ministère de l’Energie et des mines, au lendemain d’une coupure générale, la cinquième en moins d’un an. «Le réseau électrique national est désormais rétabli», a fait savoir le ministère sur le réseau social X. En début de matinée, la compagnie nationale d'électricité avait annoncé que le courant était à nouveau disponible dans 11 provinces sur 15. Dans la capitale, la circulation et les activités ont repris quasiment normalement, a constaté l’AFP. «Le courant est revenu à 3h30 (7h30 GMT) du matin. Nous nous en sommes aperçus parce que nous avions laissé toutes les lumières allumées pour le savoir», a raconté à l’AFP Maria Beltran, 58 ans, qui vit dans un quartier populaire de l’ouest de La Havane. «Hier, ce n’a pas été facile. Nous sommes restés chez nous (...) assis dans un fauteuil toute la journée», a-t-elle ajouté, alors que ces coupures générales paralysent la vie économique de l'île et chamboulent la vie quotidienne des habitants. Mercredi matin, un arrêt de la centrale électrique Antonio Guiteras, la plus importante du pays, située au centre de l'île, a provoqué la déconnexion du système électrique sur l’ensemble du pays. Les autorités ont précisé par la suite que la coupure était due à un signal erroné de surchauffe dans la chaudière de la centrale. Depuis octobre 2024, l'île communiste a ainsi subi cinq pannes généralisées, dont certaines ont duré plusieurs jours. Cette dernière coupure a duré un peu plus de 24 heures. Cuba est en proie depuis cinq ans à une profonde crise économique, avec un manque cruel de devises, et le système électrique vétuste souffre d’avaries fréquentes et de pénuries de combustible. Les huit centrales électriques du pays ont presque toutes été inaugurées dans les années 1980 et 1990. Elles tombent régulièrement en panne ou doivent être arrêtées pour de longues semaines de maintenance. L’installation récente de trente parcs photovoltaïques, soutenue par la Chine, sur les 52 prévus pour cette année, n’a pas permis pour l’heure de faire diminuer les coupures. Pendant les fortes chaleurs l'été, lorsque la consommation atteint des pics à cause de l’utilisation de la climatisation, les délestages se sont multipliés. Selon les autorités, ces coupures programmées ont duré en moyenne près de quinze heures par jour en août et seize heures en juillet, dans tout le pays. Cuba traverse sa pire crise économique depuis trois décennies. Aux faiblesses structurelles de son économie planifiée et centralisée s’ajoutent l'échec d’une réforme monétaire récente et un renforcement de l’embargo américain, en vigueur depuis 1962. © Agence France-Presse