
Les banques espagnoles au bord de l’asphyxie

Les banques espagnoles ont
emprunté la somme record de 402 milliards d’euros à la Banque centrale
européenne (BCE) en juillet, signe qu’elles n’ont jamais été autant dans l’incapacité
de faire appel aux marchés de capitaux. Leur situation amplifie la pression sous laquelle ploie déjà Madrid qui voudrait bien éviter un appel au secours à la zone euro pour sortir son économie fragilisée de ses difficultés.
Les emprunts des banques ont
excédé de 10% ceux réalisés en juin, selon les données publiées mardi par la Banque
d’Espagne. En Espagne, seuls les poids lourds bancaires menant des opérations internationales comme Santander ou BBVA semblent passer au travers des difficultés et sont en mesure d’emprunter sur les marchés. Le cercle vicieux de la charge de la dette et les conséquences de la
bulle immobilière domestique, qui a éclaté en 2008, sur les bilans bancaires, interdisent à certains
réseaux bancaires l’accès aux marchés obligataires. L’utilisation de la facilité auprès de la
BCE a fortement augmenté cette année, comparés aux 161milliards d’euros empruntés en
janvier. Le quasi triplement des besoins en juillet fait suite à la promesse de l’Europe d’accorder un plan
de secours aux établissements de crédit espagnols. Celui-ci doit encore être mettre en œuvre, et porte sur un montant maximum de 100
milliards d’euros. Par comparaison, la situation en Italie semble moins dramatique avec des banques qui ont obtenu 283 milliards d’euros de fonds BCE en
juillet, contre 281 milliards en juin, selon les données de la Banque d’Italie.
L’une des causes probables de la
hausse des emprunts effectués par les banques espagnoles en juillet tient dans l’alourdissement des charges que certaines chambres de
compensation ont prélevées sur les transactions sur les obligations émises par Madrid dans lesquelles beaucoup de banques domestiques ont investi afin de les utiliser
comme collatéral pour se fournir en liquidités. LCH.Clearnet, l’une des chambres de
compensation les plus importantes d’Europe, a augmenté le coût sur le recours à
la dette espagnole comme collatéral en raison d’une série de
dégradations des notes de la dette du royaume.
Beaucoup d’investisseurs craignent que la restructuration du système
bancaire tout comme l’assainissement des
comptes publics en pleine récession, soit hors de portée du gouvernement. Ils
s’attendent à ce que le pays sollicite une aide d’ensemble en plus du plan de
secours aux banques. Pour sauver ses établissements de credit, Madrid fait vendre leurs actifs toxiques,
notamment immobiliers, à une “bad bank ». Le ministre de l’économie, Luis
De Guindos, a expliqué lors d’une
interview à ABC newspaper le 7 août, que son gouvernement adopterait un décret royal le 24 du même mois
présentant le fonctionnement de la «bad bank». Selon un Mou (Memorandum of Understanding), prévu par le plan de secours aux banques, cette structure sera pleinement opérationnelle en novembre
2012.
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