
La Pologne place la première «obligation panda» souveraine européenne
La Pologne est devenue hier le premier Etat européen à se financer sur le marché obligataire chinois onshore. Le pays a placé pour 3 milliards de yuans (400 millions d’euros) d'«obligations panda» arrivant à maturité en août 2019 avec un taux de 3,4%. Le Mnistère des Finances précise qu’il a aussitôt converti le produit de l’émission en euros pour se couvrir.
«Les titres ont suscité un intérêt important de la part des investisseurs, la demande a été équivalente à deux fois le montant émis. Les titres ont été alloués à des investisseurs institutionnels chinois. La plupart des acheteurs avaient été rencontrés par les représentants du ministère durant un roadshow en mai», a fait savoir le Ministère des Finances dans un communiqué.
L’importance croissante du renminbi
«L’émission permet à la Pologne de diversifier ses sources de financement, elle donne aux investisseurs chinois l’opportunité de diversifier leur portefeuille et démontre l’importance croissante du renminbi comme monnaie mondiale d’investissement», affirme Ulrik Ross, le responsable mondial du financement public chez HSBC, cité par Bloomberg.
L’opération a été menée par HSBC et Bank of China. Elle intervient alors que les investisseurs asiatiques ont entre les mains un quart de l’encours de la dette polonaise détenue en dehors du pays, devant les européens, selon les chiffres repris par Bloomberg. En décembre dernier, la Corée du Sud était devenue le premier pays étranger à se financer en yuans sur le marché obligataire chinois onshore. Le pays était parvenu à lever 3 milliards de yuans d'«obligations panda» à trois ans à un taux de 3%. L’opération avait attiré alors une demande équivalente à plus de quatre fois l’offre.
Même si une entreprise comme Daimler s’y est lancée en 2014, le marché des «obligations panda» attend encore de décoller. Il ne représente qu’une niche du marché obligataire chinois onshore. Les émetteurs étrangers sont plus nombreux sur le marché du yuan offshore (obligations dim sum) qui s’est développé à Hong Kong. Les autorités chinoises ont cependant marqué leur volonté de faciliter l’accès des non-résidents au marché obligataire domestique en le réformant.
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