
BPCE retire Natixis de la cote

BPCE a annoncé mardi après la clôture de la Bourse son intention de racheter les parts minoritaires de sa filiale cotée Natixis. BPCE déposera un projet d’offre publique visant les 29,3% du capital de Natixis qu’elle ne détient pas au prix de 4 euros par action Natixis (dividende attaché). Cette opération sera suivie d’un retrait obligatoire, si les actionnaires minoritaires ne détiennent pas plus de 10% du capital et des droits de vote de la société à l’issue de l’offre. Le montant total de l’opération s'élève à environ 3,7 milliards d’euros,
«La Bourse ne permet plus aux banques de financer leur croissance dans de bonnes conditions», a expliqué Laurent Mignon, le président du directoire de BPCE, en évoquant les décotes sur actif net réévalué auxquelles traitent le secteur bancaire en Bourse.
«Le groupe a toute la capacité financière pour faire cette opération, on pense que c’est le bon moment», a ajouté le dirigeant.
Interrogé sur une éventuelle mise en Bourse ultérieure de sa gestion d’actifs, Laurent Mignon a répondu «pourquoi pas ?», par exemple si le besoin s’en faisait ressentir pour une opération de croissance. «Ce n’est pas du tout à l’ordre du jour, mais ce n’est pas quelque chose que j’exclus», a-t-il ajouté en soulignant que le sujet des décotes ne se posait qu’aux banques et pas aux gestionnaires d’actifs cotés en Bourse.
En retirant Natixis de la cote, BPCE veut regrouper les activités d’assurance et de paiements avec métiers de la banque de détail du groupe. Une fois le retrait de cote effectué, il rachètera donc ces activités à Natixis.
La banque veut aussi constituer un nouvel ensemble appelé « Global Financial Services », qui réunirait les métiers au service des grandes clientèles : gestion d’actifs et de fortune (« Natixis Investment Managers », « Natixis Wealth Management »), Banque de Grande Clientèle (« Natixis Corporate and Investment Banking »).
Redressement au dernier trimestre
Pour l’occasion, Natixis a également avancé de deux jours la publication de ses résultats. Au quatrième trimestre, la banque a enregistré un résultat net publié de 323 millions d’euros, en recul de 13% sur un an. Après un premier semestre qui l’avait vu finir en perte, ce rétablissement lui permet d’afficher un bénéfice annuel de 101 millions d’euros. Bien en-deçà des presque 1,9 milliard engrangés en 2019.
Le dernier trimestre a été marqué par les bonnes performances de la banque de financement et d’investissement, dont les revenus sont quasi-stables sur un an à 894 millions d’euros. En gestion d’actifs, les encours atteignaient 1.117 milliards d’euros fin décembre (+6% sur le trimestre), hors H2O, la boutique avec laquelle Natixis a décidé de couper ses liens. Le résultat avant impôt du pôle gestion d’actifs et de fortune a bondi de 48% en un an à 341 millions au quatrième trimestre, toujours hors H2O. Le groupe a notamment encaissé sur la période 210 millions d’euros de commissions de surperformance, pour l’essentiel grâce à ses boutiques DNCA et Mirova.
« Le coût du risque pourrait s’établir à 70-90 [points de base, pb] en 2021, potentiellement en amélioration progressive par rapport à son niveau de 2020 », précise Natixis dans un communiqué. Le coût du risque a atteint 128 points de base des encours l’an dernier, et 98 pb au quatrième trimestre.
