
UKRAINE-RUSSIE - Des salariés entre le marteau et l’enclume

« Nous sommes solidaires du peuple ukrainien. Nous demandons à la Société Générale de s’inscrire dans une démarche identique et de suspendre ses activités en Russie. » Lancé le 3 mars par la CGT du groupe, cet « appel des salariés » de la Société Générale traduit bien le malaise des banques françaises présentes en Ukraine et en Russie. Entre soutien aux salariés sur place, maintien des activités essentielles à la population et gestion des sanctions occidentales, les intéressées sont sur le qui-vive depuis le 24 février et le déclenchement de l’invasion de l’Ukraine.
Deux groupes affichent de gros contingents dans la patrie de Volodymyr Zelensky. BNP Paribas y emploie plus de 5.000 collaborateurs au travers de sa filiale UkrSibbank, un réseau de 230 agences qu’elle a acquis en 2006 et dont elle détient 60 % du capital aux côtés de la Banque européenne pour la reconstruction et le développement. Le Crédit Agricole, présent depuis 1993 dans un pays où l’agriculture pèse lourd, affiche 148 agences sous sa marque et 2.400 salariés. « C’est l’équivalent d’une caisse régionale de taille moyenne », indique un proche de la banque verte.
Exfiltration
Voyant le vent tourner avant même l’invasion du pays, les banques ont pris de premières mesures d’urgence. Chez Crédit Agricole SA, où le directeur général délégué Xavier Musca pilote un comité de gestion de crise, une demi-douzaine d’expatriés présents en Ukraine ont été évacués dès le week-end des 19 et 20 février. Le directeur général de la filiale, Français, a été exfiltré quelques jours plus tard en transitant par la Roumanie. En parallèle, la protection des salariés ukrainiens s’est organisée. Leurs salaires de février et de mars ont été versés dès la fin du mois de février. La Pologne, où le Crédit Agricole compte une filiale de banque de détail, comme BNP Paribas, sert de base arrière pour l’accueil et l’hébergement des réfugiés. Le groupe a organisé des transports à partir de la frontière et simplifié les ouvertures de comptes bancaires. A la date du 15 mars, 350 personnes, des collaborateurs du Crédit Agricole en Ukraine et leurs familles, avaient rejoint la Pologne, tandis que 130 avaient été évacués de Kiev sans forcément quitter le pays.
A la banque de la rue d’Antin, « des dispositifs d’accueil ont été créés avec le soutien de BNP Paribas Bank Polska, en Pologne, pour ceux vivant dans les zones particulièrement touchées par les attaques », indiquait début mars Jean-Laurent Bonnafé, son directeur général, dans un message sur LinkedIn. L’objectif, là aussi : trouver un logement, des écoles et un emploi au sein de la filiale polonaise pour les personnes déplacées. « Travaillant en étroite collaboration, toutes les équipes en Hongrie, Roumanie et Slovaquie sont mobilisées et apportent une aide active », ajoutait le dirigeant.
Dans le même temps, le gros des équipes restées sur place tente tant bien que mal de continuer à fournir des services bancaires à la population – en clair, un accès au cash. Mi-mars, le Crédit Agricole parvenait encore à ouvrir 40 % de ses agences, sur des plages horaires limitées et sur rendez-vous, après avoir dressé chaque matin la liste des points de vente fonctionnels. Chez UkrSibbank, environ deux tiers des guichets automatiques de banque restaient accessibles. Le tout dans des conditions qui évoluent presque heure par heure, et qui doivent aussi tenir compte de la mobilisation des hommes en âge de combattre. Dès les premiers jours de la guerre, une dizaine d’employés du Crédit Agricole se sont ainsi enrôlés dans l’armée ukrainienne.
