Les gérants crédit veulent profiter de l’écartement des spreads

Le Panel Crédit de L’Agefi redevient positif mais il se montre plus prudent sur les financières subordonnées après l’épisode de l’AT1 de Credit Suisse.
Credit Suisse
La décision de mettre à zéro les AT1 de Credit Suisse est visible dans le Panel Crédit  -  Photo Credit Suisse.

Les soubresauts sur les marchés financiers en mars, notamment sur les obligations, ont fait bouger les lignes du Panel Crédit, contrairement au mois dernier. Les gérants interrogés entre le 20 mars et le 30 mars restent à «surpondérer» mais ils sont plus confiants, en moyenne, concernant leur perspective sur les spreads de crédit à un mois. Celle-ci passe de «neutre» à «positive» pour la première fois depuis décembre 2022 qui était également le dernier mois où les panélistes avaient été en moyenne aussi optimistes avec à la fois une exposition «surpondérer» et une vue «positive» sur les spreads. Avant décembre dernier, il faut remonter à janvier 2021 pour retrouver une telle situation assez rare ces dernières années.

Sur les 26 gérants interrogés, dix ont relevé leur sentiment sur les spreads, neuf passant à «positif» et un de «négatif» à «neutre» (Keren Finance). Lazard Frères Gestion, qui s’est montré très prudent ces derniers mois, est passé directement de «négatif» à «positif» mais maintient une exposition «neutre». Treize panélistes sont désormais positifs sur les spreads. Trois ont toutefois réduit leur perspective, La Française AM passant à «négatif», le seul dans ce cas, et à «sous-pondérer» en exposition, une position également unique. Groupama AM a également réduit son exposition mais à «neutre». Le gérant est aussi «neutre» sur les spreads. Mais les panélistes qui affichent une exposition «surpondérer» dominent. Ils sont 16.

Fort écartement des spreads

Les prime de risque se sont nettement écartées ces dernières semaines sur les craintes de crise bancaire aux Etats-Unis, dans le sillage des difficultés des banques régionales, mais aussi en Europe avec le sauvetage de Credit Suisse. La prime de risque sur le marché investment grade euro s’est écartée de 35 points de base (pb) en mars, à plus de 180 pb, un niveau pas vu depuis plusieurs mois, tandis que celle du high yield a bondi de 80 pb, à 500 pb. De quoi redonner de l’appétit aux investisseurs.

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L’un des chocs sur le marché du crédit en mars a été la décision du régulateur suisse, la Finma, de mettre à zéro la valeur des Additional Tier 1 (AT 1) de Credit Suisse lors de son rachat par UBS, alors que les actionnaires ont reçu une compensation. Cette inversion de la hiérarchie des créanciers, telle qu’entendue par les investisseurs, même si elle était permise par la documentation des titres AT1 de la banque suisse, a immédiatement provoqué un ajustement des prix des titres subordonnés bancaires. Une prime qui s’est maintenue. L’impact est visible dans notre Panel Crédit puisque quatre panélistes (Abrdn, La Française AM, Octo AM et Oddo BHF AM) ne considèrent plus les financières comme leur secteur préféré au profit des corporates (entreprises non financières). Trois (Abrdn, Muzinich et Octo AM) ne sont plus aussi positifs sur les subordonnées. Trois gérants prennent le pari des financières subordonnées (en plus de ceux qui l’étaient déjà et n’ont pas fait évoluer leur choix) malgré les secousses des dernières semaines : Axa IM, Lazard FG et Groupama AM, ce dernier revenant également sur les financières.

Toutefois, malgré ce sentiment plus positif du panel, pour le moment ces gérants n’ont pas encore mis en œuvre leur stratégie. La poche de cash a augmenté en moyenne de 1 point. Rares sont ceux dont le montant des liquidités a diminué.

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