
Londres fera appel aux particuliers pour se désengager de Lloyds
Le gouvernement britannique veut se donner les moyens d’honorer ses promesses de désengagement de Lloyds Banking Group. Moins d’un an après avoir décidé de différer la vente de titres de la banque sauvée en 2008 à des investisseurs particuliers, en raison de conditions de marché peu propices, le Trésor a annoncé lundi qu’il relancerait le processus dans les 12 mois qui viennent, avec comme objectif de céder 9 milliards de livres sur l’exercice 2015-2016.
Outre l’opération auprès des petits porteurs, qui sera détaillée ultérieurement, Londres a aussi prolongé de 6 mois jusqu’à décembre 2015 le programme de cession aux institutionnels, lancé fin 2014. Via ce programme, conduit par Morgan Stanley, UK Financial Investments (UKFI), l’institution qui gère les participations de l’Etat dans le secteur financier, a déjà engrangé 3,5 milliards de livres. «Nous avons maintenant recouvré plus de 10,5 milliards de livres, plus de la moitié des sommes injectées par les contribuables», a souligné George Osborne, le Chancelier de l’Echiquier.
En septembre 2013, puis en mars 2014, Londres avait procédé à la vente de deux blocs de titres de respectivement 6% et 7,5%. Compte tenu de ces deux cessions, puis des ventes au fil de l’eau orchestrées par Morgan Stanley, dont la dernière en date a été annoncée ce lundi, Londres a réduit de plus de moitié, à moins de 19%, sa participation dans Lloyds. «Nous sommes déterminés à avancer dans le dossier du retour de Lloyds dans le secteur privé», a réitéré George Osborne.
Le Trésor a rappelé que ces cessions ont été réalisées à un prix de 80 pence par action supérieur aux 73,6 pence déboursés en pleine crise financière. Assainie et restructurée, Lloyds a engrangé en 2014 son premier profit en six ans et versera un dividende à ses actionnaires. «La forte progression du ratio CET1 pourrait permettre au groupe de dépasser les attentes du marché en termes de dividendes et de flux de trésorerie», soulignent les experts de JPMorgan.
Cette situation tranche avec celle de Royal Bank of Scotland (RBS), dont UKFI contrôle 81% du capital. RBS, qui a accusé une perte de 3,5 milliards de livres en 2014 du fait de nombreux litiges, a annoncé en février un programme d’amincissement drastique de sa BFI. Un mois plus tôt, George Osborne avait indiqué qu’une date de cession de la participation de l’Etat serait communiquée après les élections.
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