Extrême précaution
La situation n’est bien entendu pas aussi dramatique en Russie, mais tout aussi délicate à appréhender. Là-bas, c’est la Société Générale qui est la plus concernée avec ses 12.500 collaborateurs, pour l’essentiel logés dans sa filiale Rosbank, alors qu’elle ne comptait que 47 collaborateurs en Ukraine à fin 2021. BNP Paribas, avec environ 500 salariés dans sa banque d’investissement, ainsi que chez Cardif et Arval, et le Crédit Agricole, avec 180 collaborateurs, sont confrontés, à une moindre échelle, au même problème que leur concurrente au logo rouge et noir : gérer en Russie des équipes prises entre le marteau et l’enclume. Le problème ne concerne pas tant les expatriés. Au nombre d’une dizaine à la Société Générale, certains ont choisi de rester, d’autres de rentrer en France, à leur demande. La situation des Russes, des binationaux ou des couples mixtes russo-ukrainiens fait intervenir des ressorts émotionnels plus complexes. « Les salariés russes sont dans une position très inconfortable : ils travaillent pour une entreprise française, partie prenante aux sanctions qui ont été adoptées contre Moscou, et dont les dirigeants ont dénoncé à juste titre une ‘agression’ de l’Ukraine. Ils doivent faire attention », souligne un représentant syndical chez BNP Paribas. Cette situation conduit les banques françaises à gérer avec une extrême précaution leurs échanges entre Paris et Moscou. Plus question, par exemple, d’envoyer un courrier électronique informel à l’un de ses contacts habituels en Russie, même un simple message de sympathie, sans l’avoir fait viser au plus haut niveau par sa hiérarchie.
Les salariés des banques françaises qui ne sont pas directement touchés par le conflit peuvent, eux, contribuer à des fonds de solidarité. Ceux de la banque verte ont ainsi la possibilité d’abonder un fonds de 10 millions d’euros doté par CASA et la Fédération nationale du Crédit Agricole. Chez BNP Paribas, qui a débloqué 10 millions d’euros, plus de 8.000 salariés ont déjà contribué au Fonds urgence et développement du groupe pour l’Ukraine, où leurs versements sont abondés. La Société Générale a ouvert pour sa part une campagne de collecte de dons au bénéfice de la Croix-Rouge et s’est engagée à doubler les sommes versées par ses collaborateurs.
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Frappes contre le Hamas à Doha : Israël affirme que ses ennemis "n'ont nulle part où se cacher"
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Drones russes en Pologne : l'Otan avertit la Russie, considérant l'incursion comme "irresponsable"
Bruxelles - L’Otan a averti mercredi la Russie qu’elle défendrait «chaque centimètre» de son territoire après une incursion de drones dans le ciel polonais, jugée «dangereuse» et «irresponsable». Une «évaluation complète» est en cours, mais que cette incursion ait été «intentionnelle ou non, elle est absolument irresponsable, dangereuse», a affirmé mercredi le secrétaire général de l’Otan Mark Rutte devant la presse. «Mon message à Poutine est clair: mettez fin à la guerre en Ukraine (...) cessez de violer notre espace aérien et sachez que nous sommes vigilants et que nous défendrons chaque centimètre du territoire de l’Otan», a-t-il ajouté. Varsovie et ses alliés ont dénoncé mercredi une «provocation» russe après l’intrusion de drones dans l’espace aérien de la Pologne lors d’une attaque contre l’Ukraine, et l’interception de plusieurs de ces aéronefs par les armées polonaises et l’Otan. C’est «la première fois que des avions de l’Otan ont affronté des menaces potentielles dans l’espace aérien allié», a indiqué de son côté un porte-parole du Shape, le quartier général des forces de l’Otan en Europe. Des avions polonais et néerlandais, des F-35 et F-16 notamment, sont intervenus pour «affronter» cette incursion de drones dans le ciel polonais. Mais des batteries allemandes de Patriot, systèmes de défense anti-aérienne de conception américaine, présentes en Pologne, ont également été activées, selon ce porte-parole. Un avion italien de surveillance aérienne est également entré en action, selon cette même source. Interrogé sur le caractère intentionnel de cette intrusion de drones dans le ciel polonais, M. Rutte a répondu qu’il fallait d’abord attendre une «évaluation complète» de la situation, en liaison avec les autorités polonaises. L’intentionnalité de la Russie est une question ambiguë, relèvent des diplomates à l’Otan. Des incursions de cette sorte se sont déjà produites dans le passé et il n’est pas rare que les drones russes visant l’Ukraine dévient fortement leurs trajectoires pour éviter la défense anti-aérienne de l’Otan, y compris en volant au-dessus de la Pologne. En revanche, selon Varsovie, «pour la première fois, une part significative de ces drones ont survolé la Pologne directement depuis le Belarus». L’Otan pourrait être amenée à prendre des mesures à la suite de cette incursion, face à laquelle elle a été cette fois obligée de répliques, selon des diplomates à Bruxelles. Cela pourrait prendre la forme d’une augmentation des capacités de détection, voire de frappes, selon un diplomate à Bruxelles. Mais la séquence de la nuit dernière a également prouvé l’efficacité des systèmes de défense de l’Alliance, a souligné Mark Rutte. Le commandant suprême des forces de l’Otan en Europe, le général américain Alexus Grynkewich, a également jugé que l’Alliance avait réagi «rapidement et avec détermination à la situation». © Agence France-Presse -
