
La Fed ne doit pas décevoir

Difficile d’imaginer que l’avancée des discussions entre Washington et Pékin puisse influencer la Fed : les analystes anticipent toujours une nouvelle baisse des taux Fed Funds de 25 pb, avec une probabilité de 95% qu’elle soit annoncée dès ce mercredi selon Bloomberg. «La décélération de la croissance américaine, la persistance des risques de guerre commerciale et la baisse des anticipations d’inflation semblent suffisamment tangibles pour avoir raison de l’absence de consensus au sein du FOMC sur l’opportunité de continuer à baisser les taux», note Franck Dixmier, directeur des gestions obligataires d’Allianz GI. Le fait que Richard Clarida, l’un des derniers membres du FOMC à parler, ait expliqué que la Fed agira «de manière appropriée» pour soutenir l’expansion puisque les risques restent «évidents», est «un signal très fort qu’une nouvelle baisse des taux est prévue, la troisième de suite après celles du 31 juillet et du 18 septembre», pour Stéphane Déo, stratégiste chez LBPAM.
Bonne surprise de l’investissement résidentiel
Les données économiques confirment plutôt le ralentissement aux Etats-Unis, l’indice PMI manufacturier de septembre en forte contraction (47,8) pesant désormais sur l’indice PMI des services (50,9). Les enquêtes (et le swap de marché 5y5y) avancent surtout des anticipations d’inflation en baisse et à des plus bas historiques… Et «même si l’investissement résidentiel, très sensible aux taux longs, constitue une bonne surprise, et si le déficit commercial a semble-t-il cessé de s’aggraver (…), l’investissement des entreprises reste faible, notamment les dépenses de structures. Et le déficit fédéral est un point d’inquiétude», explique Axel Botte, stratégiste chez Ostrum AM.
Le marché des taux interbancaires sous tension depuis le 17 septembre a poussé la banque centrale à annoncer, jusqu’au deuxième trimestre 2020 «au moins», la reprise de ses achats de bons du Trésor à hauteur de 60 milliards de dollars par mois : un «ajustement technique» visant à maintenir les réserves excédentaires des banques en plus de ses opérations de «repo». «Mais le fait que la Fed prenne une telle décision en dehors de ses réunions régulières, et qu’elle la dissocie ainsi de celle du 30 octobre, pourrait lui permettre de baisser son taux sans paraître alarmante, ce qui aurait pu être le cas en annonçant les deux nouvelles simultanément», analyse l’économiste Sophie Casanova chez Edmond de Rothschild. Selon elle, ce programme induirait une hausse de 13% du bilan d’ici à mi-2020, bien plus que le minimum nécessaire pour stabiliser les réserves…
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Doha - Israël a annoncé avoir ciblé mardi des responsables du Hamas dans des frappes aériennes à Doha, dernière attaque en date contre des chefs du mouvement islamiste palestinien Hamas. On ignorait dans l’immédiat si les responsables visés à Doha avaient péri ou survécu. Depuis le début de la guerre dans la bande de Gaza, déclenchée par une attaque sans précédent du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023, Israël a tué plusieurs chefs et hauts responsables du mouvement dans le territoire palestinien, en Iran et au Liban. Le jour des frappes à Doha, la branche armée du Hamas, les Brigades Al-Qassam, a revendiqué l’attaque à l’arme à feu perpétrée lundi à Jérusalem-Est, qui a coûté la vie à six Israéliens. Plusieurs explosions ont été entendues dans la capitale qatarie et de la fumée s’est élevée d’un quartier, selon des journalistes de l’AFP sur place. La police a bloqué le secteur. «L’armée et le service de sécurité intérieure (Shin Bet) ont mené une frappe ciblée contre la haute direction de l’organisation terroriste Hamas», a dit l’armée israélienne dans un communiqué. «Depuis des années, ces membres de la direction du Hamas dirigent les opérations de l’organisation terroriste, sont directement responsables du massacre brutal du 7 octobre et ont orchestré et géré la guerre contre l’Etat d’Israël», a-t-elle ajouté sans mentionner Doha. Mais plus tard, un responsable de l’armée israélienne a confirmé à l’AFP que ces frappes avaient été menées à Doha. «L’action aujourd’hui contre les principaux chefs terroristes du Hamas a été menée entièrement par Israël: Israël l’a initiée, Israël l’a menée, et Israël en assume l’entière responsabilité», a déclaré le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu. «Aucune immunité» Selon un responsable du Hamas qui a requis l’anonymat, «dans un nouveau crime sioniste, la délégation des négociateurs du Hamas a été ciblée lors d’une réunion à Doha, où elle discutait de la proposition du président (Donald) Trump pour un cessez-le-feu à Gaza». Des responsables du Hamas qui ont participé aux négociations indirectes avec Israël sur un cessez-le-feu à Gaza ces derniers mois résident à Doha. «L’Etat du Qatar condamne fermement l’attaque lâche menée par Israël qui a visé des immeubles résidentiels abritant des membres du bureau politique du Hamas», a écrit le porte-parole des Affaires étrangères, Majed al-Ansari, sur X. «Les terroristes n’ont et n’auront aucune immunité face au long bras d’Israël, où que ce soit dans le monde», a écrit le ministre israélien des Finances, Bezalel Smotrich (extrême droite). «Je salue la sage décision et son exécution parfaite par l’armée et le Shin Bet». En riposte à l’attaque du 7-Octobre, le gouvernement de Benjamin Netanyahu a juré de détruire le Hamas, et son armée a lancé une offensive d’envergure qui a dévasté la bande de Gaza et fait des dizaines de milliers de morts. «Rester à l’abri» L’ambassade des Etats-Unis au Qatar a appelé ses ressortissants dans le pays à «rester à l’abri». «Nous avons vu des informations faisant état de frappes de missiles à Doha. L’ambassade a ordonné à son personnel de rester dans ses locaux. Il est conseillé aux citoyens américains de rester à l’abri.» Lundi, le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a sommé le Hamas de se rendre sous peine d'être anéanti, après que Donald Trump a adressé un «dernier avertissement» au mouvement islamiste l’appelant à libérer tous les otages. Ceux-ci ont été enlevés durant l’attaque du 7-Octobre et emmenés dans la bande de Gaza. «Ceci est un dernier avertissement aux assassins et violeurs du Hamas à Gaza et dans les hôtels de luxe à l’étranger: libérez les otages et déposez les armes, ou Gaza sera détruite et vous serez anéantis», a déclaré M. Katz sur X. La Jordanie et les Emirats arabes unis, qui entretiennent des relations diplomatiques avec Israël, ont condamné les frappes à Doha. Le Jihad islamique, un allié du Hamas à Gaza, a affirmé que «cibler une réunion de dirigeants du Hamas à Doha, constitue un acte criminel flagrant». Jacqueline PENNEY © Agence France-Presse