
Les petits actionnaires de Natixis veulent croire à une meilleure offre

L’espoir se lit dans les cours. Lors de l’annonce le 10 février de l’offre de rachat des parts des minoritaires de Natixis par BPCE, le groupe bancaire a proposé 4 euros par action. Immédiatement après cette annonce, le cours de bourse de Natixis s’est fixé à ce montant. Mais pour quelques jours seulement. Depuis la fin du mois de février, le cours de l’action Natixis oscille plutôt entre 4,1 et 4,15 euros, soit entre 2,5% et 4% au-dessus du prix annoncé par BPCE. Et si hier, l’action Natixis a terminé à 4,1 euros, elle a encore touché 4,15 pendant la séance.
Cette surcote par rapport à l’offre apparaît anormale, car les grands investisseurs ne se sont pas manifestés pour la refuser, et les volumes restent contenus. Selon certains spécialistes, cette hausse serait simplement la conséquence d’opérateurs isolés qui jouent un relèvement de l’offre, faisant écho au mécontentement des actionnaires particuliers. La bonne performance du secteur bancaire ces derniers mois peut aussi provoquer des attentes plus élevées de la part des investisseurs. Le rapport d’expert indépendant chargé de se prononcer sur le caractère équitable des termes de l’offre publique doit être remis ces prochains jours. Il est possible que certains s’attendent à un avis plus favorable aux actionnaires minoritaires. Cependant, de l’avis de plusieurs professionnels, une réticence plus globale, incluant des institutionnels, aurait provoqué une hausse bien plus importante du titre.
3.600 signataires d’une pétition de particuliers
Bien que l’action Natixis ait été émise à 19,55 euros en 2006, la banque a déclaré à plusieurs reprises, que ce prix de 4 euros était «un bon prix». Il correspond à 95% de l’actif net tangible, valorise la banque 12,7 milliards d’euros et demeure 36% supérieur à l’objectif de cours moyen des analystes qui suivent la valeur. Ces derniers n’ont d’ailleurs pas fait état d’un quelconque risque que l’opération se fasse à un prix plus élevé, ou échoue.
Si aucune voix importante ne s’est fait entendre pour s’ériger contre ce montant de 4 euros, les investisseurs particuliers, de leur côté, ne s’en sont pas privés. La semaine dernière déjà, les représentants syndicaux de BPCE faisaient état à L’Agefi des difficultés des agents de terrain à faire face à des particuliers ayant l’impression de s’être fait flouer par cette offre (pour ceux étant entrés lors de l’introduction en Bourse). Dans le même temps, certains d’entre eux ont lancé une pétition visant à contraindre BPCE de relever son offre. Mais le 9 mars, ils n’étaient que 3.800 signataires, un nombre bien trop faible pour faire plier la banque ou pour faire varier le cours de l’action.
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