Les gérants de crédit entrevoient un léger mieux

Le Panel est toujours plutôt neutre en termes d’exposition, mais moins négatif sur l’évolution des spreads.
Fabrice Anselmi

Après avoir été des plus pessimistes début octobre, les 29 sociétés de gestion interrogées par L’Agefi sur le crédit du 26 octobre au 3 novembre sont repassées en moyenne de négatives à neutres pour la perspective de spread. Une façon de dire qu’après avoir touché le fond - avec 14% à 15% de pertes en moyenne depuis janvier pour les obligations «investment grade» (IG) et «high yield» (HY) en euro - la classe d’actifs ne peut que commencer à entrevoir un léger mieux.

De fait, les panélistes sont passés en un mois de 6 à 7 à surpondérer le crédit, de 7 à 3 à le sous-pondérer, et de 1 à 5 à exprimer un avis positif sur l’évolution des primes de risque crédit. Ils sont 3 à rester négatifs au lieu de 15 début octobre.Les spreads de crédit ont commencé à se resserrer légèrement ces dernières semaines après les corrections de septembre, de 10 à 30 points de base (pb) selon les segments. Ils sont revenus autour de 230 pb sur l’ensemble des obligations corporates (un peu plus de 4% de rendement attendu), de 200 à 210 pb pour les dettes seniors financières, et de 670 pb pour l’ensemble des obligations spéculatives (plus de 8% de rendement attendu). La répartition très hétérogène dans le high yield selon la qualité de crédit : 550 pb pour les notations BB, 800 pb pour les B, 1.400 pb pour les CCC.

Dans un récent dossier pour L’Agefi Hebdo, le responsable crédit de Carmignac expliquait que les spreads actuels du segment HY valoriseraient des taux de défaut extrêmes et jamais vus même dans les pires crises : de 10% sur cinq ans ou 40% en cumulés… De quoi laisser penser aux investisseurs que la classe d’actifs peut redevenir attractive prochainement, si ce n’est pas déjà le cas. En témoigne également la part de «cash» en portefeuille qui a diminué de 5,16% à 4,10% en un mois.

Alors comment l’aborder ? Les gestionnaires sondés restent en majorité attirés par le segment des dettes financières (16) plutôt que par les autres dettes corporates (9). Ils sont davantage séduits par la partie de la structure du capital prioritaire en cas de défaut : 18 par la dette senior contre 5 par la dette subordonnée. Poursuivant cette logique à l’approche d’une possible récession en 2023, et bien qu’attirés par le rendement, ils préfèrent globalement les notations intermédiaires (17 BBB ; 7 BB), ainsi que des durations plutôt courtes même si l’exposition moyenne augmente à nouveau un peu.

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