La Société Générale tombe dans le rouge en 2020

Thomas Varela, Agefi-Dow Jones
Agence de la Société Générale à Montparnasse (Paris) SG SocGen
Agence de la Société Générale à Montparnasse (Paris)  -  RK.

La répercussion de la crise sanitaire et la faiblesse des taux d’intérêt ont de nouveau pesé sur les résultats de la Société Générale fin 2020, mais la banque s’attend à un début de normalisation cette année et reprendra ses versements de dividendes après l’allègement des restrictions de la Banque centrale européenne (BCE).

La banque française a publié mercredi un résultat net en baisse de 28% au quatrième trimestre, à 470 millions d’euros, sous l’effet des provisions passées pour absorber les éventuelles défaillances de ses clients. Mesuré en proportion des encours, le coût du risque ressort à 54 points de base, contre 40 au troisième trimestre et 29 fin 2019.

Le résultat brut d’exploitation hors éléments exceptionnels a reculé de 0,1% à changes et périmètre constants, à 1,52 milliard d’euros sur le trimestre. Cette performance reflète une baisse des frais généraux, à 16,5 milliards d’euros sur l’ensemble de 2020, contre 17,4 milliards d’euros en 2019, conformément aux prévisions du groupe.

Le produit net bancaire (PNB), l'équivalent du chiffre d’affaires, a reculé de 6% au trimestre écoulé, à 5,84 milliards d’euros, freiné par des effets de change défavorables et des cessions d’actifs. En données organiques, le recul de l’activité se limite à 2,3%.

Les analystes tablaient en moyenne sur un résultat net de 284 millions d’euros et sur des revenus de 5,80 milliards d’euros, selon FactSet.

Sur l’ensemble de l’exercice 2020, Société Générale a essuyé une perte nette de 258 millions d’euros, contre un bénéfice net de 3,25 milliards d’euros en 2019. Le PNB a reculé de 10% à 22,11 milliards d’euros (-7,6% à changes et périmètre constants).

Contraction des activités de marché en fin d’année

Après le point bas atteint au printemps à la suite du confinement des principales économies mondiales, les différents métiers du groupe se sont stabilisés au second semestre sans toutefois renouer franchement avec la croissance.

Au quatrième trimestre, les revenus de la banque de détail en France sont restés inférieurs de 5% à leur niveau de la fin 2019, la progression des encours de crédit n’ayant que partiellement compensé la faiblesse des taux, qui comprime les marges des banques. Les revenus de la banque de détail et des services financiers internationaux accusent également une baisse de 7,6% sous l’effet de cessions et d’effets de change défavorables. Mais la croissance organique de la division ressort à 0,3% par rapport au quatrième trimestre 2019.

La banque de financement et d’investissement a dégagé une meilleure performance qu’au cours des trimestres précédents mais a été ralentie par une contraction de ses activités de marché, notamment sur les produits de taux et de changes. Le PNB de la branche affiche un recul de 2,7% sur le trimestre à changes et périmètre constants.

Normalisation progressive en 2021

La Société Générale a indiqué s’attendre à ce que ses revenus progressent légèrement plus vite que ses coûts cette année, sur fond de reprise de la croissance mondiale. En 2021, le groupe «conservera une stricte discipline et vise un effet de ciseau positif dans un contexte d’amélioration des perspectives économiques, avec une légère hausse de ses coûts», précise le communiqué. Le coût du risque est par ailleurs attendu en baisse par rapport à 2020.

La suspension des dividendes bancaires imposée en 2020 par la BCE a permis à Société Générale de gonfler son matelas de fonds propres. Le ratio de solvabilité CET1 ressort à 13,4% fin décembre contre 13,1% fin septembre, nettement au-dessus du plancher de 9% exigé par la BCE. En 2021, la banque prévoit de conserver un ratio CET1 supérieur de plus de 2 points aux exigences réglementaires.

Le récent assouplissement des directives de la banque centrale permettra au groupe de distribuer un dividende de 0,55 euro par action au titre de 2020. Comme BNP Paribas, Société Générale envisage par ailleurs une distribution complémentaire au quatrième trimestre si les restrictions réglementaires sont levées : en cas de feu vert de la BCE, le groupe a indiqué vouloir racheter ses actions pour un montant similaire au dividende versé en numéraire, soit environ 470 millions d’euros.

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