
Le Portugal signe la première obligation panda d’un Etat de la zone euro

Grande première pour un Etat de la zone euro. Le Portugal est devenu jeudi le premier pays de l’Union monétaire à se financer en renminbi sur le marché chinois onshore des obligations panda. Il ne devrait pas être le dernier, l’Autriche, notamment, ayant exprimé son intérêt pour cette source de financement.
Lisbonne a placé jeudi pour 2 milliards de yuans (260 millions d’euros) d’obligations souveraines à 3 ans, sur un quota disponible de 5 milliards. L'émission a été menée par Bank of China et HSBC. Le livre d’ordres nourri, avec une sursouscription de 3,16 fois, a permis de ramener le taux de 4,35% à 4,09%, soit 74 points de base au-dessus de la courbe de la China Development Bank. Le rendement obtenu n’est évidemment pas compétitif si on le compare aux conditions de financement en zone euro, où les taux portugais à 3 ans sont négatifs, aux alentours de -0,25%. C’est le prix à payer, selon Lisbonne, pour accéder au vaste bassin d'épargne chinois. «La Chine peut constituer une alternative afin de poursuivre l’effort d’élargissement de notre base d’investisseurs» faisait valoir Cristina Casalinho, la responsable de l’agence de la dette portugaise, lors d’une conférence la semaine dernière à Lisbonne.
Le Portugal s’est par ailleurs largement ouvert aux investissements chinois lors de la crise de la zone euro, qui l’avait forcé à se soumettre à un programme d’aide. L’énergéticien EDP, le réseau de transport électrique REN, l’assureur Fidelidade et la banque Millenium BCP ont tous des actionnaires de référence chinois, minoritaires ou majoritaires.
Cette opération porte à 24,5 milliards de yuans les montants levés sur le marché du panda depuis le début de l’année. Le Portugal, qui travaillait sur l’opération depuis deux ans, est le deuxième émetteur souverain en 2019, après les Philippines, qui ont levé 2,5 milliards de yuans le 16 mai. Chez les Etats européens, la Pologne a ouvert la voie en 2016, et la Hongrie a récolté en décembre dernier 2 milliards, à un coupon de 4,3%.
Le pipeline souverain se remplit, puisque fin avril, le Trésor autrichien s’est porté candidat à un programme de panda bond. Il a mandaté ICBC à cet effet, ainsi que Bank of China et HSBC. Des institutions financières publiques, telles que la Caisse des dépôts italienne (CDP) et l’Instituto de Credit Oficial (ICO) espagnol, sont également sur les rangs
Plus d'articles Marchés obligataires
-
Les taux grecs s'alignent sur ceux de la France
Au lendemain des législatives, le taux à deux ans grec a frôlé celui de la France. Les rendements des titres inférieurs à un an sont déjà en dessous. Si la raison est technique, cela reflète la trajectoire positive de la Grèce. -
La notation des dettes souveraines perd de son poids
L’agence S&P pourrait abaisser la notation de la France de AA à AA- vendredi, comme Fitch fin avril. Même si cette dégradation devenait effective, elle n’aurait pas une grande conséquence sur les marchés. Une situation bien différente de celle des pays dont la dette est proche de la catégorie haut rendement. -
La BCE craint la désertion des investisseurs japonais en zone euro
Une remontée des taux japonais pourrait détourner les investisseurs nippons des marchés obligataires mondiaux, notamment en zone euro, et provoquer des turbulences.
Sujets d'actualité
Contenu de nos partenaires
- Slawomir Krupa doit redorer le blason boursier de la Société Générale
- L’alliance mondiale des assureurs «net zéro» fait pschitt
- Arnaud Llinas (Amundi ETF): «80% de notre collecte du premier trimestre s’est faite sur les ETF ESG»
- Carrefour s’apprête à supprimer 1.000 postes dans ses sièges en France
- La succession d’Olivier Klein à la tête de la Bred se précise
- Casino obtient l’ouverture d’une procédure de conciliation avec ses créanciers
- La Société Générale présentera sa nouvelle feuille de route stratégique le 18 septembre
- Les gros dossiers de LBO attendent des jours meilleurs
- Sycomore AM relance la fronde sur la gouvernance d'Atos
-
Colère sociale
Sous pression, le président serbe Aleksandar Vučić quitte la direction de son parti
Aleksandar Vučić a démissionné du Parti serbe du progrès après d'importantes manifestations contre son régime en réaction à deux fusillades de masse dans le pays au début du mois -
Dialogue ?
L’Otan appelle à la désescalade dans le nord du Kosovo
Des affrontements ont eu lieu vendredi 26 mai entre la police kosovare et des Serbes du Kosovo qui ont tenté d'empêcher des maires albanais nouvellement élus de prendre leurs fonctions -
Responsabilité
Etats-Unis: Joe Biden et Kevin McCarthy ont trouvé un accord de principe sur le plafond de la dette
La rédaction du texte devrait être terminée dimanche et l'accord pourrait être voté mercredi. Il prévoirait le relèvement du plafond de la dette pour une durée de deux ans, en limitant les dépenses pendant cette période