Les écarts de salaires subsistent

En France, l’évolution de l’index de l’égalité professionnelle femmes-hommes témoigne d’un rattrapage progressif des salaires des femmes.
Annick Masounave
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En 2020 en France, la rémunération des femmes était toujours inférieure de 15,8 % en moyenne à celle des hommes, selon Eurostat, un niveau au-dessus de la moyenne de l’Union européenne (13 %) ou de l’Italie (4,2 %).

Le Royaume-Uni a rendu obligatoire, pour les entreprises employant plus de 250 personnes, la publication des écarts de salaires dès 2017. L’écart moyen global s’établissait à 14,9 % en avril 2022 (18,4 % en 2017), selon l’Office national de la statistique britannique, mais grimpait à 27,4 % dans les services financiers. Les écarts de salaires dans le secteur ont seulement été réduits de 3 points en quatre ans, selon PwC. En 2021, les 100 membres du Diversity Project, une initiative privée, se sont engagés, d’ici à 2026, à réduire d’un tiers ces écarts par rapport à leur niveau de 2019, et de 50 % d’ici à 2030.

En France, l’évolution de l’index de l’égalité professionnelle femmes-hommes, instauré en 2018 avec l’adoption de la loi pour la liberté de choisir son avenir professionnel, témoigne d’un rattrapage progressif des salaires des femmes. Les 15 principales sociétés de gestion suivent, en moyenne, cette tendance.

Vigilance sur les bonus

Comgest, qui était au-dessous de la limite des 75 points, a ajusté sa politique salariale. « Au-delà du calcul de cet index, qui peut, en l’état actuel de la méthode, varier significativement d’une année sur l’autre, les femmes sont très bien représentées chez Comgest – au sein de notre organe de direction, le comité exécutif est composé de dix personnes dont quatre femmes – mais également dans notre organe de gouvernance, le ‘board of partners’, féminin à plus de 46 % », détaille Sébastien de Frouville, responsable relations investisseurs chez Comgest.

L’index de BNP Paribas AM affiche une baisse de 4 points par rapport à 2022. « Etant une entreprise internationale, il est vrai que nous raisonnons global et nous attachons à avoir les meilleurs collaborateurs et collaboratrices quelle que soit la localisation de leurs rôles. C’est pourquoi, par exemple, les femmes sur des postes de gérantes aux Etats-Unis et au Royaume-Uni ne sont pas prises en compte dans l’index France, ce qui peut affecter le calcul », explique Marion Azuelos, DRH de BNP Paribas AM. « Sur certains postes et en particulier à l’étranger, une femme peut être plus chère qu’un homme », précise-t-elle. Les politiques de bonus font l’objet d’une vigilance toute particulière. « Nous ne proratisons plus les bonus pendant les congés maternité. Nous réévaluons les salaires au retour des congés maternité depuis un certain temps, fait savoir Isabelle Senéterre, DRH groupe d’Amundi. Nous nous attaquons maintenant aux bonus avec des enveloppes post-campagne afin de réajuster des éventuels écarts injustifiés. »

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L\u2019index de l\u2019\u00e9galit\u00e9 professionnelle femmes-hommes permet aux entreprises concern\u00e9es d\u2019\u00e9valuer sur 100 points le niveau d\u2019\u00e9galit\u00e9 entre les femmes et les hommes, selon cinq crit\u00e8res : \u00e9cart de r\u00e9mun\u00e9ration entre les femmes et les hommes, \u00e9cart de taux d\u2019augmentations individuelles, nombre de salari\u00e9es augment\u00e9es \u00e0 la suite de leur cong\u00e9 maternit\u00e9, parit\u00e9 parmi les dix plus hautes r\u00e9mun\u00e9rations, \u00e9cart de taux de promotions (pour les entreprises de plus de 250 salari\u00e9s). Depuis le 1er mars 2020, toutes les entreprises d\u2019au moins 50 salari\u00e9s sont soumises \u00e0 cette obligation.<\/p>\r\n\r\n

Depuis 2022,<\/strong> si l\u2019index de l\u2019\u00e9galit\u00e9 professionnelle est inf\u00e9rieur \u00e0 75 points, les entreprises doivent adopter et publier des mesures de correction et de rattrapage. S\u2019il est inf\u00e9rieur \u00e0 85 points, elles doivent fixer et publier des objectifs de progression pour chacun des indicateurs.<\/p>\r\n\r\n

Il est \u00e0 noter<\/strong> que la pr\u00e9sence d\u2019une femme \u00e0 la t\u00eate d\u2019une entreprise n\u2019est pas \u00ab r\u00e9compens\u00e9e \u00bb dans le mode de calcul de l\u2019indice. En outre, un dirigeant \u00e9tant un mandataire social et non un salari\u00e9 de l\u2019entreprise, les femmes dirigeantes sont de facto exclues de l\u2019indicateur de parit\u00e9 parmi les dix plus hautes r\u00e9mun\u00e9rations.<\/p>\r\n»,"format":"light_html"},"image":0,"legend":"","credit":""}

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