
Bruxelles promet un plan en mars 2018 pour la finance verte

A l’occasion du One Planet Summit organisé à Paris ce mardi 12 décembre, la Commission européenne a annoncé qu’elle présenterait un plan d’action global en mars 2018 visant notamment «à stimuler le marché des produits financiers durables». Ce plan s’inscrit dans la ligne des travaux du groupe d’expert à haut niveau sur la finance durable, qui a présenté en juillet 2017 de premières recommandations.
Le plan prévoira «l’intégration de considérations liées au développement durable dans les obligations qui lient les gestionnaires d’actifs et les investisseurs institutionnels aux propriétaires des fonds qu’ils gèrent», selon un document publié mardi par la Commission. Un domaine dans lequel la France s’est montrée précurseur avec l’adoption en décembre 2015 de l’article 173 de la loi de Transition énergétique et écologique, qui instaure des obligations d’information pour les investisseurs institutionnels sur leur gestion des risques liés au climat.
L’exécutif européen étudiera aussi les «modalités d’inclusion d’un ‘facteur supplétif environnemental’ dans les règles prudentielles, afin de stimuler les investissements». Des exigences réduites de fonds propres inciteraient les investisseurs à privilégier les investissements ou les prêts à faible intensité de carbone, souligne-t-elle. Le sujet fait débat au niveau politique mais aussi dans l’industrie financière, certains professionnels estimant qu’il ne faut pas lier deux sujets distincts, la gestion des risques d’une part (via la pondération en capital) et l’investissement vert de l’autre.
Le plan inclura également «l’intégration des critères ESG (environnement, social et gouvernance) dans le mandat des autorités de surveillance, afin de leur permettre de contrôler la manière dont les établissements financiers décèlent, notifient et traitent les risques environnementaux, sociaux et en matière de gouvernance».
Enfin, des réflexions sont en cours sur l'élaboration d’un système de classification pour la finance durable et de labels sur le long terme, qui pourrait permettre d’accélérer l’essor des green bonds et des fonds verts.
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Paris - «C’est pas une sortie à la Mendès-France, mais en rase-campagne», ironise un cadre du camp présidentiel. Neuf mois après l’avoir supplanté, François Bayrou cède Matignon à Sébastien Lecornu, un échec pour le centriste qui devait forger des compromis au Parlement et avec les partenaires sociaux. François Bayrou ne s’est pas éternisé pour son discours de passation. Sébastien Lecornu non plus, qui l’a raccompagné à la porte du 57, rue de Varenne. Le patron du MoDem a auparavant promis «d’aider» son successeur à Matignon. Il a exhorté le pays et sa classe politique à se «rassembler». Et comme il l’a souvent fait ces dix derniers mois, il a appelé à «inventer le monde nouveau» qui «va s’imposer» à partir de la «réalité». Une claire allusion à l'état d’endettement du pays, son mantra depuis un quart de siècle, dont le constat maintes fois répété n’a pas empêché le renversement de son gouvernement par l’Assemblée. Sébastien Lecornu s’y est référé en évoquant l’"extraordinaire courage» avec lequel son prédécesseur a défendu ses «intimes convictions de militant et de citoyen». Tout en ajoutant, dans un discours laconique: «il va falloir aussi changer, être sûrement plus créatif, plus sérieux dans la manière de travailler avec nos oppositions». La scène résume bien l'état d’esprit du camp macroniste, où la mansuétude n’est guère de mise pour un Premier ministre qui, après s'être imposé à Emmanuel Macron, a semblé accélérer sa chute avant même l’examen du budget. La promesse d’un renouveau du dialogue social et politique, porté par le dirigeant centriste adepte de la «co-responsabilité», a échoué lors du conclave entre partenaires sociaux sur les retraites, puis sur ce faux-départ budgétaire sans négociation estivale, après la présentation d’un plan drastique mi-juillet. Jusqu'à ce vote de confiance sollicité à la surprise générale. «C’est malin», écrit, après cette annonce, une ex-ministre MoDem dans une boucle interne. Sauf que les conditions d’une issue positive du vote n’ont été négociées ni avec le PS, ni avec le RN. Surprise dans les rangs du parti, comme au sein du gouvernement, dont les membres n’ont été informés que quelques minutes auparavant. «Jamais rêvé de Matignon» Au sommet de l’Etat, on prend soin de ne pas accabler le Premier ministre, tout en insistant sur le caractère inédit de la méthode. Lors d’un déjeuner à l’Elysée, la semaine dernière, Emmanuel Macron aurait même évoqué l’idée de renoncer à ce vote de confiance, selon l’entourage de l’un des participants. François Bayrou «a échoué sur ce qui était pourtant censé être un mantra, c’est-à-dire une capacité à dialoguer. C’est quand même singulier d’entrer à Matignon en ayant la responsabilité de devoir trouver une voie de passage et de compromis et de se montrer inflexible à toute concession», juge un cadre d’un des partis du bloc central. En témoigne le détail du vote de l’Assemblée lundi: seuls 194 députés lui ont accordé la confiance. François Bayrou n’a pas fait le plein dans le socle commun. 13 députés des Républicains ont même voté contre, et 9 se sont abstenus. «C’est d’une tristesse pour lui... Quarante ans de vie politique qui finit comme ça. Et puis dans l’indifférence générale. Voire dans le soulagement», feint de s'émouvoir un cadre du camp macroniste. Carrière terminée ? C’est mal connaître le Béarnais, murmurent ses proches. Non, François Bayrou ne nourrit pas d’ambition présidentielle. «Ma liberté c’est que je savais, en passant le portail ici, que ça n'était pas compatible», expliquait-t-il à l’AFP début août. Mais «son projet n'était pas d'être Premier ministre mais président de la République. Il n’a jamais rêvé d'être à Matignon», glisse un de ses proches. Le Premier ministre sortant a déjà cédé le pas dans la course à l’Elysée au profit d’Emmanuel Macron en 2017. Et pour la suite ? Un soutien à Edouard Philippe ou à Gabriel Attal n’a rien d’une évidence, tant les relations sont fraîches. Et François Bayrou est encore, jusqu’en 2027, président du MoDem. Baptiste PACE © Agence France-Presse -
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