La Banque du Japon est piégée par sa politique de contrôle des rendements

L’institution doit à la fois plafonner le rendement du titre à 10 ans et assurer un semblant de liquidité sur le marché.
Japon drapeau japonais
Une partie des titres empruntés à la BoJ servent à construire des positions courtes  -  RK.

La Banque du Japon ne cesse de se heurter aux conséquences de sa politique de contrôle de la courbe des taux (PCC). Pour maintenir le rendement du titre à 10 ans à 50 points de base, la BoJ a dû ainsi acheter 20.000 milliards de yens (138 milliards d’euros) de titres en janvier, un record absolu, au point d’assécher le marché des titres à 10 ans. L’écart entre le taux à un jour non collatéralisé et le taux général de mise en pension a ainsi doublé entre décembre et fin février à -0,08%, ce qui indique un manque de titres souverains pouvant servir de collatéral, explique Oxford Economics. Pour maintenir un semblant d’animation de marché, la BoJ prête donc les titres qu’elle possède, via sa structure dédiée. Fin février, 6.000 milliards de yens de titres y étaient empruntés chaque jour, contre 4.000 milliards de yens en décembre.

Les investisseurs continuent pourtant de parier sur la fin de la PCC : ironiquement, une partie des titres empruntés à la BoJ servent à construire des positions courtes. Résultat, la BoJ se retrouve contrainte d’acheter les titres vendus à découvert pour maintenir le rendement à 50 pb, au point qu’elle détient jusqu’à 140% de la souche la plus récente. La BoJ a donc décrété augmenter le coût de l’emprunt de titres, pénalisant aussi les acteurs en recherche de collatéral et détériorant, de nouveau, la liquidité du marché. Le grand écart entre objectifs de politique monétaire et fonctionnement des marchés apparait de plus en plus intenable.

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