
La Chine fait un pas symbolique vers l’ouverture de ses marchés

La Chine fait un pas supplémentaire vers l’internationalisation du renminbi. Lors du huitième sommet économique et stratégique sino-américain qui s’est tenu ces deux derniers jours, Pékin a accordé aux investisseurs américains un quota de 250 milliards de yuans (38 milliards d’euros) dans le cadre de son programme RQFII. Il s’agit du quota le plus important accordé à un pays, en dehors de Hong-Kong.
Il s’accompagne de la création d’un centre de compensation des opérations en renminbi aux Etats-Unis; qui comprendra une banque américaine et une chinoise. Pour le moment, aucune ligne de swap de changes entre la PBOC et la Fed n’a été créée, contrairement à celles déjà mises en place avec un certain nombre de pays d’Asie avec la Banque d’Angleterre et la BCE.
«Cela devrait permettre de construire un pool de liquidité international du renminbi, rendre plus aisé le processus de règlement entre Chine et Etats-Unis, et faciliter l’inclusion des actions et obligations chinoises au sein des principaux indices», estime HSBC. Cette annonce intervient à quelques jours de la décision du MSCI, le 14 juin, sur l’éventuelle inclusion de 5% des actions chinoises de classe A dans son indice Emergents. L’inclusion des obligations au sein des indices de référence devient, elle, de plus en plus probable à moyen terme. Un tel scénario «contraindrait un grand nombre de fonds américains à investir en RMB, quand ça n’est pas déjà fait», rappelle HSBC. SG CIB estime que ce sont de 500 à 600 milliards de dollars de flux nets étrangers qui pourraient entrer en Chine à horizon 5 ans.
Les achats nets d’obligations chinoises par les investisseurs étrangers ont ralenti de 35 milliards en avril à 17,8 milliards le mois dernier. «La confiance des investisseurs offshore pour le renminbi n’est pas revenue malgré des signes de stabilisation», estime SG CIB. Les réserves de changes du pays ont à nouveau fondu de 28 milliards de dollars en mai à 3.190 milliards, au plus bas depuis fin 2011. Un recul lié à «la plus forte dépréciation mensuelle du yuan en 2016, les ménages et les entreprises ayant continué de réallouer leurs actifs du renminbi vers le dollar» selon Natixis. Mais Yi Gang, vice-président de la PBOC, a indiqué que le resserrement monétaire de la Fed serait une bonne nouvelle pour l'économie américaine et donc pour la Chine, qui a eu le temps de se préparer à un tel processus.
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Drapeaux palestiniens au fronton des mairies pour la reconnaissance de l'Etat: la classe politique française divisée
Paris - Entre soutiens aux édiles et appel à les «condamner» en justice, la classe politique s’est encore fracturée dimanche sur le pavoisement ou non des mairies avec des drapeaux palestiniens, à l’occasion de la reconnaissance par la France de l'État de Palestine, attendue lundi. «Les drapeaux palestiniens doivent être mis sur les frontons des villes qui le souhaitent», a insisté dimanche matin sur LCI la patronne des Ecologistes Marine Tondelier, à la veille de la reconnaissance attendue de l’Etat palestinien par le président Emmanuel Macron à l’Onu à New York. Invitée à commenter cette idée poussée par le patron du PS Olivier Faure, la secrétaire nationale a souligné que des «mairies écologistes l’ont fait depuis plusieurs mois», et appelé à poursuivre le mouvement lundi ou mardi en fonction des situations locales. «On est pour cette initiative bien sûr», a aussi assuré le député LFI Eric Coquerel sur France 3. En dépit des avertissements de Bruno Retailleau. Le ministre de l’Intérieur démissionnaire, et patron des Républicains, a fait valoir que «la justice administrative a ordonné (...) le retrait de drapeaux palestiniens du fronton de mairies, au motif qu’ils portaient gravement atteinte au principe de neutralité des services publics». Et d’exhorter à «ne pas importer le conflit du Proche-Orient». Son ministère a demandé aux préfets de s’opposer au pavoisement des mairies et autres édifices publics lundi, en saisissant la justice administrative. Ainsi le tribunal de Cergy-Pontoise (Val-d’Oise) a ordonné samedi à la mairie de Malakoff (Hauts-de-Seine) de retirer de son fronton un drapeau palestinien, déjà hissé. En vain, la maire communiste Jacqueline Belhomme, faisant savoir qu’elle ne comptait ni interjeter appel ni retirer le drapeau avant mardi. Pour le patron des députés PS, Boris Vallaud, le ministre «se trompe d’interprétation juridique», relevant qu’après les attaques meurtrières du mouvement palestinien Hamas le 7 octobre 2023, «des mairies ont hissé à juste raison le drapeau israélien», et «qu’il y a aussi des drapeaux ukrainiens» sur certains édifices. Quant à Olivier Faure, il a profité