
La Société Générale souhaite se retirer des Bahamas

Sous le feu des projecteurs dans l’affaire des «Panama papers», la Société Générale s’est défendue en déclarant qu’elle a décidé de quitter ce petit pays d’Amérique centrale en 2012. Non loin de là, elle reste en revanche la dernière banque française présente aux Bahamas. BNP Paribas a vendu ses activités sur place au canadien Scotia en 2010 et le Crédit Agricole a mis sa banque locale en liquidation en 2014.
«L’implantation de la Société Générale doit être ajustée, toutes les options sont ouvertes», affirme à L’Agefi une source proche du dossier. «La réflexion est en cours depuis longtemps», poursuit la source. Selon elle, un retrait des Bahamas ne serait pas lié à l’affaire Panama, mais au recentrage de la banque privée sur les marchés européens.
Depuis 2010, la «Société Générale a décidé de fermer (….) toutes les implantations du groupe dans des États ou territoires jugés non coopératifs par la France», rappelle son document de référence 2015. Les Bahamas n’y figurent pas et sont sortis de la liste grise de l’OCDE, mais ils sont inscrits sur la «liste Moscovici» des paradis fiscaux, établie par la Commission européenne. Le pays est également cité dans les «Panama papers», au côté du Luxembourg, de la Suisse, des îles Anglo-Normandes et de Monaco, comme pays d’enregistrement de sociétés offshore (pour non-résidents) ouvertes par des clients de la Société Générale, via le cabinet panaméen Mossack Fonseca. En octobre 2012, la banque avait aussi écopé d’une amende de 500.000 euros pour des carences dans son dispositif de lutte contre le blanchiment de sa filiale aux Bahamas.
Societé Générale Private Banking Bahamas se présente sur son site Internet comme «la plus grande et la plus vieille banque offshore» du pays. Le groupe a racheté la filiale locale de Coutts en 1998 et l’a intégrée à SG Hambros, sa branche britannique également active dans les îles Anglo-Normandes. L’an dernier, la Société Générale comptait 49 salariés aux Bahamas et y a généré 18 millions d’euros de produit net bancaire, pour un résultat de 4 millions d’euros, selon son document de référence.
En Amérique latine, elle conserve aussi un bureau de représentation en Uruguay. Elle a en revanche cédé son fonds de commerce asiatique en 2014, à l’exception de son activité de trusts à Singapour. En Europe, elle a vendu récemment son antenne de Lugano (Suisse) à la banque locale Axion, mais va racheter Kleinwort Benson pour renforcer SG Hambros outre-Manche.
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