Siaci Saint Honoré s’allie à Charterhouse pour contrer ses prédateurs

Le courtier va passer d’un LBO majoritaire d’Ardian à un montage minoritaire qui le valorise plus d’un milliard d’euros.
Amélie Laurin

Siaci Saint Honoré reprend son destin en main. Contrôlé depuis trois ans seulement par Ardian, le courtier d’assurances pour les entreprises va être racheté par ses dirigeants et salariés, accompagnés par le fonds britannique Charterhouse, ont annoncé hier les parties prenantes. «Les choses se sont faites en bonne intelligence avec Ardian, ce qui nous permet désormais de reprendre notre indépendance», explique à L’Agefi Pierre Donnersberg, président du groupe.

L’an dernier, l’américain Aon avait voulu racheter Siaci Saint Honoré pour près d’un milliard d’euros. Pour éviter qu’un fonds majoritaire se laisse tenter par une telle offre, ou celle d’un courtier concurrent, Siaci Saint Honoré a donc opté pour un LBO (rachat par effet de levier) minoritaire. Aujourd’hui actionnaires à 30%, les dirigeants et salariés du groupe deviendront majoritaires au bouclage de l’opération en septembre, même si Charterhouse, conseillé par Gimar, devrait apporter l’essentiel des fonds propres. Ardian, conseillé par Lazard, va céder ses 51% et devrait réinvestir en mode mineur, peut-être au côté d’un autre fonds. Partenaire historique du groupe, Edmond de Rothschild va céder ses 19%.

L’offre ferme de Charterhouse valorise la société entre 1 et 1,2 milliard d’euros, selon plusieurs sources. Soit plus de deux fois son prix de 2015. Epaulé par Gimar, le fonds britannique l’a emporté face à Wendel et aux américains KKR, Warburg Pincus et Goldman Sachs, l’actionnaire du courtier grand public Meilleurtaux, ajoutent de bons connaisseurs du dossier. Son LBO s’appuiera sur une dette de 450 millions d’euros structurée par ING et Nomura.

Siaci Saint Honoré ambitionne de «créer un grand groupe de conseil et de courtage d’assurance français de taille mondiale et leader européen», selon les mots de Pierre Donnersberg. Alors que la France représente 65% des primes, devant la Suisse et la Chine, «nous allons continuer à saturer les quatre zones géographiques où nous sommes déjà bien implantés : l’Europe continentale, l’Afrique, le Moyen-Orient (où nous allons bientôt nous étendre à Bahrein et au Koweit), et enfin l’Asie», pointe-t-il. Avec une priorité : «unifier la trentaine de dénominations des entités du groupe en une seule marque forte». Aux manettes depuis 30 ans, le dirigeant avait fondé en 1988 Courtage Saint Honoré, filiale d’Edmond de Rothschild qui a fusionné en 2007 avec Siaci, le courtier de Paris-Orléans (Rothschild & Co).

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