
Le Panel Crédit a une préférence pour la dette financière
L’optimisme s’installe sur le marché du crédit. Après avoir quelque peu hésité en janvier, alors que les obligations d’entreprises avaient beaucoup progressé depuis octobre 2022 et que la Banque centrale européenne s’était montrée très restrictive, le Panel Crédit de L’Agefi se veut à nouveau constructif. Quatre des sociétés de gestion interrogées entre le 25 janvier et le 2 février ont relevé le niveau d’exposition de leurs stratégies sur le crédit à surpondérer quand deux ont réduit la voilure à neutre. Sur 24 panélistes, plus un seul n’est à sous-pondérer. La Banque Postale AM, le seul à l’être en janvier, est passé neutre.
La résilience de l’économie européenne et la baisse des prix de l’énergie qui éloignent le risque d’une récession sévère ont rassuré. Le sentiment que l’inflation totale a atteint son pic et que la Banque centrale européenne (BCE) pourrait arrêter ses hausses de taux (ce que le marché a interprété jeudi dernier) plus rapidement qu’anticipé, réduit la volatilité sur les marchés de taux, un facteur très positif. Le portage offert par l’investment grade (environ 4%) est une bonne protection.
Treize panélistes ont réduit les liquidités dans leurs portefeuilles, qui étaient à un niveau encore élevé, en moyenne, en début d’année, profitant d’un marché primaire record depuis le début de l’année, particulièrement pour les émissions de dettes financières. Mais pour certains, le mouvement des derniers mois semble être allé trop loin, notamment sur le high yield. Les spreads ont encore reculé de 26 points de base (pb) pour l’IG à 144 pb, et de 64 pb pour le HY à 428 pb. Cinq panélistes ont revu en baisse leur perspective sur l’évolution des spreads à un mois contre quatre en hausse. Allianz GI et Ostrum AM, qui ont réduit leur exposition à neutre, ont revu en baisse leur prévision sur les spreads.
Un autre grand mouvement sur le marché, et dans le Panel Crédit de L’Agefi, est l’engouement pour les dettes financières. Dix-sept panélistes préfèrent ce secteur, plus un (Candriam) qui se positionne aussi sur les dettes d’entreprises non financières. Julien Maio, directeur de la gestion de taux chez Crédit Mutuel AM, explique que les banques européennes sont bien capitalisées et qu’elles bénéficient de la hausse des taux. Avec un coût du risque qui reste, pour le moment, limité. Le faible écart de rémunération, pour un risque bien plus élevé, ne justifie pas de s’exposer aux dettes subordonnées. Il privilégie les dettes seniors comme une grande majorité des panélistes (11 sur 18).
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