
Le groupe SNI veut séduire les investisseurs internationaux
La présentation de son rapport annuel hier a été l’occasion pour la Société nationale immobilière (SNI), filiale de la Caisse des dépôts (CDC), de mettre en avant la diversification de ses sources de financement ces dernières années. Le groupe spécialisé dans le logement social, de l’hébergement d’urgence à l’accession à la propriété, entend construire 35.000 nouveaux logements intermédiaires d’ici 2019 en mobilisant 6,3 milliards d’euros, dont 1,8 milliard via le Fonds pour le logement intermédiaire (FLI).
Le FLI, lancé en 2014 en parallèle de la société de gestion Ampère, filiale du groupe SNI agréée par l’AMF à la tête du fonds, a effectué son deuxième closing en juin 2015, portant ses fonds propres à 1.045 millions d’euros. Il est ainsi devenu le premier fonds français dédié à l’immobilier résidentiel, attirant 17 investisseurs institutionnels dont CNP Assurances, Aviva, BNP Paribas Cardif, Malakoff Mederic, l’Erafp, EDF et SMABTP. Sur l’objectif de 10.000 logements annoncé pour le fonds, 5.100 sont déjà engagés, à 70% dans les zones les plus tendues en termes de logements. «Le FLI a déjà effacé ses coûts de constitution et versé son dividende, avec une valorisation des parts en hausse de 2% sur sa première année», indique Vincent Mahé, secrétaire général du groupe SNI et président d’Ampère Gestion.
Des rendements sécurisés sur le long terme
En octobre 2015, Ampère s’est également vu confier la gestion de la Société du logement intermédiaire, abondée à hauteur d’un milliard d’euros par l’Agence des participations de l’Etat et dotée d’une capacité d’investissement de 2,3 milliards. La SNI a également son propre programme de développement, pour 2,2 milliards d’euros, qui a bénéficié d’un prêt de 500 millions de la Banque européenne d’investissement (BEI).
Et la SNI souhaite continuer sur sa lancée, avec notamment un fonds dédié au logement «très social», qui vise environ 200 millions d’euros de capitaux. Il aura pour objectif de racheter des hôtels pour en faire des résidences à vocation sociale pour l’hébergement d’urgence. Des fonds territoriaux sont également en projets, pour le moment sur la métropole du Grand Paris et de Lyon. «Nos projets suscitent de l’intérêt, relève Vincent Mahé, nous avons la volonté de drainer des fonds souverains, des fonds de pension. Dans un contexte de taux d’intérêts bas, il y a peu de produits avec des rendements sécurisés sur le long terme.»
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Népal : après les émeutes meurtrières, l'armée poursuit les tractations politiques
Katmandou - Les tractations politiques s’accélèrent vendredi au Népal autour du chef de l’armée pour tenter de nommer un nouveau Premier ministre, après les émeutes anti-gouvernementales du début de semaine, qui ont fait au moins 51 morts. Depuis mercredi, le général Ashok Raj Sigdel reçoit et consulte de nombreuses personnalités pour trouver un successeur à KP Sharma Oli, contraint mardi par la rue à présenter sa démission. Il devait s’entretenir vendredi après-midi avec le président Ramchandra Paudel, l’ex-cheffe de la Cour suprême, Sushila Karki, et une figure de la contestation, Sudan Gurung, a annoncé à l’AFP un porte-parole des manifestants, Nimesh Shresth. Réputée pour son indépendance, Mme Karki, 73 ans, est pressentie pour prendre la tête de la transition mais elle ne fait pas l’unanimité, notamment parmi les jeunes manifestants. La crise - la plus meurtrière survenue au Népal depuis l’abolition de la monarchie en 2008 - a débuté lundi, lorsque la police a ouvert le feu sur des jeunes manifestants qui dénonçaient le blocage des réseaux sociaux et la corruption des élites. Une vingtaine de manifestants ont été tués, des centaines d’autres blessés, nourrissant l’indignation et la colère de la population. Le lendemain, le chef du gouvernement a tenté de reprendre la main en ordonnant le rétablissement de Facebook, Youtube et X et promis une enquête «indépendante» sur les violences policières. Mais rien n’y a fait: des jeunes réunis sous une bannière «Génération Z» ont investi les rues de la capitale Katmandou et mis à sac de nombreux bâtiments publics, résidences de dirigeants politique et autres symboles du pouvoir. «Très tendu» Le parlement a été incendié, comme la résidence du Premier ministre, qui n’a eu d’autre choix que de présenter sa démission. Âgé de 73 ans, le chef du Parti communiste (maoïste) népalais, qui a dirigé quatre fois le gouvernement depuis 2015, menait depuis 2024 une coalition avec un parti de centre gauche. Il incarnait l'élite dont la jeunesse du pays, largement privée d’emploi et lassée de la corruption, exigeait le départ. Les troubles ont fait «au moins 51 morts (...) dont 21 manifestants et 3 policiers», a déclaré vendredi à l’AFP un porte-parole de la police, Binod Ghimire. L’armée a repris le contrôle de la capitale. Ses soldats en armes, accompagnés de véhicules blindés et de chars, continuaient vendredi à patrouiller dans les rues désertes de Katmandou sous couvre-feu. Ses habitants ont été autorisés à sortir vendredi matin quelques heures pour se ravitailler, alors que se poursuivait le grand nettoyage engagé pour effacer les traces des destructions de mardi, ont constaté des journalistes de l’AFP. «Notre priorité, c’est de faire le plein de carburant parce qu’on a besoin de notre moto pour aller travailler», a déclaré à l’AFP Laxmi Thapa, 32 ans, ravie de pouvoir mettre le nez dehors. «On est sorti aujourd’hui car la situation s’améliore», s’est-elle réjoui aux côtés de son mari. «C'était très tendu, on est resté à l’abri chez nous». «Exigences» La gigantesque chasse à l’homme lancée pour retrouver les quelque 13.500 détenus qui ont profité des troubles pour s'évader de leur prison continuait à battre son plein dans tout le pays. Moins d’un millier ont été rattrapés à ce jour, certains sur le sol de l’Inde voisine, a précisé vendredi le porte-parole de la police: «12.533 sont toujours en cavale». Le président du Népal, Ramchandra Paudel, a promis jeudi de faire «tous les efforts» pour «trouver une issue à la situation difficile que connaît le pays». L’octogénaire, à qui la Constitution impose de nommer le Premier ministre, a promis d’y parvenir «aussi vite que possible» et «de satisfaire les exigences des citoyens qui ont protesté». Les discussions sont toujours animées dans les rangs des représentants de la «Génération Z», qui peinent à s’accorder sur un nom pour diriger une transition qu’ils veulent radicale. «Nous voulons que ça change», a exhorté jeudi Sudan Gurung. «Notre première exigence, c’est la dissolution du Parlement. Et la fin de la corruption doit être une priorité absolue». «Nous voulons la transparence du gouvernement, une éducation de qualité, des opportunités d’emploi et une vie digne», a énuméré un autre, James Karki, 24 ans, devant la presse. «Je veux croire que l’armée va nous entendre». Paavan MATHEMA © Agence France-Presse