
Le Crédit Agricole obtient la majorité des droits de vote de Creval

C’est presque gagné pour le Crédit Agricole. La banque a réussi hier mercredi à regrouper plus de 50% des droits de vote de Credito Valtellinese (Creval), selon une source proche, en prenant en compte les titres qu’elle détient déjà et les différents engagements d’apport à son offre d’achat qu’elle a obtenus. Reste au Crédit Agricole à récupérer encore 16% pour atteindre son objectif de 66,6% du capital de la banque italienne, nécessaire au succès de cette OPA.
Les investisseurs semblent croire que l’opération va réussir, le cours de Bourse de Creval s’étant calé pendant toute la séance d’hier et jusqu'à la clôture juste au-dessous de la limite de 12,5 euros, soit le prix de l’offre définitive.
A l’origine, le Crédit Agricole proposait 10,5 euros par action Creval. Ce montant avait été augmenté pour atteindre 12,2 euros, avec la possibilité de passer à 12,5 euros, à condition que l’offre soit souscrite à plus de 90%. Après un nouveau refus des actionnaires de Creval, Crédit Agricole Italia a ensuite annoncé mardi 20 avril au soir dans un communiqué avoir aménagé son offre. La banque propose dorénavant de racheter les titres de Creval à 12,5 euros, mais sans aucune condition. A cause de cette modification, la date de la clôture de l’offre a été décalée du 21 au 23 avril.
Prix d'équilibre
Le Crédit Agricole est donc en passe de racheter Creval pour 855 millions d’euros, un montant en hausse de 16% comparé aux 737 millions d’euros initialement proposés. Même si cette somme apparaît plus élevée que «le juste prix» que défendait la banque verte au moment de l’initiation de l’offre, elle reste inférieure à celle que demandaient les actionnaires de la banque italienne. Plusieurs études, relayées par Creval, faisaient état d’une valorisation plutôt comprise entre 900 millions d’euros et 1,4 milliard pour la plus haute.
Avec cette offre fixe, sans aucune conditionnalité, les principaux actionnaires de Creval, représentant 27,5% du capital, se sont engagés à transférer leurs titres au Crédit Agricole. C’est notamment le cas d’Alta Global Investments (qui détient 5,1% de Creval), de DGFD (5,3%), de Hosking Partners (4,6%) de TIG Advisors (4,1%) et de Petrus Advisers (3,1%) pour un total de 22,5% du capital. Par ailleurs, la banque précise qu’un bloc d’actionnaires supplémentaire représentant 5% du capital s’est aussi engagé aux mêmes conditions.
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RDC: à Ntoyo, dans le Nord-Kivu, les survivants des massacres commis par les ADF enterrent leurs morts
Ntoyo - Lundi soir, les habitants de Ntoyo, un village de l’est de la République démocratique du Congo (RDC), s’apprêtaient à assister à des funérailles quand une colonne d’hommes armés a surgi de la forêt. «Parmi eux, il y avait de très jeunes soldats», raconte à l’AFP Jean-Claude Mumbere, 16 ans, rescapé d’un des deux massacres commis par les rebelles ADF (Forces démocratiques alliées) dans la nuit de lundi à mardi, l’un à Ntoyo et l’autre dans un village distant d’une centaine de kilomètres. Le bilan de ces attaques, au moins 89 tués selon des sources locales et sécuritaires, a peu de précédent dans une région pourtant en proie à une instabilité chronique, victime depuis trente ans de multiples groupes armés et conflits. Les ADF, groupe armé né en Ouganda et qui a prêté allégeance à l’Etat islamique, est connu pour une extrême de violence à l'égard des civils. «Ils étaient nombreux et parlaient une langue que je ne comprenais pas. De loin, ils portaient des tenues qui ressemblaient à celles des militaires», se souvient le jeune homme, venu assister mercredi aux funérailles de sa soeur, l’une des victimes de ce nouveau massacre perpétré dans la province du Nord-Kivu. Plus de 170 civils ont été tués par les ADF depuis juillet dans les provinces de l’Ituri et du Nord-Kivu, selon un décompte de l’AFP. Plus au sud, malgré les pourparlers de paix de ces derniers mois, des affrontements se poursuivent entre l’armée congolaise (FARDC) et affiliés, et le groupe armé antigouvernemental M23, soutenu par le Rwanda et son armée, qui s’est emparé des grandes villes de Goma et de Bukavu. A Ntoyo, Didas Kakule, 56 ans, a été réveillé en sursaut par les premiers coups de feu. Il dit avoir fui avec femmes et enfant à travers les bananeraies pour se réfugier dans la forêt voisine, avec d’autres habitants. Tapis dans l’obscurité, les survivants n’ont pu que contempler leurs maisons consumées par les flammes. «Les coups de feu ont retenti longtemps. Ma maison a été incendiée, ainsi que le véhicule qui était garé chez moi. Chez nous, heureusement, personne n’a été tué», dit Didas Kakule. Jean-Claude Mumbere, lui, a été touché par une balle pendant sa fuite. «Ce n’est qu’après m'être caché dans la forêt que j’ai réalisé que je saignais», affirme-t-il. «Inaction» Mercredi, Ntoyo, 2.500 habitants, n'était plus qu’un village fantôme, et la plupart des survivants partis se réfugier dans l’agglomération minière voisine de Manguredjipa. Une dizaine de corps étaient encore étendus sous des draps ou des bâches, battus par une forte pluie. Des volontaires ont creusé des tombes, assistés par des jeunes des environs, et planté 25 croix de bois dans la terre humide. Une partie des dépouilles avait déjà été emportée par les familles, les cercueils ficelés à la hâte sur des motos. Parmi les quelques proches de victimes venus aux funérailles, Anita Kavugho, en larmes devant la tombe de son oncle. Il est mort "à cause de l’inaction des autorités qui ne réagissent pas aux alertes», peste la jeune femmme, une fleur à la main. Des pickups de l’armée congolaise stationnent non loin, devant un véhicule calciné. Le déploiement de l’armée ougandaise (UPDF) aux côtés de l’armée congolaise dans le nord-est de la RDC depuis 2021 n’a pas permis de mettre fin aux multiples exactions des ADF, groupe formé à l’origine d’anciens rebelles ougandais. Quatre militaires congolais étaient présents à Ntoyo au moment de l’attaque. Les renforts stationnés à environ 7 km à Manguredjipa sont arrivés trop tard. «C’est leur faillite, on signale aux militaires que les assaillants sont tout près, et ils n’arrivent pas à intervenir», lâche Didas Kakule, amer. Cette énième tuerie risque d’aggraver la «fissure» entre l’armée et la population, estime Samuel Kakule, président de la société civile de Bapere. Les ADF «se dispersent en petits groupes pour attaquer nos arrières», répond le lieutenant Marc Elongo, porte-parole de l’armée congolaise dans la région, présent à Ntoyo mercredi. Quelques jours auparavant, les forces ougandaises et congolaises s'étaient emparées d’un bastion ADF dans le secteur et avaient libéré plusieurs otages du groupe, selon l’armée. Mais comme souvent, les ADF se sont dispersés dans la forêt, et ont frappé ailleurs. Une stratégie pour attirer les militaires loin de ses bases, selon des sources sécuritaires. © Agence France-Presse -
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