La Chine affirme ses priorités économiques pour 2023

La Conférence centrale chinoise sur le travail économique, qui s’est terminée la semaine dernière, a mis l’accent sur la croissance.
Corentin Chappron
La Chine s'attaque au shadow banking.
La Conférence centrale annuelle sur le travail économique s’est tenue jeudi et vendredi 15-16 décembre 2022 à Pékin.  - 

La réunion annuelle de la Conférence centrale sur le travail économique (Central Economic Work Conference), qui a eu lieu les 15 et 16 décembre, a été l’occasion pour Pékin d’arrondir les angles et de préciser quelles seront les priorités du nouveau gouvernement, qui prendra ses fonctions en mars. Signe que les conclusions de cette conférence ont été bien accueillies, les économistes s’attendent désormais à ce que le gouvernement cible une croissance de 5%, voire davantage, pour 2023. Il y a urgence : il s’en faut de beaucoup face à la cible de 5% cette année, le consensus tablant sur une croissance de 3%.

La priorité sera de relancer la demande domestique, tout en développant un système industriel moderne. Attirer les investissements étrangers demeure par ailleurs un objectif important et doit s’accompagner d’une ouverture accrue des marchés financiers locaux.

Plaidoyer pour le secteur privé

De manière plus surprenante, le rapport s’attarde sur l’opposition « incorrecte » entre secteurs public et privé. « Nous devons approfondir la réforme des entreprises d’Etat, améliorer leur compétitivité (…) et les faire véritablement fonctionner selon des mécanismes de marché », souligne ainsi le Congrès, qui plaide pour une « égalité de traitement entre les entreprises d’Etat et les entreprises privées ». « Le ton beaucoup plus amical à l'égard du secteur privé est la seule bonne surprise pour nous, et elle est de taille », commente dans une analyse Wei Yao, chef économiste Asie-Pacifique à la Société Générale. Parmi les autres signaux rassurants, il n’a pas été fait mention de la politique de «prospérité commune». Le rapport a aussi plaidé pour une « meilleure intégration de la politique économique » au reste des objectifs gouvernementaux.

Enfin, les risques financiers et économiques demeurent une préoccupation. Le soutien budgétaire sera contraint par la nécessité de garder les dépenses des gouvernements locaux sous contrôle l’an prochain, ce qui limitera les investissements en infrastructures. En revanche, la banque centrale a indiqué que la politique monétaire resterait accommodante l’an prochain. ING estime que la banque centrale baissera modérément les taux de réserves obligatoires (RRR), et baisserait son taux de reverse repo à une semaine et son taux MLF de 10 à 20 points de base, afin d’assouplir les conditions de financement pour les entreprises.

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