La crise immobilière continue de s’aggraver en Chine

Kaisa, un promoteur chinois, a fait part à son tour de difficultés financières. La contagion est alimentée par des structures de financement opaques.
Xavier Diaz

Les dominos continuent de tomber sur le marché immobilier chinois. Vendredi,les actions du promoteur Kaisa Group ont été suspendues à la Bourse de Hong Kong, au lendemain du non-paiement d’un produit de gestion de patrimoine qu’il garantit. Cette situation rappelle celle de China Evergrande en septembre.

Vingt-septième promoteur chinois par la taille, Kaisa est bien plus petit qu’Evergrande mais son échéancier de dette en dollar est l’un des plus fourni avec 2,8 milliards de dollars dus d’ici 12 mois, dont 400 millions dès le 7 décembre prochain. Sa dette en dollar s’élève à près de 12 milliards.

Kaisa n’est pas inconnu des investisseurs. Il a été le premier promoteur à faire défaut sur une obligation en dollar en 2015, restructurée en 2016.

Sa direction avait déclaré jeudi dans un communiqué que le groupe était confronté à une pression sans précédent sur sa liquidité en raison d’un marché immobilier difficile et de la dégradation de son rating de crédit, notamment par S&P et Fitch.

Le secteur est confronté depuis un an à un durcissement de la réglementation limitant son endettement avec pour conséquence une forte diminution de l’activité et des prix de vente. Les promoteurs sont dans un véritable cercle vicieux avec in fine une incapacité à refinancer les dettes sur les marchés mais aussi à vendre des actifs.

L’ensemble du secteur est fragilisé avec un risque réel de contagion. En début de semaine passée, un autre promoteur, Yango Group, a trouvé un accord avec ses investisseurs pour reporter les remboursements sur des obligations et des ABS.

La situation de Kaisa rappelle celle d’Evergrande. Le promoteur immobilier cherche également à vendre rapidement des actifs, dont des projets immobiliers ou des filiales, sans y parvenir.

A l’instar d’Evergrande, sa structure de financement est également complexe comme le montre l’utilisation de produits de gestion de patrimoine. Ils seraient évalués à 12,8 milliards de yuans (2 milliards de dollars), soit six fois moins qu’Evergrande.

Le sujet est d’autant plus compliqué pour les investisseurs étrangers qu’ils ne connaissent pas exactement leur position dans l’ordre de priorité de remboursement et moins encore ces structures de financement opaques avec beaucoup d’éléments hors bilan (shadow banking).

Les investisseurs espèrent désormais un assouplissement des restrictions mises en place par Pékin, sans quoi la déroute du secteur ne s’arrêtera pas là.

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