François Bayrou et le MoDem, le mirage du pouvoir
Paris - «C’est pas une sortie à la Mendès-France, mais en rase-campagne», ironise un cadre du camp présidentiel. Neuf mois après l’avoir supplanté, François Bayrou cède Matignon à Sébastien Lecornu, un échec pour le centriste qui devait forger des compromis au Parlement et avec les partenaires sociaux. François Bayrou ne s’est pas éternisé pour son discours de passation. Sébastien Lecornu non plus, qui l’a raccompagné à la porte du 57, rue de Varenne. Le patron du MoDem a auparavant promis «d’aider» son successeur à Matignon. Il a exhorté le pays et sa classe politique à se «rassembler». Et comme il l’a souvent fait ces dix derniers mois, il a appelé à «inventer le monde nouveau» qui «va s’imposer» à partir de la «réalité». Une claire allusion à l'état d’endettement du pays, son mantra depuis un quart de siècle, dont le constat maintes fois répété n’a pas empêché le renversement de son gouvernement par l’Assemblée. Sébastien Lecornu s’y est référé en évoquant l’"extraordinaire courage» avec lequel son prédécesseur a défendu ses «intimes convictions de militant et de citoyen». Tout en ajoutant, dans un discours laconique: «il va falloir aussi changer, être sûrement plus créatif, plus sérieux dans la manière de travailler avec nos oppositions». La scène résume bien l'état d’esprit du camp macroniste, où la mansuétude n’est guère de mise pour un Premier ministre qui, après s'être imposé à Emmanuel Macron, a semblé accélérer sa chute avant même l’examen du budget. La promesse d’un renouveau du dialogue social et politique, porté par le dirigeant centriste adepte de la «co-responsabilité», a échoué lors du conclave entre partenaires sociaux sur les retraites, puis sur ce faux-départ budgétaire sans négociation estivale, après la présentation d’un plan drastique mi-juillet. Jusqu'à ce vote de confiance sollicité à la surprise générale. «C’est malin», écrit, après cette annonce, une ex-ministre MoDem dans une boucle interne. Sauf que les conditions d’une issue positive du vote n’ont été négociées ni avec le PS, ni avec le RN. Surprise dans les rangs du parti, comme au sein du gouvernement, dont les membres n’ont été informés que quelques minutes auparavant. «Jamais rêvé de Matignon» Au sommet de l’Etat, on prend soin de ne pas accabler le Premier ministre, tout en insistant sur le caractère inédit de la méthode. Lors d’un déjeuner à l’Elysée, la semaine dernière, Emmanuel Macron aurait même évoqué l’idée de renoncer à ce vote de confiance, selon l’entourage de l’un des participants. François Bayrou «a échoué sur ce qui était pourtant censé être un mantra, c’est-à-dire une capacité à dialoguer. C’est quand même singulier d’entrer à Matignon en ayant la responsabilité de devoir trouver une voie de passage et de compromis et de se montrer inflexible à toute concession», juge un cadre d’un des partis du bloc central. En témoigne le détail du vote de l’Assemblée lundi: seuls 194 députés lui ont accordé la confiance. François Bayrou n’a pas fait le plein dans le socle commun. 13 députés des Républicains ont même voté contre, et 9 se sont abstenus. «C’est d’une tristesse pour lui... Quarante ans de vie politique qui finit comme ça. Et puis dans l’indifférence générale. Voire dans le soulagement», feint de s'émouvoir un cadre du camp macroniste. Carrière terminée ? C’est mal connaître le Béarnais, murmurent ses proches. Non, François Bayrou ne nourrit pas d’ambition présidentielle. «Ma liberté c’est que je savais, en passant le portail ici, que ça n'était pas compatible», expliquait-t-il à l’AFP début août. Mais «son projet n'était pas d'être Premier ministre mais président de la République. Il n’a jamais rêvé d'être à Matignon», glisse un de ses proches. Le Premier ministre sortant a déjà cédé le pas dans la course à l’Elysée au profit d’Emmanuel Macron en 2017. Et pour la suite ? Un soutien à Edouard Philippe ou à Gabriel Attal n’a rien d’une évidence, tant les relations sont fraîches. Et François Bayrou est encore, jusqu’en 2027, président du MoDem. Baptiste PACE © Agence France-Presse