
Les réseaux bancaires espagnols se préparent à des coupes sévères

Les réseaux d’agences sont dans le collimateur des patrons des banques espagnoles. Alors que Santander a indiqué son intention de fermer certaines implantations en Espagne, BBVA est à son tour montée au créneau. Lors d’une conférence à Copenhague, Carlos Torres, le directeur général du deuxième réseau bancaire espagnol derrière CaixaBank, a indiqué lundi que le nombre d’agences pourrait « sur un horizon de long terme indéterminé » tomber de 3.800 à 1.000.
« Nous avons besoin de redéfinir la relation que nous entretenons avec nos clients », a poursuivi l’ex-responsable de la division banque numérique, qui avait pris la succession d’Angel Cano en mai 2015. Si Carlos Torres a réfuté tout plan de réduction en cours, il a néanmoins considéré qu’un tel maillage, considérable pour un pays de 46 millions d’individus, « n’a pas de sens ». D’autant que « les fintech sont en train de confisquer la relation que nous entretenons [avec le client] », a-t-il estimé.
Tandis que les pays nordiques sont en avance dans la réduction des réseaux d’agences, la France et l’Espagne entament le mouvement, et le secteur bancaire italien compte encore près de 700 groupes bancaires. Au Royaume-Uni, où BBVA a pris en novembre une participation dans la banque 100% mobile Atom, les banques ne comptent plus que 10.000 agences au total et ce chiffre pourrait tomber sous 7.500 d’ici 2021, selon une étude du cabinet McKinsey publiée en septembre.
Malgré la disparition de nombreux acteurs dans le sillage de la crise, l’Espagne compte encore 31.000 agences, selon Bloomberg. Troisième réseau derrière les 5.211 points de vente de CaixaBank et les 3.467 sites de BBVA, Santander a confirmé la semaine dernière qu’elle allait procéder au regroupement de 450 agences. Un amaigrissement de 13% qui traduit « le contexte économique, les exigences réglementaires accrues et l’évolution du comportement de la clientèle », selon un mémo interne.
BBVA, qui avait commencé à réduire la voilure de son réseau il y a cinq ans, doit en outre digérer l’intégration de Catalunya et ses 760 agences, finalisée l’an dernier. La banque espagnole est par ailleurs en pointe sur le digital. Depuis 2011 et l’ouverture de son premier centre de données certifié Tier IV Gold, une première pour une banque européenne, BBVA a investi plus de 3 milliards d’euros dans les technologies et s’est dotée d’un fonds de 100 millions de dollars, dédié aux fintech.
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RDC: à Ntoyo, dans le Nord-Kivu, les survivants des massacres commis par les ADF enterrent leurs morts
Ntoyo - Lundi soir, les habitants de Ntoyo, un village de l’est de la République démocratique du Congo (RDC), s’apprêtaient à assister à des funérailles quand une colonne d’hommes armés a surgi de la forêt. «Parmi eux, il y avait de très jeunes soldats», raconte à l’AFP Jean-Claude Mumbere, 16 ans, rescapé d’un des deux massacres commis par les rebelles ADF (Forces démocratiques alliées) dans la nuit de lundi à mardi, l’un à Ntoyo et l’autre dans un village distant d’une centaine de kilomètres. Le bilan de ces attaques, au moins 89 tués selon des sources locales et sécuritaires, a peu de précédent dans une région pourtant en proie à une instabilité chronique, victime depuis trente ans de multiples groupes armés et conflits. Les ADF, groupe armé né en Ouganda et qui a prêté allégeance à l’Etat islamique, est connu pour une extrême de violence à l'égard des civils. «Ils étaient nombreux et parlaient une langue que je ne comprenais pas. De loin, ils portaient des tenues qui ressemblaient à celles des militaires», se souvient le jeune homme, venu assister mercredi aux funérailles de sa soeur, l’une des victimes de ce nouveau massacre perpétré dans la province du Nord-Kivu. Plus de 170 civils ont été tués par les ADF depuis juillet dans les provinces de l’Ituri et du Nord-Kivu, selon un décompte de l’AFP. Plus au sud, malgré les pourparlers de paix de ces derniers mois, des affrontements se poursuivent entre l’armée congolaise (FARDC) et affiliés, et le groupe armé antigouvernemental M23, soutenu par le Rwanda et son armée, qui s’est emparé des grandes villes de Goma et de Bukavu. A Ntoyo, Didas Kakule, 56 ans, a été réveillé en sursaut par les premiers coups de feu. Il dit avoir fui avec femmes et enfant à travers les bananeraies pour se réfugier dans la forêt voisine, avec d’autres habitants. Tapis dans l’obscurité, les survivants n’ont pu que contempler leurs maisons consumées par les flammes. «Les coups de feu ont retenti longtemps. Ma maison a été incendiée, ainsi que le véhicule qui était garé chez moi. Chez nous, heureusement, personne n’a été tué», dit Didas Kakule. Jean-Claude Mumbere, lui, a été touché par une balle pendant sa fuite. «Ce n’est qu’après m'être caché dans la forêt que j’ai réalisé que je saignais», affirme-t-il. «Inaction» Mercredi, Ntoyo, 2.500 habitants, n'était plus qu’un village fantôme, et la plupart des survivants partis se réfugier dans l’agglomération minière voisine de Manguredjipa. Une dizaine de corps étaient encore étendus sous des draps ou des bâches, battus par une forte pluie. Des volontaires ont creusé des tombes, assistés par des jeunes des environs, et planté 25 croix de bois dans la terre humide. Une partie des dépouilles avait déjà été emportée par les familles, les cercueils ficelés à la hâte sur des motos. Parmi les quelques proches de victimes venus aux funérailles, Anita Kavugho, en larmes devant la tombe de son oncle. Il est mort "à cause de l’inaction des autorités qui ne réagissent pas aux alertes», peste la jeune femmme, une fleur à la main. Des pickups de l’armée congolaise stationnent non loin, devant un véhicule calciné. Le déploiement de l’armée ougandaise (UPDF) aux côtés de l’armée congolaise dans le nord-est de la RDC depuis 2021 n’a pas permis de mettre fin aux multiples exactions des ADF, groupe formé à l’origine d’anciens rebelles ougandais. Quatre militaires congolais étaient présents à Ntoyo au moment de l’attaque. Les renforts stationnés à environ 7 km à Manguredjipa sont arrivés trop tard. «C’est leur faillite, on signale aux militaires que les assaillants sont tout près, et ils n’arrivent pas à intervenir», lâche Didas Kakule, amer. Cette énième tuerie risque d’aggraver la «fissure» entre l’armée et la population, estime Samuel Kakule, président de la société civile de Bapere. Les ADF «se dispersent en petits groupes pour attaquer nos arrières», répond le lieutenant Marc Elongo, porte-parole de l’armée congolaise dans la région, présent à Ntoyo mercredi. Quelques jours auparavant, les forces ougandaises et congolaises s'étaient emparées d’un bastion ADF dans le secteur et avaient libéré plusieurs otages du groupe, selon l’armée. Mais comme souvent, les ADF se sont dispersés dans la forêt, et ont frappé ailleurs. Une stratégie pour attirer les militaires loin de ses bases, selon des sources sécuritaires. © Agence France-Presse -
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