
La Société Générale a plus que doublé son profit net au premier trimestre

La Société Générale a confirmé ses prévisions annuelles mercredi après une forte hausse de ses résultats trimestriels, marqués par un rebond dans sa banque de détail en France et par le dynamisme de sa banque d’investissement.
Le groupe a dégagé un résultat net de 1,61 milliard d’euros au trimestre écoulé, contre 680 millions d’euros un an plus tôt, aidé par une plus-value de 202 millions d’euros après la cession de deux activités de banque privée en Suisse et au Royaume-Uni.
En réaction, le titre Société Générale a ouvert en nette hausse à la Bourse de Paris mercredi avant de perdre l’essentiel de ses gains dans le courant de la matinée puis de les reprendre. Il a clôturé la séance en s’adjugeant 3,75% à 45,60 euros.
La performance du premier trimestre reflète également une baisse des frais de gestion et un coût du risque toujours faible. Cet indicateur des mauvaises créances est resté stable au cours du trimestre, à 23 points de base des encours de crédit, en deçà de l’objectif annuel de 25-30 points de base communiqué par le groupe.
Le produit net bancaire (PNB), l’équivalent du chiffre d’affaires, a augmenté de 6,6% sur la période, à 7,1 milliards d’euros, un rythme plus soutenu que la croissance de 3% attendue sur l’ensemble de l’année. Hors actifs cédés, la hausse des revenus dépasse les 10%.
Les analystes anticipaient en moyenne un résultat net de 1,21 milliard d’euros et un PNB de 6,92 milliards d’euros, selon un consensus communiqué par la Société Générale.
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«Nos résultats du premier trimestre sont au-dessus de nos cibles annuelles, ce qui nous positionne favorablement pour les atteindre, grâce à notre discipline d’exécution et notre gestion des risques prudente et rigoureuse», a commenté le directeur général, Slawomir Krupa, cité dans un communiqué.
Cette année, la Société Générale s’attend également à ce que son coefficient d’exploitation passe sous les 66% et à ce que le retour sur fonds propres (ROTE) atteigne 8%. Ces deux indicateurs s’établissent à 65% et 11% au premier trimestre.
Trimestre record sur les marchés actions
Dans le détail, la banque de financement et d’investissement du groupe a dégagé des revenus en hausse de 10%, à 2,9 milliards d’euros. Les activités de marché progressent de près de 11% et les métiers actions signent un trimestre record (+22% à 1,02 milliard d’euros), dépassant le précédent point haut atteint à l’été 2009 après la crise financière.
La division réunissant la banque de détail en France, la banque privée et l’assurance affiche une croissance de 14%, à 2,3 milliards d’euros. Hors impact des instruments de couverture à court terme et des cessions d’actifs, la hausse se limite toutefois à 2,5%. La marge nette d’intérêt a connu un fort rebond de 28%, mais bénéficie d’une base de comparaison favorable, alors que les instruments de couverture avaient pesé à hauteur de 270 millions d’euros sur les revenus du premier trimestre 2024.
De son côté, la banque en ligne BoursoBank a gagné 460.000 clients sur le trimestre, portant sa base de clientèle à 7,6 millions de personnes au total.
Le troisième pilier du groupe, qui réunit ses activités bancaires internationales et les services de mobilité, est en croissance de 0,8% hors cessions d’actifs. Les effets de périmètre se traduisent toutefois par une baisse de 7,4% des revenus.
Le ratio de solvabilité CET1 du groupe s’établit par ailleurs à 13,4% fin mars, en légère amélioration depuis le début de l’année.
