
BNP Paribas profite de ses bons choix stratégiques

La volatilité ne fait pas peur à BNP Paribas. Au contraire, la banque française semble avoir trouvé la recette gagnante pour sa banque de financement et d’investissement, qui a largement tiré son résultat au premier trimestre 2022 (en hausse de 19%, à 2,1 milliard d’euros). « Près de 70% du revenu généré au-dessus du consensus provient de CIB (Corporate&Investment Banking) », relève Jefferies dans une note.
BNP Paribas a surtout tiré parti de sa stratégie de développement dans les equities et les prime services (les services aux investisseurs), dont les revenus augmentent de 60,9% par rapport au premier trimestre 2021, à 1,1 milliard d’euros. La banque française surpasse ainsi ses rivales de Wall Street, dont le revenu sur le trading actions a, en moyenne, décroché de 3% au cours du trimestre. «L’environnement a été favorable à la stratégie de BNP Paribas qui a bénéficié au premier trimestre de la volatilité sur les marchés. Au-delà de cet effet conjoncturel, la banque mise sur un gain de parts de marché qui devrait continuer à dynamiser sa croissance», explique à L’Agefi Sylvain Perret, analyste chez Alpha Value.
Gain de parts de marché
Profitant du retrait de plusieurs acteurs de poids, la banque française a grappillé des parts de marché au cours des dernières années, notamment sur l’activité controversée des services aux hedge funds. L’implosion du fonds américain Archegos a récemment rebattu les cartes sur ce marché très concentré du prime brokerage. Alors qu’il reste dominé par les banques américaines, le retrait de Credit Suisse, qui a payé en la matière ses erreurs dans la gestion des risques, profite aux autres acteurs comme Barclays qui vient de recruter 18 spécialistes issus de la banque suisse… mais aussi à BNP Paribas.
La banque de la rue d’Antin a passé, en novembre dernier, «un accord de recommandation» avec Credit Suisse : en clair, les clients de la banque zurichoise affectés par son retrait du prime brokerage se voient proposer les services de BNP Paribas. La stratégie n’est pas nouvelle pour la banque française qui avait déjà conclu un accord avec Deutsche Bank en 2019. Elle avait non seulement repris son portefeuille clients mais aussi ses infrastructures avec des centres situés à Londres, New York, Hong Kong et Singapour et son millier de salariés. Une intégration achevée depuis la fin de l’année dernière.
Devenir le numéro 4 du prime brokerage
Loin de céder aux craintes sur la forte volatilité de cette activité, BNP Paribas, qui estime disposer des garde-fous suffisants, ambitionne de devenir, à terme, le numéro quatre mondial du secteur, devant Barclays. «Nous constatons un mouvement de transfert de certains clients, qui souhaitent maintenir une diversification de leurs sources de financement auprès de différents acteurs du ‘prime brokerage’, et nous en bénéficions en tant qu’acteur européen»,expliquait l’an dernier à L’Agefi Olivier Osty, responsable global des activités de marchés chez BNP Paribas.
La banque française a également achevé l’intégration du broker Exane, qu’elle a racheté l’an dernier. Ce dernier a contribué à hauteur de 80 millions d’euros au revenu généré par l’activité equities au cours de ce trimestre. De quoi conforter BNP Paribas dans son ambition de prendre la première place du podium européen.
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