
Les gestions courent derrière la hausse des actions

Après la spectaculaire hausse des marchés actions de janvier, les places boursières européennes, Paris en tête, ont enregistré un nouveau mois de forte progression en février, obligeant les 17 gérants interrogés par L’Agefi du 20 février au 2 mars à relever de nouveau leurs objectifs. L’indice EuroStoxx 50 a ajouté 3,2% aux 10% déjà engrangés depuis le début de l’année, tandis que le CAC 40 a progressé de 3,7%, portant à 13,5% ses gains depuis janvier. Les places boursières d’Europe du Sud affichent même des gains supérieurs à 15% en deux mois et 21,5% pour la Bourse d’Athènes. L’Europe a accentué sa surperformance par rapport à Wall Street où l’indice S&P 500 a cédé 2,4% en février et ne progresse plus que de 4,9% depuis le début de l’année.
Ces évolutions se reflètent dans les réponses des gérants au Panel Actions. Ces derniers ont continué de relever leurs prévisions sur les indices CAC 40 et Euro Stoxx 50 (de 1,8% à 6 mois et 2,25% à 12 mois et de 1,4% à 6 mois et 1,9% à 12 mois, respectivement) quand ils baissent leurs prévisions sur le marché américain (-1,5% à 6 mois et – 0,9% à 12 mois). Les prévisions pour la Bourse de Tokyo sont étales.
Correction de 20% à 25%
Pour beaucoup, le risque baissier est plus marqué pour Wall Street en raison du fait que la récession pourrait intervenir plus tôt aux Etats-Unis mais aussi parce le marché est plus chèrement valorisé, surtout après la hausse du début d’année. Le stratégiste de Morgan Stanley Michael Wilson, après avoir parié sur le bear market rallye en fin d’année dernière, est redevenu négatif sur le marché américain ces dernières semaines, estimant que les niveaux du S&P 500 ne sont pas compatibles avec la baisse à venir des bénéfices et les valorisations. Parmi les panélistes, Lazard Frères Gestion est le plus bear et anticipe une chute de l’indice américain de près de 20% par rapport à son niveau actuel à 6 mois. La chute serait même plus spectaculaire pour les bourses européennes selon le gérant et de l’ordre de 25%, comme dans les récessions. Les stratégistes de Bank of America se disent également très pessimistes sur les actions européennes en raison du risque de forte baisse des bénéfices alors que le consensus des analystes est encore trop élevé et n’anticipe qu’un faible recul cette année des bénéfices.
A lire aussi: Les marchés actions sont sur le fil du rasoir
Pour l’instant les marchés actions européens tiennent malgré le fort ajustement des taux à la hausse, rassurés par les bonnes nouvelles macroéconomiques et par la résilience des résultats des entreprises. Mais les panélistes semblent surtout courir derrière la hausse des marchés. Même les plus optimistes, comme Amplegest, Carmignac ou Oddo BHF AM sur le CAC 40 ne tablent que sur une hausse désormais de 2% à 6 mois (+7% à 12 mois pour Amplegest). Même constat pour l’Euro Stoxx 50. En tout cas, la plupart ne semblent pas croire à la poursuite de la surperformance des actions européennes par rapport à Wall Street. Leurs objectifs sont souvent sous les niveaux actuels du CAC 40 ou de l’indice Euro Stoxx 50 (en moyenne de -3,3% à 6 mois et de -2,9% pour l’Euro Stoxx 50, les prévisions à 12 mois étant également inférieures). Dans le cas de Wall Street, ils s’attendent à une stabilisation à 6 mois et 12 mois).


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