
Les banques américaines confortent leur domination

Hausse des taux, retour de la volatilité sur les actions, réduction des exigences de la Réserve fédérale en matière de ratio de levier, sans oublier les baisses d’impôt : les bonnes nouvelles s’accumulent pour les grandes banques américaines. JPMorgan, Citi et Wells Fargo, qui publiaient vendredi leurs résultats du premier trimestre, ont toutes profité de cette conjonction d’éléments favorables. Il reste à vérifier si Bank of America, ce lundi, Goldman Sachs, mardi, et Morgan Stanley, le lendemain, confirmeront la tendance.
Le bond de 35% du bénéfice à fin mars de JPMorgan à 8,72 milliards de dollars (7,1 milliards d’euros), un record, est révélateur. Les revenus du trading actions ont progressé de 26% grâce au regain de volatilité, qui a en revanche pesé sur les émissions d’actions et de dette, et le produit net bancaire de la banque de détail s’est accru de 15% sur un an. Citi et Wells Fargo affichent les mêmes tendances, avec chez la première un bond de 38% des revenus engrangés sur les marchés actions mais une baisse de 7% sur le fixed income (produits de taux et change).
Le léger recul boursier qui a accueilli ces publications de résultats ne doit pas induire en erreur. Il correspond à des prises de bénéfices alors que les attentes des investisseurs sont désormais très élevées – l’action JPMorgan affichait jeudi soir une hausse de 33% sur un an. Il reflète aussi, dans le cas de Wells Fargo, l’annonce d’une amende d’un milliard de dollars liée aux pratiques de prêts abusives de la banque californienne.
Pour le reste, ces poids lourds continuent à afficher des niveaux de valorisation très supérieurs à ceux de leurs grands concurrents européens ou japonais. L’action JPMorgan se paie deux fois sa valeur nette comptable tangible et Bank of America 1,8 fois. Avec 1,2 fois, Citigroup est en queue de peloton aux Etats-Unis mais se compare aux meilleurs européens comme UBS (1,4 fois) ou Credit Suisse (1,1 fois). Deutsche Bank affiche un ratio famélique de 0,4 fois et Barclays fait jeu égal avec Nomura à 0,8 fois. La prime dont bénéficient les grands de Wall Street ne fait que traduire leurs meilleures perspectives de rentabilité. JPMorgan, qui a gagné en un trimestre presque autant que BNP Paribas en un an, s’est permis d’afficher un retour sur fonds propres tangibles (RoTE) de 19% sur les trois premiers mois de l’année. Un ratio que la première banque française espère, elle, porter à 11,5% en 2020.
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