
La Banque du Canada montre la voie du resserrement monétaire

La Banque du Canada (BoC) a annoncé aujourd’hui lors de son rapport sur la politique monétaire qu’elle allait commencer à diminuer le montant de ses achats sur les marchés, avec trois mois d’avance sur son calendrier. Ainsi, les achats nets d’obligations du gouvernement du Canada, passeront d’un minimum de 4 milliards de dollars canadiens par semaine (2 milliards d’euros) à une cible hebdomadaire de 3 milliards de dollars. Ses taux directeurs restent cependant inchangés, à 0,25%.
Ce tapering ou réduction des achats d’actifs est annoncé alors que les investisseurs s’interrogent sur la capacité de la Réserve fédérale américaine ou de la Banque centrale européenne à en faire autant dans un avenir proche. Au sein de la BCE, qui tient jeudi sa réunion de politique monétaire, les «faucons» poussent pour une diminution du programme d’achats d’urgence lancé en mars 2020 avec la crise du Covid.
Malgré la troisième vague pandémique, la Banque du Canada justifie son initiative par le fait que les perspectives économiques se sont améliorées et qu’elle a davantage confiance dans la résilience de l’économie face à la crise sanitaire. Comme cela avait déjà été le cas au troisième trimestre 2020, elle a constaté que la croissance au premier trimestre avait été nettement plus forte qu’elle ne le prévoyait en janvier, les ménages et les entreprises s’étant adaptés à la deuxième vague et aux restrictions connexes. La BoC prévoit maintenant pour le Canada une croissance du PIB de 6,5 % en 2021, qui ralentira ensuite pour avoisiner 3,75 % en 2022 et 3,25 % en 2023.
Hausse des taux au second semestre 2022 ?
Elle s’attend aussi qu’au cours des prochains mois l’inflation monte temporairement autour de 3%, soit la limite supérieure de la fourchette de maîtrise de l’inflation, qui va de 1 à 3 %. Cette hausse serait cependant avant tout due à un effet de base. La banque centrale s’attend donc à ce que l’inflation mesurée revienne peu à peu vers 2 % durant la deuxième moitié de 2021, à mesure que ces effets de glissement annuel diminueront, et s’établisse à ce niveau de manière durable au cours de la deuxième moitié de 2022. Cette prévisions suggère que la BoC pourrait relever son taux directeur au second semestre 2022, et non plus en 2023.
La banque centrale n’a pas donné d’autres précision sur le calendrier futur de durcissements de sa politique monétaire, mais elle a déclaré que « les décisions au sujet de tout autre ajustement du rythme des achats nets d’obligations seront guidées par l’évaluation en continu que fait le Conseil de direction de la robustesse et de la durabilité de la reprise ».
Plus d'articles du même thème
-
La justice bloque provisoirement la destitution de la gouverneure de la Fed
Une juge fédérale a estimé que le président Donald Trump ne peut pas licencier Lisa Cook par une simple lettre et sur la base d’allégations pour fraude qui n’ont tien à voir avec l’exercice de ses fonctions. -
Les gestionnaires changent leurs vues sur les taux directeurs
Les prévisionnistes sondés par L’Agefi ont davantage touché à leurs prévisions de taux début septembre que début juillet. Ils repoussent la dernière baisse de la Banque centrale européenne à la fin de l’année plutôt qu’en septembre, et voient la Fed relancer prochainement son assouplissement, en parallèle d’une repentification de la courbe. -
Patrimoine Online à Bordeaux avec Yves Mazin (CNCGP & Version Patrimoine)
Le nouveau président de la CNCGP, également co-fondateur du cabinet Version Patrimoine, était l’invité de la rentrée.