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Gaza - L’armée israélienne a appelé samedi matin les habitants de la ville de Gaza à l'évacuer vers une zone déclarée «humanitaire» plus au sud, en prévision d’un assaut au sol sur cette agglomération, la plus grande du territoire palestinien dévasté par près de 23 mois de guerre. Le colonel Avichay Adraee, porte-parole arabophone de l’armée, a lancé cet appel sur les réseaux sociaux alors que l’ONU, qui estime à environ un million les résidents de la région, a averti d’un «désastre» à venir en cas d’expansion de l’offensive sur Gaza-ville. L’armée israélienne, qui dit contrôler environ 75% de la bande de Gaza et 40% de cette agglomération, affirme vouloir s’en emparer pour venir à bout du Hamas et libérer les otages qu’il retient encore. L’appel à évacuer intervient après que le président américain, Donald Trump, a affirmé vendredi que les Etats-Unis étaient «en négociation approfondie avec le Hamas», dont l’attaque sans précédent en Israël le 7 octobre 2023 a déclenché la guerre. «Nous leur disons: +Libérez-les (otages NDLR) tous immédiatement», sinon «ça va être terrible», a-t-il dit. M. Trump a également avancé que certains des otages pourraient être «morts récemment». L’armée israélienne estime à ce stade que 25 des 47 captifs restants à Gaza - sur 251 enlevés le 7-Octobre - sont morts. Le mouvement islamiste palestinien avait donné son accord en août à une proposition de trêve et libération des otages présentée par les médiateurs (Egypte, Etats-Unis et Qatar). Le gouvernement de Benjamin Netanyahu exige qu’il rende les armes et dit vouloir prendre le contrôle sécuritaire de la bande de Gaza. «L’armée ment» Dans son message, le colonel Adraee précise que pour «faciliter le départ des habitants» de la ville de Gaza, le secteur côtier d’Al-Mawasi, dans le sud du territoire, est déclaré «zone humanitaire». Selon l’armée, cette zone comprend des «infrastructures humanitaires essentielles», et est approvisionnée «en nourriture, tentes, médicaments et équipements médicaux». Depuis le début de la guerre, qui a ravagé la bande de Gaza, désormais en proie à la famine sur 20% du territoire selon l’ONU, l’armée a souvent bombardé des zones déclarées «humanitaires» et «sûres», affirmant y viser des combattants du Hamas. «L’armée ment aux gens, quand nous allons chercher de l’aide (...) ils ouvrent le feu», s’indigne Abdelnasser Muchtaha, 48 ans, déplacé à l’ouest de la ville de Gaza après avoir quitté son quartier pilonné de Zeitoun. Il affirme vouloir «pour l’instant» rester sur place. Déja déplacé à Al-Mawasi, avec sa famille, Bassam al-Astal, 52 ans, assène que la zone n’est «ni humanitaire ni sûre». «C’est là qu’il y a chaque jour le plus de martyrs, il n’y a pas de place pour les tentes, pas de services humanitaires, pas d’eau, pas d’assainissement, pas d’aide alimentaire», dit-il. Vendredi, l’armée israélienne a encore intensifié ses opérations dans la ville de Gaza bombardant, après un appel à évacuer, une tour d’immeuble dans le centre, qui s’est écroulée comme un château de cartes. Selon l’armée, le Hamas y avait installé «des infrastructures» pour «préparer et mener des attaques» la visant. Elle avait auparavant prévenu qu’elle ciblerait «dans les jours qui viennent» des «infrastructures terroristes», en particulier dans des tours d’immeubles. Le Hamas a rejeté comme «des prétextes fallacieux et des mensonges éhontés» les affirmations d’Israël selon lesquelles il utilisait ces bâtiments. «Propagande diabolique» La Défense civile du territoire palestinien, où le Hamas a pris le pouvoir en 2007, a fait état de 42 personnes tuées vendredi par des tirs ou bombardements israéliens, dont la moitié dans la ville de Gaza. Compte tenu des restrictions imposées aux médias à Gaza et des difficultés d’accès sur le terrain, l’AFP n’est pas en mesure de vérifier de manière indépendante les bilans de la Défense civile. Le Hamas a dans le même temps diffusé une vidéo montrant deux otages - Guy Gilboa-Dalal et Alon Ohel - au moment où les proches et soutiens de ces captifs se mobilisaient à travers Israël pour marquer leurs 700 jours de détention et réclamer leur retour. La séquence montre M. Gilboa-Dalal demandant à M. Netanyahu de ne pas mener d’offensive dans la ville de Gaza. «Aucune vidéo de propagande diabolique ne nous affaiblira ni n'émoussera notre détermination», a réagi le Premier ministre israélien, après s'être entretenu avec les parents des deux hommes, selon son bureau. L’attaque du 7-Octobre a entraîné la mort de 1.219 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l’AFP basé sur des données officielles. Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.300 morts à Gaza, en majorité des femmes et des enfants, selon le ministère de la Santé de Gaza, placé sous l’autorité du Hamas, dont les chiffres sont jugés fiables par l’ONU. Equipe de l’AFP dans la bande de Gaza © Agence France-Presse -
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