
L’action ABN Amro monte sur des rumeurs d’intérêt de BNP Paribas

Quelques mois après l’annonce de la vente de Bank of the West, cédée à BMO pour 16,3 milliards de dollars, BNP Paribas envisagerait une acquisition en Europe.
Selon Bloomberg, la banque française aurait exprimé son intérêt pour racheter ABN Amro auprès de l’Etat néerlandais qui détient le groupe depuis la crise financière de 2008. Les sources de l’agence financière indiquent toutefois que le gouvernement n’examinerait pas sérieusement cette opportunité. Il pourrait préférer réduire sa participation via des ventes sur le marché afin de récupérer des fonds tout en gardant le contrôle.
Contacté par L’Agefi, BNP Paribas «ne fait aucun commentaire sur les rumeurs de marché». Même retour du côté d’ABN Amro, contacté par l’agence Agefi-Dow Jones.
Dans une déclaration transmise aux médias, le ministère néerlandais des Finances a indiqué qu’il ne pouvait pas faire «d’annonce publique concernant des considérations spécifiques de vente de la participation dans ABN Amro». «Depuis que le ministère détient une participation dans ABN Amro, il s’entretient régulièrement avec diverses parties prenantes sur un large éventail de sujets liés à cette participation», a-t-il ajouté.
Le ministère des Finances a par ailleurs indiqué avoir récemment informé le Parlement qu’il avait demandé à NLFI - la structure qui porte la participation de l’Etat néerlandais dans la banque -- de le conseiller sur de potentielles cessions d’actions ABN Amro.
La volatilité des marchés financiers depuis plusieurs semaines ne facilite pas de telles opérations d’envergure.
A la Bourse d’Amsterdam, les investisseurs apportaient toutefois du crédit à ces informations. L’action ABN Amro a fini en hausse de 5,7%, pour une capitalisation boursière de 10 milliards d’euros.
De son coté, le titre BNP Paribas montait de 0,5% après un pic à +3% vers 13h30.
Les contraintes se relâchent
La banque française est régulièrement citée comme un candidat potentiel à une grande acquisition en Europe. Elle avait racheté l’italienne BNL en 2006, puis le belge Fortis en 2008. En privé comme en public, ses dirigeants se montrent toutefois sceptiques à l’idée de fusions transfrontières, en expliquant notamment que la réglementation adoptée après la crise financière décourage ce type de mouvements. Un rachat d’ABN Amro ne correspondrait pas à la stratégie qu’elle suit depuis des années. BNP Paribas préfère mener de petites acquisitions dans certains métiers, comme avec Floa Banque ou Nickel, ou nouer des partenariats.
Soucieux de favoriser la consolidation et la restructuration du secteur bancaire européen, les régulateurs commencent à assouplir leur position. Le Comité de Bâle, normalisateur bancaire international, a ainsi adopté fin mai une nouvelle règle pour les banques systémiques de la zone euro: elles pourront désormais bénéficier d’un cadre plus avantageux pour calculer leurs exigences de fonds propres lorsqu’elles sont implantées dans plusieurs pays de la région.
Ironie de l’histoire, ABN Amro a laissé un mauvais souvenir aux partisans des M&A transfrontières dans le secteur bancaire. En 2007, la banque néerlandaise s'était retrouvée au coeur d’une bataille boursière entre Barclays et Fortis. La banque belge, épaulée par Santander, avait emporté le morceau juste avant le début de la crise financière, un cadeau empoisonné qui avait précipité sa chute un an plus tard. La revente au même moment de la filiale italienne d’ABN Amro à Monte dei Paschi di Siena a aussi contribué aux difficultés financières de la banque toscane.
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