Sujets d'actualité
ETF à la Une

BNP Paribas AM se dote d’une gamme complète d’ETF actifs
- A la Société Générale, les syndicats sont prêts à durcir le ton sur le télétravail
- Boeing essaie de contourner la grève en cours dans ses activités de défense
- Revolut s’offre les services de l’ancien patron de la Société Générale
- Le rachat de Mediobanca menace la fusion des gestions de Generali et BPCE
- Mistral AI serait valorisé 12 milliards d’euros par une nouvelle levée de fonds
Contenu de nos partenaires
-
Merci patron
Malade pendant ses vacances, un salarié pourra reporter ses congés payés
La Cour de cassation entend mettre le droit français en conformité avec le droit européen -
La Bourse de Paris termine en légère hausse et garde un œil sur la situation politique
Paris - La Bourse de Paris a fini en légère hausse mercredi, digérant sereinement le recul surprise de l’indice des prix à la production en août aux Etats-Unis, tout en gardant un œil sur la situation politique française. Le CAC 40 a pris 0,15%, à 7.761,32 points, en hausse de 11,93 points. La veille, il avait grignoté 0,19%. L’indice américain des prix à la production pour août, publié mercredi aux Etats-Unis, a surpris en s’affichant en léger recul, après une forte augmentation un mois plus tôt. Ce résultat n’avait pas été anticipé par les analystes. Sur un mois, cet indice (PPI) a reculé de 0,1%, après avoir progressé de 0,7% en juillet, selon les données publiées par le ministère du Travail. Les marchés anticipaient un ralentissement de l’inflation, mais pas un recul. Ces données confortent en revanche les investisseurs dans leur anticipation d’une baisse des taux de la banque centrale des Etats-Unis (Fed) lors de sa prochaine réunion les 18 et 19 septembre, afin de stimuler l'économie américaine qui donne des signes de ralentissement. «Plus personne ne croit au statu quo. On ne voit pas ce qui va empêcher la Fed de mener une baisse des taux», a expliqué à l’AFP David Kruk, responsable du trading de La Financière de l'Échiquier. Une inflation contenue ou une baisse des prix permet de donner à une banque centrale davantage de marge de manœuvre pour assouplir sa politique monétaire, décision qui peut avoir des effets inflationnistes. En zone euro, les investisseurs sont également tournés vers la Banque centrale européenne (BCE), à la veille de sa réunion de politique monétaire. L’institution devrait maintenir ses taux directeurs inchangés. - Un œil sur la politique française Autre point d’attention des marchés: la situation politique française. Lors de sa prise de fonctions mercredi, le nouveau Premier ministre Sébastien Lecornu a lancé un message aux Français et aux oppositions pour trouver un compromis permettant la formation d’un gouvernement et l’adoption d’un budget. Il s’agit du troisième chef du gouvernement nommé depuis la dissolution de l’Assemblée nationale en juin 2024. Et le cinquième depuis le début du second quinquennat d’Emmanuel Macron en 2022. C’est dans ce contexte d’instabilité que l’agence de notation Fitch Ratings doit publier vendredi soir son évaluation de la qualité du crédit français. Le taux pour la dette française à dix ans s'établissait mercredi à 3,46%, maintenant l'écart avec son équivalent allemand à plus de 0,80 point de pourcentage, un niveau jugé élevé par les observateurs financiers. «Pour le moment, les marchés semblent avoir digéré les mauvaises nouvelles des derniers jours. Ce qui pourrait les faire bouger à nouveau serait une nouvelle dissolution», selon David Kruk. - Alstom annonce un contrat à un milliard d’euros L’action du constructeur ferroviaire Alstom a bondi de 6,80%, à 21,06 euros, après avoir annoncé une commande de la société des transports du New Jersey (NJ Transit), aux Etats-Unis, que le groupe français chiffre à 1 milliard d’euros. Euronext CAC40 © Agence France-Presse -
Editorial
Bayrou-Lecornu : passation de pouvoir et d'impuissance à Matignon ?
Six minutes et trente-six secondes pour expédier ce « rite vide », désormais sans signification pour des citoyens fatigués par le théâtre d'ombres français