
La France présente un programme de financement stable pour 2022

Se fondant sur le projet de loi de finances pour 2022 en discussion au Parlement, l’Agence France Trésor (AFT) a présenté mercredi le programme indicatif de financement de l’Etat arrêté par le ministre de l’Economie. Il prévoit des émissions à moyen et long terme (OAT) nettes de rachats de 260 milliards d’euros en 2022 comme en 2021 et 2020. Le besoin prévisionnel de financement atteindra 298,9 milliards, du fait principalement d’un déficit budgétaire de 155,1 milliards - en hausse par rapport aux indications de septembre à cause du Plan d’investissement 2030 - et de 144,4 milliards d’amortissement de dette à moyen et long terme venant à échéance en 2022.
Ce besoin sera couvert par les émissions d’OAT à moyen et long terme (MLT) nettes de rachats pour 260 milliards, par 33,5 milliards d’euros de contribution du solde du compte du Trésor (+11,2 milliards par rapport à septembre), par 1,9 milliard d’amortissement de dette Covid par la Caisse de la dette publique, et par d’autres ressources de trésorerie pour 3,5 milliards (dont 3 milliards de primes nettes des décotes à l’émission).
Comme les années précédentes, l’AFT ajustera ses émissions pour répondre à la demande et assurer la liquidité des valeurs du Trésor, même si elle ne prévoit pas d’augmenter a priori l’encours actuel de dettes à court terme (165 milliards sur un total de 2.131 milliards au 31 octobre).
Un nouvel emprunt vert
Le programme 2022 prévoit par ailleurs que les émissions d’obligations indexées sur l’inflation (OATi et OAT€i) représenteront environ 10% des émissions nettes à moyen et long terme. L’Agence procédera à l’émission par adjudication de nouvelles souches de référence à 3, 5/6, 10 et 15 ans, étudiera les perspectives d’émission par syndication d’une nouvelle ligne entre 20 et 30 ans, d’une nouvelle OAT€i à 30 ans, et d’une OATi verte de 10 à 15 ans afin de créer un point «vert» inédit sur la courbe des taux réels.
Plus généralement, elle continuera d’abonder l’ensemble de ses souches nominales, et ses obligations vertes au gré de la demande de marché et dans la limite du montant des dépenses vertes éligibles pour 2022 dont le montant sera communiqué en janvier.
Une nouveauté portera sur l’introduction des nouvelles clauses d’actions collectives (CAC), dites «à seuil d’agrégation simple», à partir du 1er jour du deuxième mois suivant la ratification par l’ensemble des parties du Traité sur le Mécanisme européen de stabilité (MES).
Pour 2021, le montant nominal des émissions brutes à moyen et long terme a atteint 285,1 milliards, dont 261,4 milliards d’obligations à taux fixe et 23,6 milliards d’obligations indexées sur l’inflation. L’AFT a procédé à 19,6 milliards de rachats de titres arrivant à échéance en 2022 et à 5,5 milliards de rachats de titres arrivant à échéance en 2023.
Plus d'articles du même thème
-
Zucman contre Mistral, la France qui perd et la France qui gagne
D'un côté, une classe politique démonétisée et obsédée par la ponction fiscale. De l'autre, la nouvelle levée de fonds du porte-étendard européen de l'IA. Tout un symbole de la déconnexion entre les deux France. L'éditorial d'Alexandre Garabedian. -
Le risque de taux souverain français progresse légèrement en attendant le prochain gouvernement
Au lendemain de la chute de François Bayrou, les investisseurs ont vendu un peu d’obligations souveraines, tandis que le marché actions temporise. -
L’Assemblée nationale refuse sa confiance à François Bayrou
Le premier ministre qui avait engagé la responsabilité de son gouvernement n’a recueilli que 194 voix pour ce vote de confiance. François Bayrou devrait remettre sa démission au plus tard mardi matin.
