
Les anges déchus du crédit se transforment en étoiles montantes
Le marché primaire obligataire crédit reste très actif. Les investisseurs se montrent aussi réceptifs parce que la situation des entreprises s’est améliorée avec la reprise. La preuve en est l’évolution des notations de crédit, notamment des anges déchus (fallen angels) en catégorie high yield (HY), ou desétoiles montantes (rising stars), qui font le chemin inverse vers l’investment grade (IG). «Au début de la crise sanitaire, les agences de notation ont été très proactives et ont frappé fort en dégradant massivement des centaines d’entreprises, rappelle Vincent Marioni, responsable de la gestion crédit chez Allianz GI. La crise ayant été moins forte qu’on ne le craignait, elles sont aussi rapides à réagir dans l’autre sens.»
Après la bascule spectaculaire de 2020, le montant de dette rétrogradée en HY a chuté. «Le montant de dettes des anges effectivement déchus a chuté de façon significative au deuxième trimestre cette année à 1 milliard de dollars contre 17 milliards au trimestre précédent au niveau mondial, relève Kirill Tallai, stratégiste chez Natixis. Il s’agit du niveau le plus bas depuis 2017.» En Europe, depuis le début de l’année l’essentiel des dégradations en HY (11 milliards d’euros de dettes) a concerné des dettes hybrides d’émetteurs IG.
Le gérant d’Allianz GI relève 11 milliards d’euros de rising stars, dont Stellantis, Smurfit Kappa ou Aeroporti di Roma notamment, avec un impact plus marqué en termes de spreads compte tenu de la différence de rendement entre les deux catégories. «Ces étoiles montantes témoignent d’un mouvement vertueux dans la phase de reprise économique, souligne Vincent Marioni. En dehors de certains secteurs encore affectés par la crise, les émetteurs IG ont en moyenne retrouvé le niveau d’endettement qui était le leur avant la pandémie.»
«La baisse des anges déchus potentiels se poursuit», ajoute Kirill Tallai. Même si le nombre de titres avec une note à la limite du HY et une perspective négative reste élevé (74 chez Moody’s au niveau mondial), il recule. Le montant de dette concernée reste élevé (30% supérieur à la moyenne avant la crise) mais baisse : 356 milliards de dollars fin juin 2021 contre 593 milliards fin mars 2020. Enfin, poursuit-il, «actuellement, il y a 24 étoiles montantes potentielles, une augmentation par rapport aux 17 du dernier trimestre».
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