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Immigration clandestine : raid policier dans une usine Hyundai-LG aux Etats-Unis, près de 500 arrestations
Washington - Près de 500 personnes, dont une majorité de Sud-Coréens, ont été arrêtées par la police de l’immigration dans une usine de fabrication de batteries des groupes sud-coréens Hyundai et LG dans l’Etat de Géorgie (sud-est), soupçonnées de travailler illégalement aux Etats-Unis. Le raid, mené jeudi, résulte d’une «enquête pénale liée à des accusations de pratiques d’embauche illégales et à de graves infractions fédérales», a expliqué vendredi Steven Schrank, un agent du service d’enquêtes du ministère américain de l’Intérieur, au cours d’une conférence de presse. Il s’agit de «la plus importante opération des forces de l’ordre sur un même site de toute l’histoire du service des +Homeland Security Investigations+ (+Enquêtes sur la sécurité intérieure+)», a-t-il affirmé, s’exprimant d’Atlanta, dans l’Etat de Géorgie. Les 475 personnes arrêtées dans cette usine, située dans la ville d’Ellabell, se «trouvaient aux Etats-Unis de manière illégale» et «travaillaient illégalement», a affirmé M. Schrank, soulignant que la «majorité» d’entre elles étaient de nationalité sud-coréenne. Sollicité par l’AFP aux Etats-Unis, le constructeur automobile a répondu être «au courant du récent incident» dans cette usine, «surveiller étroitement la situation et s’employer à comprendre les circonstances spécifiques» de cette affaire. «A ce stade, nous comprenons qu’aucune des personnes détenues n'était directement employée par le groupe Hyundai», a-t-il poursuivi, assurant donner «priorité à la sécurité et au bien-être de quiconque travaille sur ce site et au respect de toutes les législations et réglementations». De son côté, LG Energy Solution a affirmé suivre «de près la situation et recueillir toutes les informations pertinentes». «Notre priorité absolue est toujours d’assurer la sécurité et le bien-être de nos employés et de nos partenaires. Nous coopérerons pleinement avec les autorités compétentes», a ajouté cette entreprise. La Corée du Sud, la quatrième économie d’Asie, est un important constructeur automobile et producteur de matériel électronique avec de nombreuses usines aux Etats-Unis. Mission diplomatique Une source proche du dossier avait annoncé quelques heures plus tôt, de Séoul, qu’"environ 300 Sud-Coréens» avaient été arrêtés pendant une opération du Service de l’immigration et des douanes américain (ICE) sur un site commun à Hyundai et LG en Géorgie. De son côté, l’agence de presse sud-coréenne Yonhap avait écrit que l’ICE avait interpellé jusqu'à 450 personnes au total. Le ministère sud-coréen des Affaires étrangères avait également fait d'état d’une descente de police sur le «site d’une usine de batteries d’une entreprise (sud-coréenne) en Géorgie». «Plusieurs ressortissants coréens ont été placés en détention», avait simplement ajouté Lee Jae-woong, le porte-parole du ministère. «Les activités économiques de nos investisseurs et les droits et intérêts légitimes de nos ressortissants ne doivent pas être injustement lésés dans le cadre de l’application de la loi américaine», avait-il poursuivi. Séoul a envoyé du personnel diplomatique sur place, avec notamment pour mission de créer un groupe de travail afin de faire face à la situation. Les autorités sud-coréennes ont également fait part à l’ambassade des Etats-Unis à Séoul «de (leur) inquiétude et de (leurs) regrets» concernant cette affaire. En juillet, la Corée du Sud s'était engagée à investir 350 milliards de dollars sur le territoire américain à la suite des menaces sur les droits de douane de Donald Trump. Celui-ci a été élu pour un second mandat en novembre 2024, en particulier sur la promesse de mettre en oeuvre le plus important programme d’expulsion d’immigrés de l’histoire de son pays. Depuis, son gouvernement cible avec la plus grande fermeté les quelque onze millions de migrants sans papiers présents aux Etats-Unis. Au prix, selon des ONG, des membres de la société civile et jusqu’aux Nations unies, de fréquentes violations des droits humains. D’Atlanta, le Bureau de l’alcool, du tabac, des armes à feu et des explosifs (ATF) a expliqué sur X avoir participé à l’arrestation d’environ 450 «étrangers en situation irrégulière» au cours d’une opération dans une usine de batteries, une coentreprise entre Hyundai et LG. Selon son site internet, Hyundai a investi 20,5 milliards de dollars depuis son entrée sur le marché américain en 1986 et compte y investir 21 milliards supplémentaires entre 2025 et 2028. L’usine d’Ellabell a été officiellement inaugurée en mars, avec l’objectif de produire jusqu'à 500.000 véhicules électriques et hybrides par an des marques Hyundai, Kia et Genesis. Elle devrait employer 8.500 personnes d’ici à 2031. © Agence France-Presse