Sujets d'actualité
ETF à la Une

BNP Paribas AM se dote d’une gamme complète d’ETF actifs
- A la Société Générale, les syndicats sont prêts à durcir le ton sur le télétravail
- Boeing essaie de contourner la grève en cours dans ses activités de défense
- Revolut s’offre les services de l’ancien patron de la Société Générale
- Mistral AI serait valorisé 12 milliards d’euros par une nouvelle levée de fonds
- Les dettes bancaires subordonnées commencent à rendre certains investisseurs nerveux
Contenu de nos partenaires
-
Faire le bon diagnostic
Comptes publics : pourquoi la France a surtout un problème de dépenses
Une note du ministère des Comptes publics explique en détail l'augmentation spontanée du déficit lorsqu'aucune mesure n'est prise pour le contenir. En cause : des dépenses en roue libre -
Opiniâtre
Malgré ses difficultés avec les Etats-Unis, l’Inde regarde encore vers l’Ouest
Après une séquence au cours de laquelle il a marqué son rapprochement avec la Chine et la Russie, New Delhi s’efforce d’entretenir ses liens avec la sphère occidentale -
Au large de Tunis, la flottille pour Gaza dénonce une attaque de drone, le pouvoir tunisien dément
Tunis - La flottille pour Gaza a affirmé, vidéos à l’appui, avoir été visée dans la nuit de lundi à mardi par une «attaque de drone» au large de Tunis, mais les autorités tunisiennes ont assuré n’avoir détecté «aucun» engin selon leurs observations préliminaires. Des membres de la «Global Sumud Flotilla», qui doit prendre la mer avec des militants et de l’aide humanitaire pour la bande de Gaza assiégée par Israël, ont prévu de livrer mardi lors d’une conférence de presse à Tunis des témoignages «de première main» sur les événements. La flottille, qui était ancrée au large de Sidi Bou Saïd, près de Tunis, a affirmé qu’un de ses bateaux, le «Family», avait été «frappé» par un drone et publié des vidéos de caméras de surveillance montrant ce qui ressemble à une explosion. La Garde nationale tunisienne, l'équivalent de la gendarmerie, a elle démenti toute frappe de drone, assurant que selon ses premières constatations, «aucun» engin n’avait été détecté. Elle a jugé possible que le feu ait été déclenché par un mégot de cigarette. Mais l’une des vidéos publiées par la flottille, présentée comme ayant été prise depuis un autre bateau, montre une masse lumineuse frapper un navire. Dans une autre vidéo, provenant d’une caméra de surveillance du bateau lui-même selon la flottille, on entend un vrombissement. Puis on peut voir un militant lever les yeux, s’exclamer et reculer avant qu’une explosion ne se fasse entendre. Un éclair de lumière illumine ensuite la zone. Le militant brésilien Thiago Avila a publié dans une vidéo sur Instagram le témoignage d’un autre membre de la flottille assurant avoir vu un drone. «C'était à 100% un drone qui a lâché une bombe», a affirmé ce militant, Miguel. «Agression» Parmi les personnes devant s’exprimer ou dont les déclarations seront lues lors de la conférence de presse mardi figurent des responsables de la flottille ainsi que la rapporteure spéciale des Nations unies pour les Territoires palestiniens, Francesca Albanese, selon un communiqué. La flottille a affirmé que les six personnes à bord du «Family» étaient saines et sauves, faisant état de dégâts matériels et dénonçant «des actes d’agression visant à faire dérailler (sa) mission». Un journaliste de l’AFP arrivé rapidement dans la nuit de lundi à mardi à Sidi Bou Saïd a pu voir le bateau entouré par d’autres embarcations mais le feu n'était plus visible. Des centaines de personnes ont afflué vers le port de Sidi Bou Saïd en criant «Free, Free Palestine». Le port de Sidi Bou Saïd se trouve non loin du palais présidentiel de Carthage. «S’il est confirmé qu’il s’agit d’une attaque de drone, ce serait (...) une agression contre la Tunisie et la souveraineté tunisienne», a dit dans la nuit Francesca Albanese, qui vit en Tunisie, devant des journalistes au port. L’AFP a sollicité l’armée israélienne pour un commentaire, mais n’a pas obtenu de réponse dans l’immédiat. La bande de Gaza est le théâtre d’une guerre dévastatrice, déclenchée par l’attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien Hamas sur le sol israélien le 7 octobre 2023. Les Nations unies ont déclaré en août l'état de famine à Gaza, avertissant que 500.000 personnes se trouvent en situation «catastrophique». Des navires de la Global Sumud Flotilla («sumud» signifie «résilience» en arabe) sont arrivés ces derniers jours en Tunisie d’où ils doivent partir cette semaine pour Gaza. Ils avaient initialement prévu d’atteindre le territoire palestinien à la mi-septembre afin d’y acheminer de l’aide humanitaire et «briser le blocus israélien», après deux tentatives bloquées par Israël en juin et juillet. Lisa DEFOSSEZ © Agence France-Presse