
La résolution pousse les banques à revoir leur structure juridique
UBS met sa promesse de réorganisation juridique à exécution. La banque suisse a lancé hier l’offre d’échange d’actions dont les principes avaient été annoncés en mai et dont les résultats définitifs seront publiés le 5 décembre. Aujourd’hui filiale d’UBS AG, la structure UBS Group AG va échanger ses actions contre celles de sa maison mère à raison de une pour une, et deviendra ainsi la holding de tête du groupe, cotée en Suisse et à New York. Dans un deuxième temps, une filiale bancaire sera créée en Suisse mi-2015, puis une holding intermédiaire aux Etats-Unis mi-2016, conformément aux nouvelles règles que la Fed a imposées aux grandes banques étrangères.
La banque suisse est ainsi la première, parmi les institutions systémiques dites too big to fail, à tirer les leçons des réformes entreprises pour la résolution ordonnée d’un établissement de crédit en difficulté. La mise en place de la résolution impose en effet de revoir les structures juridiques des banques.
«La création d’une holding groupe non opérationnelle est considérée comme essentielle à la mise en œuvre d’une stratégie de résolution avec un point d’entrée unique, privilégiée par UBS ainsi que par les régulateurs suisses, américains et britanniques», soulignait le 22 juillet dans un courrier adressé à la Securities and Exchange Commission (SEC) le cabinet Sullivan & Cromwell, conseil de la banque suisse. Cette holding doit être l’émetteur privilégié de dette bail-in, pour faire payer les créanciers en cas de difficultés sans perturber, en théorie, le fonctionnement des entités opérationnelles du groupe. Dans le cas des banques suisses, ces dernières peuvent espérer de la part de leur régulateur des économies en capital grâce à cette réforme.
Tous les grands établissements devront suivre. «La création de sociétés holdings (holdcos) et l'émission par ces dernières de dette bail-in et d’instruments juniors devraient s’accroître», estimait hier l’agence Fitch. «Nous avons engagé une réflexion sur la structure juridique du groupe», confirme le directeur financier d’une banque française.
Le sujet du point d’entrée unique de la résolution est d’autant plus crucial que des systèmes nationaux très divergents coexistent encore. Hier, le Conseil de stabilité financière a mis sur la table des propositions en matière de reconnaissance mutuelle entre juridictions, afin de faciliter les résolutions transfrontalières.
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Denpasar - L’Indonésie et l’Union européenne (UE) ont conclu mardi à Bali un accord de libre-échange à l’issue de longues négociations qui se sont accélérées après la hausse des droits de douane américains. Paraphé par le ministre indonésien de l’Economie, Airlangga Hartarto, et le commissaire européen au Commerce, le Slovaque Maros Sefcovic, l’accord va faciliter les échanges entre les 27 nations du bloc européen et la plus grande économie d’Asie du Sud-Est. «L’UE et l’Indonésie envoient un message fort au monde selon lequel nous sommes unis dans notre engagement en faveur d’un commerce international ouvert, fondé sur des règles et mutuellement bénéfique», a déclaré M. Sefcovic. Retardés notamment par l'épineuse question des produits issus de la déforestation, les pourparlers se sont accélérés après la décision du président américain Donald Trump d’imposer une hausse des droits de douane à de nombreux pays. Alors que ses produits exportés vers les Etats-Unis sont désormais taxés à 19%, Jakarta s’est tourné vers l’UE pour obtenir un accès préférentiel. De leur côté, également visés par l’administration Trump, les Vingt-Sept cherchent à diversifier leurs partenariats commerciaux. «Cette signature (...) a été finalisée en raison de la guerre tarifaire de Donald Trump. L’indonésie doit chercher un marché alternatif en Europe et l’Europe (...) a besoin d’un marché à pénétrer», a commenté pour l’AFP Bhima Yudhistira Adhinegara, directeur exécutif du Centre d'études économiques et juridiques de Jakarta. - Droits de douane à 0% - Selon l’accord, 80% des produits indonésiens exportés vers l’UE bénéficieront de droits de douane nuls, a indiqué M. Airlangga. Cela devrait bénéficier aux principaux produits indonésiens, notamment les chaussures, les textiles, les produits de la pêche ou encore l’huile de palme, a-t-il ajouté. «Notre accord avec l’Indonésie crée de nouvelles opportunités pour les entreprises et les agriculteurs» et «nous assure également un approvisionnement stable et prévisible en matières premières essentielles», a déclaré la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, citée dans un communiqué. L’UE est le cinquième partenaire commercial de l’Indonésie, avec 30,1 milliards de dollars (25,6 milliards d’euros) d'échanges en 2024. Avec cet accord, «il sera plus facile pour les produits de (l’UE) d’entrer» en Indonésie, un marché de 280 millions d’habitants, souligne Deni Friawan, chercheur au Centre d'études internationales et stratégiques (CSIS). L’UE, en retour, ouvre des perspectives aux secteurs indonésiens comme le textile ou la chaussure, fortement concurrencés par le Vietnam, lequel a signé un accord commercial avec l’UE dès 2019, un an après Singapour. L’accord permettra également des investissements en Indonésie, notamment dans des secteurs stratégiques tels que les véhicules