d’une marche à Paris dimanche en soutien aux Palestiniens pour accuser M. Retailleau de ne «pas avoir digéré» la décision d’Emmanuel Macron de reconnaitre la Palestine. Maires divisés Reste que tous les maires, mêmes socialistes, ne seront pas alignés. Laurent Cathala (Créteil, Val-de-Marne) estime que «la première de ses responsabilités doit être de préserver la cohésion sociale au sein de la commune», et ne suivra pas l’appel d’Olivier Faure. Son homologue Mathieu Hanotin (Saint-Denis, Seine-Saint-Denis) hissera au contraire le drapeau pour la journée de lundi, arguant qu’il «ne s’agit pas d’un acte militant de longue durée qui viendrait finalement à changer la nature du bâtiment municipal», quand le maire de Saint-Ouen Karim Bouamrane a annoncé à La Tribune Dimanche qu’il entendait déployer des drapeaux palestiniens et israéliens. A Brest la mairie, qui arbore le drapeau ukrainien depuis 2022, a choisi une solution alternative et illuminera lundi le bâtiment aux couleurs du drapeau palestinien. Des choix aux antipodes du Rassemblement national, le député de l’Oise Philippe Ballard accusant sur France 3 les édiles ayant prévu d’arborer le drapeau palestinien de «communautarisme de bas étage». «C’est illégal», a sobrement commenté son collègue de groupe Jean-Philippe Tanguy sur le plateau de Questions politiques (France inter/francetv/Le Monde). Même écho du côté du vice-président de LR François-Xavier Bellamy, qui a estimé dimanche sur BFMTV qu’il fallait que les maires qui hissent le drapeau palestinien «soient condamnés». «Un drapeau sur le fronton d’une mairie n’a jamais tué personne alors qu'à l’inverse à Gaza l’armée israélienne tue tous les jours», a répliqué Marine Tondelier dimanche après-midi au rassemblement parisien, dénonçant des polémiques «indécentes». Quant à Renaud Muselier, président du parti macroniste Renaissance de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur, il a prévenu dans le Figaro qu’il déploierait une vingtaine de drapeaux français, en réponse à ce qu’il qualifie de «calculs politiques». Sami ACEF © Agence France-Presse -
Après l'incursion d'avions russes en Estonie, le Conseil de sécurité de l'ONU doit se réunir lundi en urgence
Tallinn - Le Conseil de sécurité de l’ONU se réunit lundi à l’appel de l’Estonie, après l’incursion d’avions russes dans l’espace aérien de ce pays, Donald Trump assurant que Washington aiderait à défendre la Pologne et les pays baltes en cas d’escalade de Moscou. Vendredi, trois avions de combat russes sont entrés dans l’espace aérien estonien et y sont restés pendant 12 minutes, déclenchant des protestations de l’Otan et de l’Union européenne contre une nouvelle «provocation» russe tandis que Moscou a démenti toute violation. Le Conseil de sécurité se réunira en urgence lundi «en réponse à la violation flagrante de l’espace aérien estonien par la Russie», a annoncé le ministère estonien des Affaires étrangères dans un communiqué. Cette incursion intervient après que la Pologne, également membre de l’Otan, a signalé début septembre que des drones russes avaient violé à plusieurs reprises son espace aérien lors d’une attaque contre l’Ukraine. Varsovie a condamné une «agression». Dimanche, le président américain a assuré que les Etats-Unis participeraient à la défense de la Pologne et des pays baltes si la Russie intensifiait son activité militaire dans la région. A la question d’un journaliste lui demandant s’il aiderait à défendre ces quatre pays membres de l’Otan si la Russie accélérait encore ses actions dans la région, il a répondu «oui, je le ferais, je le ferais». Les relations parfois amicales entre M. Trump et le président russe Vladimir Poutine semblent s'être détériorées, ce dernier poursuivant son invasion de l’Ukraine malgré les efforts de paix déployés par le dirigeant américain. A l’issue d’une visite officielle au Royaume-Uni jeudi, M. Trump a déclaré que M. Poutine l’avait «vraiment laissé tomber» en poursuivant la guerre, qui en est maintenant à sa quatrième année. «Nous n’aimons pas cela» Les puissances occidentales ont averti la Russie qu’elle jouait avec le feu en pénétrant à plusieurs reprises dans l’espace aérien de l’Otan, dont les membres ont conclu un pacte d’assistance mutuelle en matière de défense. Lors de l’incident dans l’espace aérien estonien, des chasseurs F-35 italiens rattachés à la mission de soutien de la défense aérienne de l’Otan dans les Etats baltes, ainsi que des avions suédois et finlandais, ont été dépêchés pour intercepter les avions russes. Après une question lui demandant s’il avait été informé de la situation en Estonie, Donald Trump a répondu par l’affirmative et a ajouté : «Nous n’aimons pas cela.» Ce ton contraste avec sa réaction à l’intrusion dans l’espace aérien polonais au début du mois, qu’il avait qualifiée d’"erreur possible». La réunion de lundi aux Nations unies marque la première fois en 34 ans d’adhésion de l’Estonie à l’ONU que ce membre de l’Union européenne et de l’Otan, fervent partisan de l’Ukraine, demande officiellement la tenue d’une réunion d’urgence du Conseil de sécurité. Le ministre estonien des Affaires étrangères, Margus Tsahkna, a déclaré que cette violation s’inscrivait «dans le cadre d’une escalade plus large de la part de la Russie, tant au niveau régional que mondial». «Ce comportement nécessite une réponse internationale», a-t-il insisté. © Agence France-Presse -
