Le marché s’inquiète des ambitions présidentielles de Mario Draghi

Les rendements italiens sont à leur plus haut depuis un an sous l’effet de la possible candidature de Mario Draghi à la présidence de la République.
La rédaction
Le président du Conseil italien Mario Draghi
Mario Draghi a laissé entendre qu’il pourrait briguer la présidence de la République italienne.  -  Crédit European Union.

Les taux italiens ont connu une montée de température la semaine dernière. Jeudi, les rendements des obligations d'État italiennes à dix ans ont atteint leur plus haut niveau en sept semaines, à 1,146%, avant de se resserrer vendredi, dans un marché calme, à 1,104%. Surtout, l’écart avec les rendements allemands de même échéance, véritable baromètre de l’état d’esprit des investisseurs, est monté à 135 points de base jeudi, un pic depuis plus d’un an.

Les investisseurs s’inquiètent des ambitions présidentielles de Mario Draghi. Le président du Conseil italien a laissé entendre la semaine dernière qu’il pourrait briguer la présidence de la République début 2022, en estimant que son gouvernement avait achevé l’essentiel de son travail. Le Parlement se réunit fin janvier pour élire un successeur à l’actuel chef de l’Etat, Sergio Mattarella qui, à 80 ans, a fait savoir qu’il ne se représenterait pas pour un nouveau mandat de sept ans. Le président de la République italienne est élu à bulletins secrets par les parlementaires des deux chambres et les représentants des vingt régions de la Péninsule.

«Mon destin personnel est sans importance, je n’ai pas d’ambitions particulières. Je suis, si vous voulez, un grand-père au service des institutions», a lancé l’ancien président de la Banque centrale européenne lors de sa conférence de presse de fin d’année, sans démentir ses éventuelles vues sur le siège de président.

Incertitude électorale

De quoi créer une forme d’inquiétude sur les marchés financiers qui accordent une grande confiance à l’ancien président de la BCE. S’il est une figure hautement respectée par de nombreux Italiens, Mario Draghi a été mis en garde par plusieurs dirigeants de partis contre le risque que son départ de la présidence du Conseil fasse éclater la coalition au pouvoir un an avant les élections, prévues pour le printemps 2023, ce qui engendrerait une nouvelle phase d’incertitude politique.

Mario Draghi dirige depuis février un gouvernement d’union regroupant le Mouvement 5 Etoiles, la Ligue d’extrême droite ou encore le Parti démocrate ainsi que des technocrates sans affiliation partisane.

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