électriques, l'électronique et les produits pharmaceutiques. Au total, les exportateurs européens «économiseront quelque 600 millions d’euros par an en droits de douane sur leurs marchandises» entrant en Indonésie, ajoute le communiqué. Déforestation Les relations ont été tendues dernièrement entre Bruxelles et Jakarta du fait d’une interdiction d’importation proposée par l’UE sur les produits liés à la déforestation. Ceci a irrité l’Indonésie, important exportateur d’huile de palme. L’entrée en vigueur de cette législation a été reportée à la fin de cette année. L’accord «établit une plateforme de coopération, de dialogue et de facilitation des échanges sur un éventail de questions environnementales et climatiques liées au commerce, y compris dans le secteur de l’huile de palme». Selon M. Airlangga, M. Sefcovic avait promis d’accorder un «traitement spécial» à Jakarta concernant la politique de déforestation, sans donner plus de détails. Les défenseurs de l’environnement craignent que l’accord n’entraîne une accélération de la déforestation en raison d’une demande accrue d’huile de palme indonésienne. «Les forêts naturelles restantes dans les concessions de palmiers à huile seront potentiellement défrichées dans un avenir proche (et) converties en plantations», s’inquiète Syahrul Fitra de Greenpeace Indonésie. Les Parlements de chacun des 27 Etats européens et de l’Indonésie doivent encore ratifier le texte avant une entrée en vigueur espérer en 2027. Aldiv ALFASERA with Dessy SAGITA in Jakarta © Agence France-Presse -
Super typhon Ragasa: Hong Kong et Shenzhen en alerte maximale
Hong Kong - Les autorités de Hong Kong se préparent dans l’urgence à l’arrivée du super typhon Ragasa mardi, les autorités mettant en garde contre une «menace grave» comparable à certaines des tempêtes les plus destructrices de l’histoire récente de la ville. Selon le service météorologique de Hong Kong, Ragasa générait des vents d’une vitesse maximale soutenue de 220 km/h en son centre alors qu’il traversait la mer de Chine méridionale tôt mardi matin, après avoir déjà frappé certaines régions des Philippines. Le centre financier se préparait à des perturbations et des dégâts importants, tandis que Shenzhen, le pôle technologique chinois voisin, a ordonné l'évacuation de 400.000 personnes. «Ragasa représentera une menace grave pour Hong Kong, qui pourrait atteindre les niveaux de Hato en 2017 et de Mangkhut en 2018", a prévenu lundi Eric Chan, le numéro deux de Hong Kong, en référence aux deux super typhons qui ont chacun causé des centaines de millions de dollars de dégâts matériels. L’aéroport de Hong Kong restera ouvert, mais il y aura «d’importantes perturbations dans les opérations aériennes» à partir de 18H00 (10H00 GMT) mardi jusqu’au lendemain, a déclaré l’autorité aéroportuaire. Plus de 500 vols de la compagnie aérienne hongkongaise Cathay Pacific devraient être annulés. L’Observatoire météorologique de Hong Kong a déclaré qu’il émettrait son troisième niveau d’alerte au typhon le plus élevé («T8») mardi à 14H20 (06H20 GMT , heure à laquelle les commerces fermeront et la plupart des transports seront interrompus. «De meilleures précautions» Les habitants se sont précipités pour faire des provisions avant l’arrivée de Ragasa, vidant les rayons des supermarchés de leurs produits frais, légumes et pains. «Il y a forcément de quoi s’inquiéter», souffle Zhu Yifan, un étudiant chinois de 22 ans qui fait ses courses au supermarché. Zoe Chan, âgée d’une cinquantaine d’années, a empilé des sacs de sable devant sa boutique de vêtements dans le quartier de Wanchai, affirmant qu’elle s’attendait à ce que son commerce soit «ruiné» par les dégâts causés par l’eau. «Le plus important est de prendre de meilleures précautions, afin que je puisse être plus tranquille», a souligné Mme Chan auprès de l’AFP. Les cours seront suspendus dans les écoles mardi et mercredi. La bourse de Hong Kong a modifié ses règles cette année afin de maintenir les marchés ouverts pendant les typhons, son opérateur ayant déclaré à Bloomberg News qu’il «surveillait de près» la situation. Les autorités ont demandé aux habitants des zones basses d'être vigilants face aux inondations, tout en ouvrant 46 refuges temporaires. Ragasa, qui tire son nom du mot philippin signifiant «mouvement rapide», sera au plus près de Hong Kong et de Macao mercredi matin, selon les services météorologiques chinois. Rayons vides à Shenzhen Les rayons de viande fraîche et de légumes étaient presque vides lundi soir dans un supermarché du district de Bao’an à Shenzhen, ont constaté des journalistes de l’AFP. Les files d’attente aux caisses étaient longues dans ce magasin très fréquenté, où les gens se dépêchaient de faire leurs courses. Un employé du supermarché a déclaré à l’AFP que le pain était déjà épuisé à midi, ajoutant : «Ce n’est pas comme ça normalement». Les autorités ferroviaires de Canton ont annoncé qu’aucun train ne circulerait mercredi, a rapporté le South China Morning Post. Selon les scientifiques, le changement climatique provoque des phénomènes météorologiques extrêmes plus fréquents et plus intenses partout dans le monde. Les Philippines ont évacué plus de 10.000 personnes et fermé les écoles et les bureaux gouvernementaux dans tout le pays en réponse au super typhon. Holmes CHAN with Peter CATTERALL in Shenzhen © Agence France-Presse