
La Société Générale en passe de solder son risque grec

La concentration du secteur bancaire grec s’accélère, au plus grand soulagement du Crédit Agricole et de la Société Générale. Alors que la banque verte a reçu trois offres fermes début août pour sa filiale Emporiki, sa rivale de La Défense négocie avec la Banque du Pirée (Piraeus Bank) en vue de céder sa participation de 99,1% dans Geniki.
En réponse à des rumeurs insistantes, la Société Générale a confirmé l’existence de discussions «à un stade avancé». «En réponse à une requête de la Commission hellène des marchés de capitaux, la Banque du Pirée confirme qu’elle est engagée dans les discussions confidentielles concernant l’acquisition de la participation de la Société Générale dans Geniki Bank», a confirmé l’établissement grec.
Cela dit, le groupe français n’a pas le couteau sous la gorge. En effet, contrairement à Emporiki vis-à-vis du Crédit Agricole, Geniki pèse peu sur la Société Générale: «au 30 juin 2012, le groupe détient une dette subordonnée de 125 millions d’euros consentie à sa filiale. A cette même date, les encours de prêts [de Geniki] à son bilan s’élèvent à 2,149 milliards d’euros et les encours de dépôts à 2,022 milliards d’euros», indique le groupe dans ses états financiers au 30 juin 2012. Il avait déjà réduit les besoins de refinancement de sa filiale, qui atteignaient 168 millions d’euros fin 2011.
«Le fait que Geniki ne souffre pas d’un funding gap facilite sa vente, estime Jean-Pierre Lambert, analyste chez KBW. Car contrairement à Emporiki, les autorités grecques n’ont pas à se préoccuper de la capacité du repreneur à reprendre de massives avances de liquidité».
Cela ne signifie pas que la vente ne se traduirait pas sans perte. En 2011, la Société Générale avait souscrit à une augmentation de capital de 575 millions d’euros pour Geniki, dont les pertes avaient triplé. La filiale avait été dépréciée de 887 millions d’euros au cours du même exercice. Au 31 décembre, sa valeur nette comptable au bilan de sa maison mère atteignait 117 millions d’euros nets. «Les capacités financières des banques grecques sont limitées: la Société Générale devra faire un compromis sur le prix», estime Jean-Pierre Lambert.
L’annonce intervient après la signature d’un accord de cession de TCW à Carlyle et la décision de chercher un acquéreur pour la filiale de leasing de poids lourds Pema. Elle confirme que la campagne de cessions d’activités promise par le groupe est en bonne voie.
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