«Un martyr»: la droite américaine fait ses adieux à Charlie Kirk, entre hommage religieux et mobilisation politique
Glendale - Prières, hommages à «Dieu tout puissant» et appels à «manier l'épée contre le mal": pour ses adieux à Charlie Kirk, assassiné le 10 septembre, la droite américaine a célébré la mémoire de l’influenceur pro-Trump avec des sommets de ferveur religieuse. Près de 65.000 personnes ont rempli le stade prévu pour la cérémonie à Glendale, en Arizona (sud-ouest), où le président américain a été accueilli aux rugissements de «USA! USA! USA!». «C’est un martyr», mort «pour la liberté américaine», a lancé le milliardaire républicain, face à la foule habillée aux couleurs du drapeau américain, qui a fréquemment repris en chœur les morceaux de rock chrétien rythmant la cérémonie. Après avoir conduit plus de douze heures depuis le Texas, Monica Mirelez acquiesce de tout son être. «Je le vois comme un martyr du Christ», confie à l’AFP cette infirmière de 44 ans qui regardait quotidiennement les vidéos du militant sur Instagram. Tué d’une balle dans le cou sur un campus universitaire, Charlie Kirk prêchait la parole conservatrice auprès de la jeunesse, avec son podcast quotidien et son association Turning Point USA. Ce télévangéliste du trumpisme était pour elle «le parfait exemple de ce que nous devrions faire en tant que Chrétiens, être audacieux et faire entendre notre voix.» «C’est tellement triste qu’il ait été réduit au silence», se désole-t-elle. «C’est comme perdre un frère.» «Principes bibliques» Ses discours passionnés, anti-avortement et anti-immigration, ont séduit cette Américaine pieuse, d’origine mexicaine. «Il défendait les principes bibliques, contre la communauté LGBTQ», apprécie-t-elle. «Cela lui a valu beaucoup de haine, mais je crois qu’il a été incompris.» «Je pense qu’il essayait de répandre la vérité et l’amour», estime-t-elle, en oubliant que M. Kirk a largement contribué à la désinformation pour tenter de faire croire que l'élection présidentielle de 2020 avait été volée à Donald Trump. «Quoi qu’il ait dit, il ne méritait pas d'être tué pour avoir exprimé son opinion et ses croyances», souffle Nick Chisholm. Le lycéen de 15 ans est encore choqué par les réactions de certains camarades de classe, lorsqu’ils ont découvert la vidéo du meurtre de ce père de famille, qui laisse derrière lui une veuve et deux enfants. «Ils ont ri, ils ont dit qu’il l’avait mérité», raconte-t-il, sous sa casquette camouflage «Trump 2024". «J’ai vraiment perdu tout respect pour ces gens.» «Vous n’avez aucune idée du dragon que vous avez réveillé. Vous n’avez aucune idée à quel point nous serons déterminés à sauver cette civilisation, à sauver l’Occident», a lancé à la tribune Stephen Miller, proche conseiller de Donald Trump à la Maison Blanche. «Tous Charlie Kirk» Un discours qui résonne dans les allées, où les volontaires du Parti républicain proposent de s’inscrire sur les listes électorales. «Le tireur a été influencé par le Parti démocrate, ce sont eux qui ont vraiment poussé à mélanger les genres, à dire qu’il n’y a pas d’hommes, pas de femmes», juge Wesley Inglis. A 61 ans, cet ingénieur mécanique californien reste nostalgique de son enfance, «lorsque les églises étaient pleines». Il voit d’un bon œil les projets du vice-président JD Vance, qui a suggéré cette semaine de supprimer les avantages fiscaux accordés à certaines associations de gauche. «Nous ne pouvons pas simplement réprimer l’opposition, il faudrait des preuves» qu’elles ont financé la mouvance antifasciste, insiste-t-il. Au milieu de cette ferveur, Jeremy Schlotman préfère rester prudent. Ce catholique de 21 ans, qui accorde son pardon à l’assassin -- comme l’a fait à la tribune Erika Kirk, la veuve -- et vient de rejoindre Turning Point USA, souhaite simplement se battre sur le terrain des idées. «Je pense que c’est la meilleure réponse», confie cet étudiant en biologie. «Tuez-en un, et mille autres se lèveront. C’est ce qui se passe, le tireur vient de créer une génération de nouveaux Charlie. Nous sommes tous Charlie Kirk maintenant.» Romain FONSEGRIVES © Agence France-Presse