
La BoE milite pour une réglementation de l’effet de levier non bancaire

Sarah Breeden, directrice exécutive de la stratégie de stabilité financière et des risques à la Banque d’Angleterre (BoE), a déclaré lundi lors d’une conférence organisée avec les Associations internationales des produits dérivés (Isda) et des hedge funds (Aima) que la communauté financière avait fait trop peu de progrès dans la gestion des risques liés à l’effet de levier en dehors des banques. Après le drame vécu fin septembre outre-Manche sur les fonds de pension britanniques dont la gestion actif-passif reposaient sur des swaps de taux, les régulateurs doivent faire en sorte d’améliorer la transparence sur l’effet de levier de l’ensemble du système financier. «Au-delà de l’amélioration de la transparence, les régulateurs devront réfléchir à la meilleure façon de s’assurer que l’effet de levier est bien géré», a-t-elle ajouté. Les banques devraient améliorer leurs tests de résistance et exiger des contreparties qu’elles fassent preuve d’une plus grande transparence concernant leur effet de levier caché, selon Sarah Breeden. Les courtiers devraient avoir accès aux données sur l’effet de levier global d’un fonds donné, et pas seulement sur la partie à laquelle ils contribuent.
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