
Le taux du Livret A restera à 3% jusqu’en 2025

4% ? 3,5% ? Ce sera finalement 3%. La Banque de France a proposé de maintenir le taux du Livret A à son niveau décidé en janvier dernier alors même que la stricte application de la formule légale aurait dû entraîner une revalorisation à 4,1%. Un choix validé par le ministre de l’Economie, Bruno Le Maire, au journal de 13h de TF1 le 13 juillet.
Le lobbying de l’industrie financière a donc porté ses fruits. Vu le poids de l'épargne réglementée dans les dépôts, une spécificité française, les banques craignaient une nouvelle envolée du coût de leurs ressources. Les assureurs, de leur côté, même s’ils s’en défendent, subissent la concurrence entre le Livret A et le fonds en euros de l’assurance vie, aujourd’hui moins rémunérateur. La Caisse des dépôts, qui centralise une bonne part de l'épargne réglementée pour financer le logement social et rémunère les réseaux bancaires pour collecter le Livret A, faisait elle aussi campagne contre une hausse du taux.
Selon un arrêté du 27 janvier 2021, la Banque de France peut déroger à la règle en cas de «circonstances exceptionnelles». Dans son communiqué, l’institution se justifie en indiquant que l’inflation, qui compte pour moitié dans le calcul du taux du Livret A, a commencé à baisser. Elle rappelle également que «le taux du Livret A est un élément central du financement de l’économie française, particulièrement celui du logement social et de la politique de la ville, mais il joue aussi dans le coût de revient des crédits immobiliers et de ceux à destination des PME» et estime qu’«un taux trop élevé, alors que l’épargne réglementée n’a pas d’équivalent chez nos voisins européens, serait préjudiciable à notre activité économique et à la croissance».
«Nous avons décidé de maintenir le taux à 3% pour des raisons d’intérêt économique national», a expliqué Bruno Le Maire. A 3%, la rémunération réelle du produit reste nettement négative, compte tenu du niveau de l’inflation.
Hausse du plafond du LEP
Pour compenser une absence de hausse, pénalisante pour les épargnants, la Banque de France a en revanche annoncé une garantie de maintien du rendement du Livret A à 3% pendant 18 mois, soit jusqu’en janvier 2025. «Une bonne nouvelle», selon le ministre de l’Economie, car «il y avait fort à parier que le taux du Livret A baisse puisque l’inflation a commencé à baisser».
Le taux du Livret d’épargne populaire, accessible sous conditions de ressources, est pour sa part réduit de 6,1% à 6%, soit un niveau supérieur aux 5,6% obtenus en suivant l’application de la formule. Son plafond va aussi être augmenté de 7.700 à 10.000 euros, a indiqué Bruno Le Maire. Le nombre de LEP est passé de 6,9 millions fin 2021 à 9,7 millions en mai dernier sur 18,6 millions de Français éligibles, selon la Banque de France.
Le ministre a par ailleurs annoncé que les Français pourront débloquer de leur plan d’épargne logement (PEL) les «sommes nécessaires» pour financer des dépenses de rénovation énergétique. Actuellement, un PEL doit être conservé quatre ans pour donner droit à tous ses avantages et tout retrait entraîne la fermeture du plan.
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Washington - Près de 500 personnes, dont une majorité de Sud-Coréens, ont été arrêtées par la police de l’immigration dans une usine de fabrication de batteries des groupes sud-coréens Hyundai et LG dans l’Etat de Géorgie (sud-est), soupçonnées de travailler illégalement aux Etats-Unis. Le raid, mené jeudi, résulte d’une «enquête pénale liée à des accusations de pratiques d’embauche illégales et à de graves infractions fédérales», a expliqué vendredi Steven Schrank, un agent du service d’enquêtes du ministère américain de l’Intérieur, au cours d’une conférence de presse. Il s’agit de «la plus importante opération des forces de l’ordre sur un même site de toute l’histoire du service des +Homeland Security Investigations+ (+Enquêtes sur la sécurité intérieure+)», a-t-il affirmé, s’exprimant d’Atlanta, dans l’Etat de Géorgie. Les 475 personnes arrêtées dans cette usine, située dans la ville d’Ellabell, se «trouvaient aux Etats-Unis de manière illégale» et «travaillaient illégalement», a affirmé M. Schrank, soulignant que la «majorité» d’entre elles étaient de nationalité sud-coréenne. Sollicité par l’AFP aux Etats-Unis, le constructeur automobile a répondu être «au courant du récent incident» dans cette usine, «surveiller étroitement la situation et s’employer à comprendre les circonstances spécifiques» de cette affaire. «A ce stade, nous comprenons qu’aucune des personnes détenues n'était directement employée par le groupe Hyundai», a-t-il poursuivi, assurant donner «priorité à la sécurité et au bien-être de quiconque travaille sur ce site et au respect de toutes les législations et réglementations». De son côté, LG Energy Solution a affirmé suivre «de près la situation et recueillir toutes les informations pertinentes». «Notre priorité absolue est toujours d’assurer la sécurité et le bien-être de nos employés et de nos partenaires. Nous coopérerons pleinement avec les autorités compétentes», a ajouté cette entreprise. La Corée du Sud, la quatrième économie d’Asie, est un important constructeur automobile et producteur de matériel électronique avec de nombreuses usines aux Etats-Unis. Mission diplomatique Une source proche du dossier avait annoncé quelques heures plus tôt, de Séoul, qu’"environ 300 Sud-Coréens» avaient été arrêtés pendant une opération du Service de l’immigration et des douanes américain (ICE) sur un site commun à Hyundai et LG en Géorgie. De son côté, l’agence de presse sud-coréenne Yonhap avait écrit que l’ICE avait interpellé jusqu'à 450 personnes au total. Le ministère sud-coréen des Affaires étrangères avait également fait d'état d’une descente de police sur le «site d’une usine de batteries d’une entreprise (sud-coréenne) en Géorgie». «Plusieurs ressortissants coréens ont été placés en détention», avait simplement ajouté Lee Jae-woong, le porte-parole du ministère. «Les activités économiques de nos investisseurs et les droits et intérêts légitimes de nos ressortissants ne doivent pas être injustement lésés dans le cadre de l’application de la loi américaine», avait-il poursuivi. Séoul a envoyé du personnel diplomatique sur place, avec notamment pour mission de créer un groupe de travail afin de faire face à la situation. Les autorités sud-coréennes ont également fait part à l’ambassade des Etats-Unis à Séoul «de (leur) inquiétude et de (leurs) regrets» concernant cette affaire. En juillet, la Corée du Sud s'était engagée à investir 350 milliards de dollars sur le territoire américain à la suite des menaces sur les droits de douane de Donald Trump. Celui-ci a été élu pour un second mandat en novembre 2024, en particulier sur la promesse de mettre en oeuvre le plus important programme d’expulsion d’immigrés de l’histoire de son pays. Depuis, son gouvernement cible avec la plus grande fermeté les quelque onze millions de migrants sans papiers présents aux Etats-Unis. Au prix, selon des ONG, des membres de la société civile et jusqu’aux Nations unies, de fréquentes violations des droits humains. D’Atlanta, le Bureau de l’alcool, du tabac, des armes à feu et des explosifs (ATF) a expliqué sur X avoir participé à l’arrestation d’environ 450 «étrangers en situation irrégulière» au cours d’une opération dans une usine de batteries, une coentreprise entre Hyundai et LG. Selon son site internet, Hyundai a investi 20,5 milliards de dollars depuis son entrée sur le marché américain en 1986 et compte y investir 21 milliards supplémentaires entre 2025 et 2028. L’usine d’Ellabell a été officiellement inaugurée en mars, avec l’objectif de produire jusqu'à 500.000 véhicules électriques et hybrides par an des marques Hyundai, Kia et Genesis. Elle devrait employer 8.500 personnes d’ici à 2031. © Agence France-Presse